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Au temps des dérivatifs

En ce début d'année le gouvernement Hollande-Ayrault a pris, peut-être sans en mesurer vraiment l'impact, une voie trop connue. Il retrouve ici la trace, comme effacée dans le sable des ignorances historiques, de toutes nos républiques successives et corrompues.

N'ayant réussi dans les 8 premiers mois de son règne à n'agir sur aucun des problèmes du pays qu'il administre, il en crée de nouveaux par autant de diversions. Loin de rassembler les Français, il s'emploie à les diviser encore plus.

Certes, en annonçant le 11 janvier qu'il s'engouffrait au Sahel dans un Afghanistan de proximité, l'improbable chef de guerre de l'Élysée ne pourra plus être surnommé Flanby. On ne se représente plus le souriant cochon rose Porcinet. Le bénéfice qu'en retire son image de marque ne saurait en être négligé.

Voici l'armée française de nouveau confrontée directement à ce même adversaire qu'elle a combattu pendant 10 ans à Kaboul. Il se profilait déjà dans les opérations du Tchad depuis 25 ans ; il s'est emparé de la Somalie et du Soudan, mais on l'a encore négligé dans l'affaire de Libye, etc.

L'avenir dira si la stratégie de reprise des villes sans destruction des forces ennemies répond durablement à un but de guerre qui, sauf erreur, reste à définir.

On sait malheureusement, dès maintenant, que les moyens militaires ne sont toujours pas prévus à la hausse. Cette lancinante question revenait sur le tapis dès l'intervention de Benghazi en 2011. Mais, comme on a pu l'observer ni la loi de finances de 2012 sous Sarkozy, ni celle de 2013 sous Hollande n'ont daigné y répondre. Depuis 50 ans on rogne les budgets de la défense nationale. La tendance ne s'interrompt pas, elle s'aggrave.

Certes, en ouvrant la boîte de Pandore de la loi Taubira on déchire à nouveau le pays sur un bon vieux clivage culturel. Il remonte presque à la révolution de 1789, à la haine de la gauche pour l'héritage chrétien et pour l'ordre naturel des sociétés. Il contraint littéralement tous les adversaires de la décadence à se raidir, à refuser que l'État et l'Utopie préemptent une fois de plus les évolutions de la société civile. Tout refus d'affronter ce débat placerait les défenseurs des libertés dans une situation fausse.

La question cruciale se concentrera sur le droit à l'adoption. Or, on doit rappeler, à cet égard, qu'aucun pays au monde n'accepte à ce jour d'exporter ses orphelins sur la base de dossiers présentés par des couples de cette nature. Le "droit à l'adoption" ne pourra donc s'exercer qu'à l'intérieur de l'Hexagone. Or, dans les départements, les administrations sociales sont amenées à répartir la rareté des enfants adoptables. Et les DDASS sont tenues d'arbitrer en considérant l'intérêt de ceux-ci et non les désirs des familles d'accueil. Il en résultera donc de nouvelles discriminations arbitraires et de scandaleuses tensions.

Faudra-t-il les reprocher à David Cameron ou à Angela Merkel ?

Certes depuis le traité de Maastricht négocié en 1991, rédigé par les Français, aucun rafistolage n'est venu corriger vraiment les failles de sa conception. Ses problèmes institutionnels rendent aujourd'hui l'Union européenne illisible. Le poids des États la rend ingouvernable.

Mais le problème fondamental que l'Europe va devoir résoudre, dans un futur proche, ne se situe ni en Europe du Sud, ni en Grande Bretagne, encore moins en Allemagne : il touche au premier chef la France.

Dans un entretien donné au Wall Street Journal en février 2012, l'actuel gouverneur de la Banque centrale européenne, que l'on présente désormais comme le sauveur du continent et de sa monnaie faisait observer que la cause principale de la crise venait de la faillite du "modèle social européen". 

Quel pays souffre de cette pathologie plus que la république jacobine ?        

Depuis 10 ans, en effet, le coût annuel de sa prétendue protection sociale est passé de 295 milliards d'euros à 467 milliards, cependant que ses prestations se dégradent d'année en année. Une fois payées les cotisations de base et les mutuelles, la part restant à la charge des particuliers augmente. Idem pour l'assurance vieillesse dont les réformes successives ne donnent même pas lieu à une prise de conscience de la nocivité du système de répartition institué en 1941. 

Faut-il en accuser David Cameron et Angela Merkel ?

Les difficultés de la France viennent d'abord de son étatisme envahissant, de ses féodalités syndicales dominées par la CGT et de l'incapacité de sa classe politique à réduire la part que les dépenses publiques détournent de la richesse produite par la société civile : 56 %.    

Dans ces montants figurent au premier chef celles de la fameuse loi de financement de la sécurité sociale. Elle surpasse le budget de l'État. Ce monstre juridique a été inventé par la réforme constitutionnelle aberrante votée en 1996, destinée à légitimer le plan Juppé.

L'échec et le coût de celui-ci ne peuvent être imputés  ni à David Cameron ni à Mme Merkel.

JG Malliarakis http://www.insolent.fr/

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