Le problème de l’immigration n’a pas encore été abordé, qu’un certain nombre d’obstacles méthodologiques et psychologiques se dressent devant la quête d’un résultat que l’on voudrait sensée. Car ici, il s’agit d’hommes, de groupes humains, de gens qui espèrent et souffrent, aiment ou haïssent, parfois mentent et se mentent. Il est aussi question de l’histoire du monde occidental depuis une cinquantaine d’années, peut-être depuis deux mille ans, de sa déconstruction, et d’un destin qui suscite panique et angoisse.
Mon analyse va porter sur plusieurs points que je pense cruciaux, sans qu’elle ambitionne de se présenter comme la vérité. Mon espoir est de contribuer à ouvrir les esprits à un certain nombre d’hypothèses, à définir des paradigmes plus pertinents, me semble-t-il, que ceux qui sont imposés dans le champ politique actuel. Il faut prendre cette démonstration comme un questionnement susceptible d’être invalidé, amélioré, ou accepté comme tel. A proprement parler, ce que je soumets à la sagacité de mes lecteurs n’est pas une démonstration, qui exigerait des amplifications trop importantes, mais des thèses, ou plutôt des problématiques, des pistes, comme l’on aime à dire maintenant.
Malaise
Même si la réflexion nécessite du sang froid, il n’est pas absurde de partir, pour la déployer, du sentiment. C’est l’erreur des Lumières, que de croire que la Raison ne soit qu’un instrument, quand cette idéologie rationaliste n’a fait qu’étoffer abstraitement la haine très concrète qu’elle éprouvait pour l’Ancien Monde.
Jetant ainsi parfois quelques coups d’œil sur certains sites internet, comme Fdesouche ou Riposte laïque, pour ne parler que des plus populaires, mû parfois, probablement, par un désir louche de me plonger dans une matière fienteuse, j’ai fait comme un praticien qui ausculte. Là, c’est la fièvre. Même, une carabinée. De quoi est-il question ? D’abord, le succès, paraît-il, de ces blogues, a sans doute une valeur politique et sociale. Il est évident que beaucoup s’y reconnaissent, et singulièrement des jeunes. Sans peut-être atteindre l’ampleur du mouvement antiracisme des années quatre-vingt – quatre-vingt-dix, les thèses présentées ont conquis un public assez conséquent pour peser sur la vie politique, et même, apparemment, pour lui donner de plus en plus le la, comme le fait le pamphlet de Laurent Obertone, La France Orange mécanique, en ce moment, comme avait commencé à le faire Le Camp des saints, de Raspail, dans le sien.
Il y a manifestement quelque chose de pourri dans le royaume de France, et la gangrène a gagné en surface et en profondeur. Ma première impression visuelle, et un parcours assez expéditif des interventions, abondantes, pléthoriques (il y a foule !) qui saturent ces sites techniquement très bien construits, c’est que l’on a affaire à une rhétorique et une esthétique qui rappellent l’entre-deux guerres. Je suis bien gêné de tirer cette conclusion, car je suis le premier à me rire des poncifs qui visent à invoquer les-années-sombres-de-notre-histoire. Les caricatures, souvent méprisantes, la malhonnêteté qui suinte de présentations simplistes de l’islam et des immigrés, la pesante concaténation de faits divers atroces, avec une insistance morbide sur le sang et le sexe, la nutrition, le ventre, le faciès, les citations, les articles reproduits sélectivement, les gros titres connotés, tout cela pue la basse propagande, la manipulation idéologique, et n’a son répondant, son double, que dans le traitement médiatique asséné aux adversaires déclarés de l’empire atlantiste, comme l’Iran, la Syrie, le Venezuela, etc. L’effet est sans doute plus accentué, du fait de la spécialisation de ces sites, et de leur horizon d’attente, leur objectif n’étant finalement ni d’informer (car ils rapporteraient des documents contraires à ceux qui peuplent leurs pages, et présenteraient des analyses antithétiques), ni même de faire réellement comprendre le monde dans lequel l’on vit. Il se peut bien que les thèses soutenues soient inverses de celles qui, mensongères, embrument le cerveau des Français depuis des lustres, mais le contraire d’un mensonge n’est pas forcément une vérité.
