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Le 23 mars : Premières Assises de la Résistance chrétienne

Le Centre Saint-Paul organise le 23 mars prochain, les premières assises de la Résistance chrétienne. Parce que les temps sont venus pour les chrétiens de tenir un autre langage que celui de l’accommodement à tout prix.
Monde et Vie : Pourquoi maintenant ces premières Assises de la résistance chrétienne ?
Abbé de Tanouarn : Je crois que la situation en France a beaucoup changé entre 2012 et 2013. Le socialisme de François Hollande n'est ni un jacobinisme, ni un collectivisme, ni un libéralisme classique. C'est la mise en œuvre de l'idéologie bobo issue de mai 1968. Non seulement l'individu est roi, mais plus personne n'a le droit de penser le contraire ! La coalition actuelle entre le Pouvoir politique, entièrement détenu par des « hollandistes », et le pouvoir médiatique qui collabore à cette domination politique, représente une force impressionnante : salle de shoot, euthanasie, mariage homosexuel, destruction du système d'allocations familiales, vote des immigrés à majorité musulmane, gouvernement par ordonnances, tout va peu ou prou dans le sens de cette royauté de l'Individu sans héritage, indifférencié, absolu. Mais l'individu qui se prend pour un absolu, c'est la formule même du péché. Face à une telle situation, pouvons-nous ne pas « entrer en résistance » ? L'expression est de Mgr de Germiny, évêque de Blois. Je l'ai trouvée bonne. Oui, nous entrons en résistance : la résistance, c'est maintenant.
Vous déclarez que nous sommes dans une société post-chrétienne et vous voulez nous faire entrer en résistance ?
La résistance, ce n'est pas trop tôt, mais ce n'est pas non plus trop tard. Nous sommes, il est vrai, dans une société post-chrétienne, avec des vertus chrétiennes devenues folles et un matérialisme de plus en plus envahissant, au point que parler de Dieu devient obscène. Eh bien ! Nous prônons plus que jamais la révolution chrétienne, celle de la liberté intérieure, de l'égalité de tous devant Dieu et de la fraternité des hommes sous le Père commun, celle qui nous protégera du « grand ensauvagement » qui nous menace.
On reproche toujours à l’Église d'utiliser un langage trop mou, peu convainquant. Appelons les choses par leur nom : dans une société postchrétienne, le christianisme est une contre-culture ; elle est d'autant plus attractive pour tous qu'elle se présente aujourd'hui non comme la culture dominante, mais comme une culture alternative. On a beaucoup parlé d'inculturation dans les pays en voie de développement. Ce à quoi il faut réfléchir, c'est à l'inculturation de notre foi face à la culture de mort aujourd'hui dominante, avec une conviction: quand on est intelligemment - et je dirais : quand on est spirituellement - dans l'opposition, on finit toujours par gagner.
Finalement ne sommes-nous pas appelés à être le petit reste fidèle ?
Vous savez que cette expression du « petit reste » désigne dans l'Ancien Testament « le petit reste d'Israël », c'est-à-dire les quelques juifs, qui, malgré les événements terribles qui aboutiront à la déportation de Babylone, continuent d'observer la Loi dans tous ses détails. Je crois que les observants sont toujours en petit nombre. Je crois que dans une foule, les convaincus sont toujours un petit noyau. Mais ce petit noyau peut entraîner la foule, s'il est composé de gens vraiment motivés et si les circonstances s'y prêtent. Sur la motivation: je dirais que c'est la première fois que se profile, en France, un divorce dans ce mariage de raison qui unissait l'Église et l'État depuis 1923 (les accords Ceretti-Briand). Le gouvernement de M. Hollande a réalisé ce tour de force de mettre dans l'opposition ces grands loyalistes que sont les catholiques français depuis un siècle. On va pouvoir commencer à dire la vérité sans se faire taxer d'extrémiste. Sur les circonstances... Je crois que l'histoire est un jeu de balancier. On essaie de nous mener le plus loin possible dans l'athéisme socialisé. Voilà de quoi faire repartir le balancier dans l'autre sens.
La résistance chrétienne peut-elle être menée par le plus grand nombre ? N'est-elle pas réservée aux personnes ayant un caractère bien trempé ?
Le million de piétons qui a déferlé sur Paris le 13 janvier et le million et plus attendu le 24 mars montrent bien que tous peuvent être sensibles à ce qui est en question : à travers l'institution chrétienne de la famille, une écologie humaine dont chacun comprend immédiatement l'importance.
Le paradoxe du christianisme c'est qu'à toutes les époques, c'est vrai, l’Église est d'abord l’Église des saints. Mais, en même temps, la vérité à laquelle nous fait accéder la foi concerne tout le monde, notre destinée, notre salut. Souvenez-vous du Prologue de saint Jean : « II était la vraie lumière qui éclaire tout homme venant au monde ». Tout homme ? Oui, même Hollande a été éclairé. C'est de naissance.
Propos recueillis par Anne-Cécile Foubert monde & vie 19 mars 2013

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