Par Erik Faurot, SD/FN du Puy-de-Dôme et Jean-Jacques Noël, SD/FN de la Manche
Pour ma deuxième maraude, j'ai suggéré au Pasteur de convier mon ami et homologue de la Manche, Jean-Jacques Noël. Ce dernier accepta avec enthousiasme. Nous nous retrouvons donc, le jour J, à l'heure H, avec le Pasteur et Catherine pour assurer "notre tournée".
Dès le début, je retrouve des sans-logis rencontrés lors de ma première maraude, dans la même situation, au même endroit et j'en suis étonné. Mais, tout bien réfléchi, quel changement, politique et social, pourrait les avoir tirés de leur misère ? L'arrivée cahotante d'un socialisme de substitution, davantage issu du dégout de Sarkozy que d'une véritable adhésion idéologique ? Tout cela n'est que fumée et poudre aux yeux. Cette nuit, encore, nous allons le comprendre...
Les étapes se succèdent. Nous entendons ces petites histoires du quotidien de ceux qui vivent, sur le trottoir, aux pieds des autres. Comme tout le monde, ils souffrent de l'insécurité : ils sont même particulièrement exposés. L'un d'eux nous explique qu'on lui a dérobé le caddy de supermarché dans lequel il gardait ses derniers biens !
Notre périple se poursuit, les stocks de nourriture et de vêtements diminuent peu à peu.
Nous croisons des familles, dormant sous des cartons et des couvertures près des grands magasins. Comment supporter le contraste qui oppose luxe commercial et misère totale ? Un mot de Maurras me revient : "Ni aujourd'hui ni jamais, la richesse ne suffit à classer un homme, mais aujourd'hui plus que jamais la pauvreté le déclasse."
Durant cette maraude, une fois encore, le Pasteur est d'excellente humeur. Cela me semble un tour de force. Mais, je sais à quel point il est essentiel d'assurer un contact chaleureux, humain et décontracté. Certains de nos protégés nous l'ont fait remarquer l'an dernier. C'est même une des différences notables entre l'ASP et d'autres organismes de secours social.
La nuit s'achèvera près de la gare Saint-Lazare. Tout a été distribué, vêtements et couvertures, produits de toilette et nourriture. La voiture est vide...
Notre mission est remplie. Pourtant, l'aspect dérisoire de cette action, face à l'ampleur de la demande nous pèse. Où sont les promesses de campagne du candidat Sarkozy ? La rue est loin d'être vide...
Nous quittons le Pasteur et Catherine en prenant rendez-vous pour l'année prochaine. Et cette fois, j'ai conscience que je reverrai certains visages.
Erik Faurot
PS : quelques jours ont passé et j'apprends qu'un homme de la rue est mort en région parisienne ; le premier de l'hiver qui s'annonce. C'était un ancien légionnaire. Cet homme a mis sa vie au service de notre pays. Il a placé nos trois couleurs au-dessus de sa propre existence. Est-ce la France que j'aime tant qui l'a laissé mourir dans la misère, à même le sol?
Y-avait-il sur son cercueil le drapeau national ? Sa famille a-t-elle reçu les condoléances de quelque représentant de l'Etat ? A l'heure de toutes les reconnaissances, de toutes les repentances, quel fonctionnaire empressé s'est penché sur le sort de cet homme ?
Souvent dans la vie d'un militant du Front National, il y a des signes comme celui-là, qui montre l'évidence et la nécessité de notre combat.