Ces sites s’adressent à des convaincus, à ceux qui veulent être confortés dans un certain nombre d’émotions dont on leur a dit qu’elles étaient mauvaises, et qui, soudain, parce qu’elles sont illustrées (au sens du XVIe siècle, c’est-à-dire explicitées et défendues), semblent autorisées. Il n’est pas inutile non plus de souligner que les sujets, s’ils concernent obsessionnellement dans leur majorité l’islam et l’ « invasion » migratoire, abordent également une actualité plus large, sur laquelle le positionnement est clairement de « droite », c’est-à-dire anti-fiscaliste, anti-syndicaliste, anti-grève, anti-Etat providence, anti-assistanat, anti-délinquant, anti-chienlit, anti-laxisme, anti-immoralisme, anticommuniste, anti-anticolonialiste, etc. La réactivité à l’état pur, mais aussi une position néoconservatrice.
Occident ressuscité
D’où parles-tu ?
C’était la question imparable que l’on posait à l’adversaire idéologique, dans les années déconstructivistes, quand le sens et la nature d’un discours n’avaient guère d’importance, puisque, finalement, tout se valait, et que tout propos entrait dans le champ d’un rapport de forces. Aussi excessive soit-elle, cette sommation possède une certaine légitimité. Non seulement parce que tout langage dit plus qu’il ne présente, mais parce qu’il formalise des intérêts, même cachés, et des identités, même ignorées. De fait, il n’existe pas de communication neutre.
Pour ma part, je parle en tant qu’Européen, en bon Européen, comme disait Nietzsche. Aussi essayé-je de débusquer tout ce qui nuit au projet tellurique auquel j’adhère, d’un Empire enraciné dans une Terre axée sur un principe métaphysique, les racines du peuple accrochant le ciel et y puisant la substance qui nous fait vivre. Je traque donc la médiocrité, le mensonge (ou l’erreur), la paresse et la trahison. Je loue donc la grandeur, la vérité (ou la sagesse), le courage et la loyauté. Ceux qui s’attachent hystériquement à la dénonciation de populations particulières pour les vouer aux gémonies, en bloc, sont des êtres bas, dans la mesure-même où ils sont mus par des affects dégradants, comme la haine, le mépris, la bêtise méprisante, la peur ou l’ignorance. Ceux qui manient le mensonge induisent autrui en erreur.
La multiplication des instruments de communication, des médias, l’éclatement des idéologies globalisantes, unifiantes (les « théories » de Douguine, comme le communisme et le fascisme), la perte du sens politique, de la conception fondée de l’Etat, l’atomisation des consciences, ont donné lieu à une société de miroirs déformants qui se répondent les uns les autres, où toute perception se noie dans une vision giratoire accélérée, vertigineuse, ou un défilé féerique d’images, de fantasmes, de lubies, de slogans, où il est pratiquement impossible, à moins d’être pourvu d’un esprit anachorétique solide, de prendre quelque recul, de s’abstraire pour avoir simplement le temps de réfléchir, de peser. Ce que l’on appelle la « postmodernité » joue de ce fluxe, de cette liquéfaction des idées et des faits. Plus rien de stable, et de préhensible ne subsiste dans ce fleuve sensoriel, qui est le règne de la doxa, dirait Platon, de l’opinion, du mensonge, du non-être.
Cette dilution de l’attention, de la concentration, de la distinction, si elle est voulue, est aussi le terreau sur lequel prospère le vide. La politique est devenue impossible car elle n’est plus qu’une série arborescente de coups, d’effets, de réactions. Ce phénomène favorise le conformisme, la culture de masse, l’adhésion aux pensées dominantes, comme l’illustre la domination du sondage. Il est évident que tout bon politique va formater ses interventions, son langage, son apparence sur ces données sociétales sur lesquelles il évolue pour pianoter sa partition. Les convictions, à ce titre, ne correspondent plus à rien, et la volonté n’est plus que l’accompagnatrice du fait. L’économisme est le destin de l’Occident.
