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Y-a-t-il vraiment un déclin de la France ?

À Nicolas Baverez revient le mérite d'avoir le premier abordé cette question avec autant de courage. Tout d'abord on va donner des chiffres simples. La France depuis plusieurs années a des taux de croissance très faibles et même ridicules comparés à ceux des États-Unis ou de la Chine.
La France, qui avait un P.I.B. très supérieur à la Grande-Bretagne, est maintenant derrière elle. La croissance moyenne depuis 1990 est de 1,8% contre 2,8% en moyenne pour les pays de l'O.C.D.E. La France donc recule par rapport aux autres pays. Le taux de chômage en France est aussi un des plus élevés des pays de l'O.C.D.E. (presque 10% à la fin de l'année).
Nicolas Baverez ne veut pas faire de l'Europe un bouc émissaire commode selon ses dires. Cela serait sans doute inconvenant pour le politiquement correct. Mais il est pourtant vrai que pour la mise en place de l'Euro, la France a sacrifié pendant des années des points de croissance (et de chômage) que l'on finit toujours par payer très cher en termes de recul et de retard, tout cela pour arriver au marasme économique actuel. La croissance sera proche de zéro en 2003. La zone euro a une croissance quasi nulle contre 4% pour les États-Unis. L'euro trop fort n'est pas du tout adapté pour l'économie allemande qui se traîne et entraîne d'autres pays. On en vient donc à regretter l'ancien système monétaire qui avait beaucoup plus de souplesse puisque les taux de change nationaux s'ajustaient à la situation économique des différents pays. Depuis des années, nos politiques ont eu comme objectif l'intégration européenne et non pas la croissance, l'emploi ou la bonne santé économique du pays. La politique de désinflation compétitive avait comme objectif un franc fort accroché au mark. Pendant des années, il a donc fallu souffrir pour arriver au stade actuel d'une croissance nulle avec l'Euro. Que de temps perdu ! Les pays ayant une croissance positive significative (Grande-Bretagne, Suède... ) ne font même pas partie de la zone euro. La France tombe économiquement mais elle tombe aussi dans d'autres domaines.
L'immigration a sapé l'homogénéité française déjà fragile avec des régionalismes toujours prêts à revendiquer leur identité. Deux tiers des immigrés arrivant en France ont un niveau inférieur au premier cycle des collèges contre un quart aux États-Unis selon l'O.C.D.E. Alors que la France se désindustrialise et que les usines restantes sont de plus en plus automatisées, on fait donc venir en France une armée d'analphabètes qui n'auront sans doute jamais de travail et dont la descendance aura hélas un fort potentiel de délinquance tout en faisant baisser le niveau des écoles françaises.
La France baisse sur le plan culturel et intellectuel avec en plus une immigration qui sape son système éducatif. Elle s'islamise ; on ne sait vraiment compter officiellement au million près le nombre de musulmans en France. Notre pays perd donc une part de son essence occidentale ce qui peut avoir des effets négatifs sur son développement économique. Max Weber avait démontré l'influence de la religion sur l'économie. Malheureusement, certaines religions peuvent à contrario être défavorables au développement.
Elle vieillit puisque toute politique démographique qui favoriserait les Français de souche est considérée comme discriminatoire. A propos de la canicule, la France a eu le bilan le plus catastrophique des pays occidentaux et, après vingt ans de socialisme qui devait apporter le bonheur sur terre, le taux de suicide en France ne fait qu'augmenter pour devenir le plus important d'Europe de l'Ouest.
Pour finir, les Français se rendent compte que la construction européenne a échappé à la France. L'expression « l'Europe démultiplicateur de puissance » n'a aucun sens puisqu'on assiste pour la France au mieux à la cacophonie pour la politique étrangère de l'Europe (ex: la crise irakienne), ou au pire à prendre des directions opposées à la volonté de la France comme par exemple une Europe vassale des États-Unis. Dans une Europe à vingt-cinq ou trente, notre pays pèse de moins en moins pour les décisions. L'Europe attend la reprise américaine comme si elle n'avait aucune autonomie propre.
La commission de Bruxelles a accepté le libre-échange mondialisé ce qui revient à dire que la construction européenne n'a plus guère de sens sur le plan économique dans un contexte de mondialisation totale, l'atelier du monde se déplaçant en Asie. Cette baisse de l'économie française atteint évidemment le prestige de la France puisque sur le plan diplomatique on n'écoute malheureusement que les forts économiques et/ou militaires. Avec sa situation comparée aux États-Unis, la position française sur l'Irak avait quelque chose de surréaliste.
Que conclure de ce bilan ?
Le gouvernement Raffarin n'est manifestement pas à la hauteur et n'a pas redressé la pente ne serait-ce que vis à vis de la croissance et de l'emploi. L'Euro fort va sans doute continuer à plomber notre économie. L'Europe de Maastricht nous a imposé de nouvelles contraintes (comme s'il n'y en avait pas suffisamment en économie) qui annihilent toute politique économique volontariste. La France n'a plus sa monnaie et doit donc attendre un meilleur contexte international. L'expression jusqu'alors abstraite « perte de souveraineté » dévoile toute sa signification.
PATRICE GROS-SUAUDEAU STATISTICIEN - ÉCONOMISTE  (2010)

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