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Un déclin inéluctable ?

Le 22 décembre dans l’émission Mediapolis sur Europe 1, l’ex Premier ministre Michel Rocard (de 1988 à 1991), figure respectée de la galaxie sociale-démocrate à laquelle appartient à l’évidence François Hollande, se fendait d’un aveu de poids  dans sa bouche : « La Banque de France disait-il, a été créé en 1801, et jusqu’en 1974, elle finançait l’Etat sans intérêt. Si on était resté là, la dette publique française serait de 16 ou 17 % de notre PIB. »

C’est la  loi dite Pompidou-Giscard du 3 janvier 1973 dénoncée avec force par Marine Le Pen lors de sa campagne, qui a eu a pour conséquence « d’interdire au Trésor public d’être présentateur de ses propres effets à l’escompte de la Banque de France ». L’Etat français se trouve ainsi de facto sous l’emprise financière directe des banquiers privés. Les mauvais esprits ont souvent souligné que M. Pompidou avait fait largement carrière à la banque Rothschild.

Ceux qui avaient alors entre les mains les destinées de la France ont accepté le transfert de la création monétaire nationale au secteur privé, aux banques privées. Nous empruntons désormais à un taux de 3% à des banques alors que la banque centrale publique prête elle à 1% .

L’article 104  du traité de Maastricht, notions nous, traité combattu résolument  par le FN et Bruno Gollnisch lors de la campagne de 1992, a achevé de « verrouiller » le dispositif en ôtant le droit de création monétaire à la Banque de France , qui n’est plus qu’un simple relais, une chambre d’enregistrements des décisions prises par la Banque Centrale Européenne (BCE) de Francfort.

Si on en était  resté également avant Maastricht, étape préalable indispensable à l’abandon de notre souveraineté monétaire , la France aurait conservé sa monnaie. Un franc dont les Français ont plus que jamais la nostalgie , selon un sondage Ifop pour le site d’informations Atlantico publié en début de semaine. A la question « onze ans après l’introduction de l’euro, regrettez-vous le franc ? »,  62% des personnes interrogées répondent par l’affirmative.

« Le premier enseignement de ce sondage explique le directeur du département opinion publique de l‘Ifop, Jérôme Fouquet est que, contrairement à ce que les promoteurs de l’euro avaient annoncé, loin de s’estomper, le souvenir du franc et les critiques envers l’euro sont renforcés, notamment à l’occasion de la crise économique et financière ».  Les nostalgiques de la monnaie française étaient « 39% seulement en 2002 »…

Le dévissage catastrophique, a de nombreux égards, du pouvoir d’achat des Français qui a résulté du passage à l’euro est aussi une des explications (certes pas la seule) du repli sans précédent du marché automobile français –voitures qui ne sont plus guère fabriquées en France…-  qui a atteint, a-t-on appris également cette semaine, son plus bas niveau depuis 15 ans : Le nombre de nouvelles immatriculations a chuté de 14,6% le mois dernier, de 13,9% sur l’ensemble de l’année.

Et si droite et gauche euromondialistes, main dans la main, avaient abandonné la folle utopie ultra-libre échangiste imposée par Bruxelles, nul doute aussi que ce chômage endémique qui frappe la France et les Français, contre lequel le chef de l’Etat a promis  la mobilisation de son gouvernement,  aurait été jugulé.

Déjà, pour arracher le « OUI» à Maastricht lors du référendum, la propagande bruxelloise avait martelé que l’abolition des frontières européennes allait ouvrir une ère de prospérité. Il ne fallait pourtant pas être grand clerc pour se rendre compte que les différences de niveaux de vie, la disparité des situations économique et des politiques sociales allaient entraîner, les délocalisations massives d’entreprises françaises vers des pays  où les coûts salariaux sont moindres.

Aujourd’hui et plus que jamais, c’est bien l’établissement de contingents d’importation ou des barrières tarifaires sur les produits importés à bas prix qui serait une nécessité. En l’occurrence l’instauration d’un protectionnisme moderne par le biais notamment  de droits douaniers modulables et remboursables ; le rétablissement des « relations Europe-Monde sur la base de la préférence communautaire » théorisé par le  prix Nobel d’Economie Maurice Allais.

Faute d’avoir suivi cette voie là, la France et l’Europe déclinent. Le  Centre d’observation économique et de Recherche pour l’Expansion de l’économie et le Développement des Entreprises (Coe-Rexecode) le relevait en mars  dernier, « la  part de la valeur ajoutée industrielle dans le PIB a diminué dans l’ensemble des pays de la zone euro, mais plus encore en France où elle a chuté de plus de 5 points en dix ans.»

Entre 2000 et 2010, « dans l’ensemble des pays de la zone euro », «  le poids de la valeur ajoutée de l’industrie manufacturière dans le PIB est passé de 19,2 % à 15,5 % (soit un recul de 3,7 points de PIB). »

« En France, ce recul est beaucoup plus marqué : la part de la valeur ajoutée industrielle dans le PIB a perdu 5,2 points (plus de 100 milliards d’euros).Cette diminution ne résulte pas d’une croissance exceptionnelle des secteurs non industriels mais du recul de la part industrielle du PIB d’environ un tiers. »

Nous l’avons vu, Marine Le Pen, Bruno Gollnisch, l’ensemble des dirigeants du FN ne cessent de le répéter, ce déclin n’est pas inéluctable. Mais dans ce domaine là aussi, les Français doivent saisir alors l’offre politique que nous leur présentons.

http://www.gollnisch.com

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