C’est pourquoi il est indispensable de replacer tous les discours d’apparence idéologique qui courent sur les ondes et ne visent, bien souvent, qu’à susciter des réactions immédiates, comme on appuie sur une rêne pour dévier la course du cheval, pour peu que le terrain s’y prête. Les signes lexicaux, langagiers, rhétoriques de « droite » et d’ « extrême droite » qu’envoient des sites comme Fdesouche ou Riposte laïque ne sont pas à interpréter comme on aurait pu le faire il y a cinquante ans, où la société présentait encore une alternative visible, même si, finalement, a posteriori, on est en droit de relativiser la dichotomie entre l’Est socialiste et l’Ouest libéral (les deux relevant du productivisme progressiste de la modernité). Autrement dit, jargon droitier et jargon gaucher (culte de la « diversité », réformes « sociétales », « évolution libertaire des mœurs » etc.) sont comme deux frères siamois, aux deux corps distincts, mais à la tête unique. La preuve par le fait est que les « conservateurs » appliquent ou prônent les mêmes réformes de mœurs que la « gauche », et que cette dernière conduit une politique sociale et économique que ne désavouerait pas la « droite ».
Le lieu d’où parlent ces voix dominantes peut être appelé l’Amérique, notamment dans la perspective du Traité de libre-échange transatlantique, mais il est préférable de le nommer Occident, en tant que processus dégénératif de la civilisation. Il faut alors bien comprendre que sous cet angle, toute proposition en vaut une autre, que nous sommes dans un maelström indifférencié de positions idéologiques qui n’ont aucune espèce de valeur et de poids dans la marche, ou la course vers le néant ultime dans lequel devrait un jour verser le système destructeur actuel. Toute réactivité, aussi puissante soit-elle, parce qu’elle est réactivité, contribue au maintien de l’aliénation générale. Il faut donc, pour commencer à être libre, rompre radicalement avec le jeu pipé de conflits artificiellement générés.
Que faire des immigrés ?
Un peu de provocation ne fera pas de mal. Plusieurs propositions sont avancées : soit l’assimilation, l’intégration : c’est la position des « républicains » (non à la sauce Riposte laïque), des laïcistes, soit le multiculturalisme, sous deux variantes, la libérale et l’ « eurasiatique » (je reviendrai sur ce terme), soit l’extermination pure et simple, la solution finale, ou sa version soft, l’expulsion de masse de notre territoire.
La dernière proposition, dans ses deux options, présente évidemment des obstacles non négligeables, outre qu’il serait nécessaire, pour l’option hard, de concevoir un appareil exterminateur capable de réduire à néant des millions d’êtres vivants. Inutile de dire que non seulement une guerre mondiale suivrait infailliblement une telle décision, mais qu’il faudrait aussi ériger un Etat totalitaire pour la mener, si l’on ose dire, à bien. Quant à son versant « doux », l’expulsion, il n’est pas sans complications logistiques et matérielles, et déclencherait immanquablement une réaction de la « communauté internationale », qui nous ferait partager le sort de la malheureuse Serbie, si chère à notre cœur.
Evidemment, on peut aussi objecter le coût humain qu’une décision aussi radicale entraînerait, non seulement pour les victimes de tels massacres ou de déportations de masse, mais aussi pour leurs agents. Je sais bien que la situation difficile qui perdure sur certains territoires qu’on ne peut pas dire vraiment français impulse certains réactions vives, et génère racisme, haine, agressivité. Je ne juge personne. L’agressivité, la haine et le racisme se trouvent parfois tout autant parmi ceux qui s’en disent victimes. L’histoire de la paille et de la poutre est éternelle. Mais au fond, cet état lamentable n’est-il pas voulu par ceux qui veulent diviser pour régner ? On connaît ce qu’est la stratégie du chaos : l’oligarchie prend d’abord conscience de la solidité, de la force et de la stabilité de ceux qu’elle veut démolir pour l’exploiter. On crée donc un besoin en semant un trouble dirigé. L’afflux d’allogènes, issus des anciennes colonies, a permis de casser l’homogénéité du peuple français (si tant est qu’elle existait), en tout cas de la classe ouvrière, de porter à la baisse les salaires et les prestations sociales en faillite, de casser la machine éducative pourvoyeuse d’esprit critique et de culture historique, de promouvoir une diversité englobée dans un mondialisme universaliste. C’était aussi une arme de guerre contre le passé et les traditions.
