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La France est condamnée à mort par ses taxes et sa bureaucratie

Pour son administration, la France est un pays bien tenu : tout y est défini, calibré, mesuré et surtout réglementé. La loi décrit ce que vous avez le droit de faire, de ne pas faire, d’envisager ou d’oublier bien vite.

Alors comme ça, vous voulez vendre votre voiture ? Pas de problème, nous sommes dans un pays libre après tout, mais libre ne veut pas dire qu’on va vous laisser procéder sans encadrer tout ça avec quelques petits cerfas bien remplis. Comment ? Vous comptiez – connement, je dois le dire – apposer une petite affichette « À VENDRE » sur le pare-brise et hop, l’affaire est réglée ? Mais, malheureux, si tout le monde faisait ça, ce serait le début de la jungle, et ce serait fermement puni.

Ainsi, l’article R644-3 du code pénal prohibe l’utilisation d’un panneau directement sur un bien destiné à la vente et punit d’une contravention de 4e classe (750 euros) les délirants aventuriers qui se risquent à ce genre de manœuvres séditieuses et antirépublicaines.

Si vraiment vous voulez vendre votre véhicule, vous devrez en demander l’autorisation à la bureaucratie la plus proche de chez vous (votre mairie) qui vous fournira sa réponse par un courrier recommandé (le numérique, c’est pour les chiens). Quinze jours après réception de ce courrier, vous pourrez poser votre affiche.

La bureaucratie, c’est LA production nationale dont la France est la plus fière : c’est à la fois le produit d’une armée de politiciens en roue libre et le service rendu avec obstination par un État qui ne roule plus que pour lui-même. Cette bureaucratie, c’est, en France, plusieurs points de PIB à la gloire du papier et de la procédure, une ode aux tubulures chromées de l’administration et aux coups de tampon, et une opportunité offerte à des bataillons de petits fonctionnaires, perdus derrière un bureau, d’opposer leur véto à votre vie, vos rêves, vos ambitions.

La bureaucratie, c’est cette homéopathie de l’administration appliquée à la teinture mère de la responsabilité, et qui a été tellement diluée dans chaque direction, chaque service qu’il n’en reste plus aucune trace statistiquement significative. C’est l’effet placebo appliqué au service public.

À présent, la bureaucratie a infusé dans tous les domaines de l’Hexagone, de la capitale au moindre petit village campagnard perdu entre deux collines verdoyantes : chaque commune se trouve maintenant noyée dans une paperasse épaisse et gluante, à tel point que les fêtes de village traditionnelles finissent par être abandonnées ; les bénévoles, qui organisent et animent ces événements communaux, sont formels :

« S’il y a bien quelque chose qui freine l’enthousiasme des troupes, c’est bien ça! C’est chronophage. Il faut le trouver, le temps, pour remplir tous ces dossiers à la préfecture : entre les aspects sécuritaires, le personnel à déclarer et j’en passe… »

Grâce à cette envahissante bureaucratie, à ces formulaires innombrables à remplir, à ces autorisations à réclamer, photocopier, signer, parapher et tamponner vigoureusement, les motivations s’évaporent, des coutumes s’oublient et des traditions sont abandonnées.

Ce faisant, les richesses que pouvaient créer ce genre de réunions festives disparaîssent : les commerçants et artisans spécialisés dans les événementiels doivent se reporter sur un nombre toujours plus restreint de villes, les touristes ne viennent plus dans ces communes. La sécurité (thème ô combien délicat) étant un bazar sans nom à garantir dans un pays en pleine déliquescence et encore plus à organiser dans une marée montante de cerfas, certaines fêtes se terminent mal ce qui n’incite guère à continuer.

Le bilan est sans appel : en quatre ans, près de 30% de ces fêtes ont disparu.

Bien sûr, cette bureaucratie coûte cher non seulement de façon indirecte avec la paperasserie chronophage, la démotivation et l’évaporation de richesses par annulation, mais elle coûte aussi fort cher de façon directe : produire les cerfas, les lire, les analyser, les classer, les archiver prend du temps et de l’argent. Les procédures doivent être suivies et les petits rouages fonctionnaires qui s’en assurent ne sont pas gratuits.

Tout ceci se paye et pour pouvoir payer son imposante bureaucratie, l’État a trouvé un moyen simple : les taxes, les impôts, les ponctions, les accises, les prélèvements et les cotisations.

Et si, pour générer de la richesse, la bureaucratie est toujours à court d’idées – tant le principe même d’en créer lui est étranger – elle dispose en revanche d’une imagination fertile lorsqu’il s’agit de ponctionner, de taxer et de fiscaliser plus ou moins violemment les richesses des autres. Ce qui appartient à la bureaucratie n’appartient qu’à elle mais ce qui vous appartient est, a contrario, toujours négociable.

Dès lors, les taxes pleuvent et se multiplient, avec d’intéressants effets de bords – en général diamétralement opposés à l’effet recherché mais superbement ignorés par une administration qui ne vit ni pour l’optimisation, ni pour l’idéologie, mais seulement pour sa bureaucratie.

Dernier exemple en date avec la lumineuse idée d’une taxe de solidarité sur les billets d’avions dont la récente augmentation va illustrer à la fois l’imperméabilité de la bureaucratie au bon sens et les effets de bords débiles déjà mentionnés : en choisissant – une fois encore – de tabasser les compagnies aériennes (et donc, les passagers aériens), les autorités françaises ont finalement poussé la compagnie Ryanair à annuler plusieurs centaines de milliers de places sur leurs vols, ainsi que supprimer 25 lignes dans 3 aéroports.

Pire : les passagers, orphelins de ces vols et de ces aéroports, vont donc devoir se reporter sur les aéroports plus éloignés (ce qui alourdit leur facture carbone au passage). Pour une taxe censée lutter contre cet aspect, voilà qui est superbement raté. On pourra ajouter aux effets de bords indésirables la baisse, mécanique, des rentrées fiscales pour les communes des aéroports concernés par le départ de Ryanair, et le tableau du désastre sera complet.

Ici comme dans les exemples précédents, la bureaucratie délirante et les taxes qui la font vivre auront donc contribué à l’appauvrissement général du pays, à sa perte de traditions, à son enfoncement dans l’immobilisme et la médiocrité, ainsi qu’à sa transformation en enfer millimétriquement ajusté.

Pas de doute : grâce à sa bureaucratie maintenue coûte que coûte, ce pays est foutu.

https://h16free.com/2025/08/06/81644-la-france-est-condamnee-a-mort-par-ses-taxes-et-sa-bureaucratie

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