L'ancien Premier ministre UMP, Jean-Pierre Raffarin, a mis en garde jeudi contre un risque d'"éclatement" de son parti dont le bénéficiaire serait le FN, une inquiétude que partage l'ex-président de l'Assemblée Bernard Accoyer.
Sur France Inter, le sénateur de la Vienne a assuré : "un virus mortel menace l'UMP, une forme de radicalisation. On l'a vu sur l'affaire de Nathalie Kosciusko-Morizet", attaquée par la motion Droite Forte pour s'être abstenue sur le mariage homosexuel.
Il a cité encore la Droite populaire dont huit députés ont menacé de faire bande à part aux élections européennes si l'UMP reprenait à son compte la proposition de fédération franco-allemande du courant humaniste animé par M. Raffarin et Luc Chatel.
"Je suis inquiet de voir que la culture du débat n'est pas vraiment quelque chose qui est dans la nature de l'UMP", a dit l'ex-chef de Gouvernement.
Or si l'UMP éclatait, "le FN serait en tête au premier tour comme ce fut le cas en 2002" par "effondrement du PS", a argumenté le sénateur d'opposition.
"Une UMP rassemblée est largement devant" le parti de Marine Le Pen, donc "l'unité de l'UMP est nécessaire au pays et à la vie républicaine".
"Mais cette unité est menacée par manque de culture du débat et excès de culture du chef", a insisté M. Raffarin.
Il pense, comme François Fillon, que le FN "est en dehors du pacte républicain".
Au Talk Orange-le Figaro, M. Accoyer, député UMP de Haute-Savoie, a jugé que "l'avertissement" lancé par son collègue de la Haute Assemblée est "à prendre au sérieux".
"Si l'UMP effectivement se disperse", a-t-il dit, "il y a un risque majeur" d'arriver "en troisième position".
Guillaume Peltier, un des deux dirigeants de la Droite forte, "a commis une faute que je regrette". "Il faut que ces voix dispersées s'arrêtent", a demandé M. Accoyer.
"Patrick Buisson, il ne me semble pas qu'il soit d'un excellent conseil et je ne suis pas particulièrement heureux qu'il soit lié avec l'UMP, pour conseiller l'UMP", a-t-il commenté à propos de l'essayiste à qui certains reprochent une droitisation de la campagne et du parti de Nicolas Sarkozy.¢
Avec AFP http://www.francepresseinfos.com/