Mais ces traditions étaient mises à mal par la société de consommation, l’américanisation, le culte du progrès, en même temps que les migrants se trouvaient souvent aussi déracinés. Car les racailles et délinquants qui défraient la chronique ne sont pas représentatifs de leur culture d’origine culturelle ou « biologique ». Ils sont plutôt les produits de l’ensauvagement libéral, de sa barbarie, et si les phénomènes de bandes rappellent ce que l’éthologie nous enseigne, c’est que la dislocation de la société, sous le règne de la marchandise, favorise l’animalisation des rapports. Du reste, les blousons noirs des années cinquante, et les mœurs de primates des soixante-huitards, volontiers fascinés par des dominants jouisseurs, étaient les précurseurs des barbares actuels, à un degré moindre de violence cependant. Mais c’est seulement une question de degré, non de nature.
A propos des réactions affectives, les rejets instinctifs des êtres différents par leur comportement, leurs tenues vestimentaires, leur façon de parler etc., il me faut invoquer Stendhal et mon maître, le vénéré Nietzsche, l’être le plus aristocratique qui ait été. Stendhal a relaté, dans ses Mémoires d’un touriste, un périple, avec Maxime du Camp, en Bretagne. Il y a vu les Bretons et les Bretonnes, leurs mœurs, leurs coutumes, entendu leur langue, leurs « superstitions » A le lire, on est saisi par un sentiment d’étrangeté, comme si l’on avait affaire à un peuple distinct du peuple français, avec tous les sentiments qu’une telle approche peut susciter. Je laisse le soin de tirer la conclusion de cette remarque, tout en précisant que je respecte et aime les nationalistes bretons. Quant à Nietzsche, je ne rappellerai point combien il honnissait le chauvinisme teuton, prussien, germanique, qu’il méprisait les antisémites, même si personne n’a eu la dent aussi dure que lui pour analyser les méfaits du judaïsme. Il a loué la civilisation andalouse, et les vertus aristocratiques qui encouragent à favoriser partout, et en tout temps, la différenciation. Le fait d’être « autre », pour lui, enrichit culturellement, humainement, le monde. Non seulement parce qu’une culture différente produit des oeuvres intéressantes, mais aussi parce qu’elle nous force à sortir de nous-mêmes, à réfléchir, à nous affiner, à peser nos savoirs, pour appréhender ce qui est dissemblable. Se trouver face à l’altérité est une éducation sur soi-même gratifiante. J’avoue que je suis surtout indisposé à la vue de certains de mes compatriotes ayant adopté, dans leur apparence, leur mode de parler et d’être, tous les attributs de la sous-civilisation yankee.
Il existe, d’un point de vue aristocratique, des pulsions qui rabaissent, et d’autres qui élèvent. Les fureurs plébéiennes ne sont jamais bonnes conseillères. Certaines choses ne se font pas. Du moins ne sont pas dignes d’un homme. Mon modèle est Ernst Jünger, qui n’était pas un lâche. Montaigne regrettait que les Français, en voyage, se recherchent frénétiquement pour manger des plats français et parler en français. Alexandre ouvrit l’hellénisme à l’influence perse et indienne, les Grecs, d’ailleurs, Platon le premier, avouèrent la dette qu’ils tenaient de la civilisation égyptienne. L’Empire perse groupait des nations disparates. Napoléon se fit, dit-on, mahométan, considérant que l’Islam était une meilleure religion que le christianisme. Frédéric II de Hohenstaufen lia amitié avec l’émir Fakhreddin, etc.
