Parce qu’un journaliste, Laurent Obertone, aligne des faits dans un livre décrivant l’ensauvagement de la société (La France, orange mécanique), voilà les autocenseurs qui se déchaînent. Invité samedi dernier sur France 2, le jeune auteur a notamment été accusé, par un confrère siégeant derrière sa table, d’avoir écrit un manifeste raciste. En fait, ce dernier a surtout laissé voir la supériorité morale qui habite ceux qui, comme lui, ont choisi de juger les relaps.
Or, cet exercice manichéen d’autocontentement et de diabolisation de l’autre ne suffit pas pour décrédibiliser une thèse qui dérange. Ce que ce journaliste de télévision n’a pas voulu entendre, c’est-à-dire le poids de la "diversité" dans l’insécurité, est ce que le conformisme de sa profession redoute de décrire. Les carriéristes en font le plus souvent une interdiction de dire. Elle est un non-sens.
La défiance des Français vis-à-vis des journalistes (trois sondés sur quatre les jugent coupés des réalités) vient en partie de ces procureurs que produit le système médiatique. Les gardiens de la pensée canalisée - Canal + est une pouponnière qui vient même de fournir le nouveau directeur de Sciences Po Paris - voient une profanation du vivre ensemble dans la description de ses échecs. Ils usent de l’insulte ou de la moquerie pour tenter de faire taire le salaud qui ne respecte par leurs croyances. Ils chassent en meute et exhibent leur vertu. Mais ils cautionnent un dénégationnisme qui fait honte à ceux qui estiment que le journalisme doit approcher les réalités au plus près. Ils ne diront rien, par exemple, de l’antisémitisme et du racisme des cités. Les bons sentiments, qui font obstacle à la description des faits, portent en eux un aveuglement qui les discrédite.
N’en déplaise aux inquisiteurs, ce qui se passe en France devient odieux.
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