On aura une petite idée, à partir de ces exemples, de ce vers quoi irait ma préférence. Mais dans le camp patriote, si l’on excepte les agités du bocal, s’impose surtout l’idée d’assimilation. On pourrait disserter longtemps sur le concept, pour moi sans fondement, de laïcité. Cette dernière fut une arme antireligieuse, et un mensonge moderniste. Démontrer ces assertions exigerait de plus amples développement, ce que je ne ferai pas. Toutefois, si l’on enjoint une intégration totale (ce qui est ici un pléonasme), il faut définir ce à quoi l’on demande de s’assimiler.
Qu’est-ce que la France ? la civilisation chrétienne ? ses valeurs ? son héritage ? Est-on bien sûr que la France que l’on rêve existe encore ? Nous n’avons pas encore pris la mesure du bouleversement anthropologique que la postmodernité a généré depuis une trentaine d’années. Il ne s’agit pas d’une « substitution de population », ou plutôt d’une substitution d’être au sein-même de la population autochtone. Quoi qu’on puisse dire ou penser, le Français de 2013 n’a strictement rien à voir avec celui de 1960. C’est comme si l’on avait remplacé un pays par un autre. Et il ne s’agit pas seulement de l’apport dérangeant de l’immigration, on l’aura compris.
Si racines il y a, et elles existent, il faut dorénavant en sentir le besoin. Plotin affirmait que c’étaient les dieux qui devaient venir à lui. Perceval ne put se rendre digne du Graal que parce qu’il ne sut poser la question cruciale. A mon sens, nous sommes, malgré les apparences, dans un tournant majeur de l’Histoire, et notre sort est entre nos mains. J’aurai l’occasion de revenir sur cette idée lorsque j’analyserai les textes de Douguine. La recherche d’identité qui doit nous animer, et qui implique que l’on abandonne des paradigmes (la nation, les valeurs « bourgeoises », certains préjugés sur des structures sociales ou mentales etc.) parce qu’ils sont devenus obsolètes ou tout simplement des étiquettes marchandes pour désigner une identité convenue, visible dans le grand marché des produits mondialisés (comme le camembert et le pinard) ne se présente pas comme une errance aléatoire, mais une nécessité, un destin.
L’avenir est aux grands espaces civilisationnels, dans le cadre d’un monde multipolaire. La solution au problème des immigrés, pour peu que la plupart des populations d’origine allogène se considèrent ainsi, ce qui ne va pas de soi, réside dans la construction d’un Etat continental, malheureusement distinct de l’Eurasie russe, doté de notre génie propre. Cet Etat subsumera, dans un processus de subsidiarité, l’ensemble des variétés humaines et culturelles de la vieille Europe occidentale, en reprenant à son compte son patrimoine historique et culturel, spirituel et artistique, mais en le transformant en fonction des requisits de l’heure. Les communautés, quelles qu’elles soient, auront le loisir d’exprimer leur être. L’Etat est le garant de la présence du premier principe transcendant au sein même de la politique. C’est revenir quelque peu à l’Empire romain, mais avec l’apport de deux mille ans d’Histoire, dont le christianisme, et, présentement, l’islam. Avec les assurances qui s’imposent, dont la loyauté et la discipline civique, cet Etat peut garantir à chacun son identité, la coexistence de communautés diverses, qui sont toutes des voies vers la réalisation d’un soi, individuel ou collectif. Mais tous ces groupes humains, qui seront surs d’être reconnus par la communauté impériale incarnée par l’Etat, n’auront pas à se battre pour éviter l’anéantissement, car chacun détiendra sa légitimité propre dans une conception cosmogonique totale.
La Russie ancestrale nous offre un modèle de ce type de société multiculturelle. Cependant, une religion dominante existe à l’Est, et c’est l’Orthodoxie, tandis que l’Europe occidentale a poussé le nihilisme jusqu’à une déchristianisation profonde. D’autre part subsiste le problème d’une langue commune, comme le russe. Les défis ne sont pas légers. Mais à cœur vaillant, rien d’impossible !
Claude Bourrinet http://www.voxnr.com
source
http://la-dissidence.org/2013/03/05/claude-bourrinet-quelle-reconquista/