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La Théorie du Genre

« On ne naît pas femme on le devient ». Cette sentence de Simone de Beauvoir possède sans qu'elle s'en soit aperçue un fond machiste puisque l'arrière plan, la référence consistaient dans le fait d'être un homme. Elle n'a pas écrit : « on ne naît pas homme on le devient ». Cette phrase fut pourtant le résumé d'une pensée féministe, rebattue jusqu'à l'excès et dont tout le monde (homme inclus) a plus ou moins assimilé les idées essentielles. Le féminisme en dépit de Simone de Beauvoir était essentialiste. La femme était « femme ». Le combat se situait pour « l'égalité » avec les hommes.
Toute pensée ne contrôle pas ses prolongements. La théorie du genre en est un, qui parfois se coupe complètement du féminisme. Elle a été théorisée par une ultra-minorité qui doute de son genre (masculin-féminin) et veut imposer ce doute à l'ensemble de la société. La théorie du genre n'est pas une défense de l'homosexualité et va infiniment plus loin même si le fait d'être homosexuel est inclus dans cette théorie. Le cœur de cette théorie consiste tout simplement à casser le monde binaire (homme-femme) dans lequel nous avons toujours vécu et qui est défendu par les religions monothéistes dont bien sur le christianisme.
Si l'on étudie la théorie du genre dans un manuel du principal syndicat d'enseignants, on lit avec un style très lourd propre parfois au monde enseignant : « une possibilité de repenser les identités en dehors des cadres normatifs d'une société envisageant la sexuation comme constitutive d'un clivage binaire entre les humains, ce clivage étant basé sur l'idée de la complémentarité dans la différence et censé s'actualiser principalement par le couple hétérosexuel... ».
Il y a quelques termes clés dans cette phrase choc, comme détruire la norme. Dans une société il y a toujours des normes et l'on ne fait qu'en remplacer certaines par d'autres. Une minorité voudrait imposer ses nouvelles normes à la majorité. La pensée à abattre se trouve dans la représentation binaire homme-femme.
Il y a certes des hommes ayant moins de testostérone que la moyenne et des femmes en ayant plus, mais cela n'empêche pas l'immense majorité à éprouver un sentiment d'appartenance à l'un des deux sexes. On pourrait penser qu'une société à intérêt à favoriser l'hétérosexualité pour sa reproduction. Ce schéma semble méprisable pour la théorie du genre qui veut le classer comme un possible parmi d’autres.
Le mariage pour tous doit donc être pensé comme une avancée pour cette théorie du genre. On passe ainsi pas à pas du PACS, au mariage pour tous et ainsi de suite déconstruire toutes nos représentations mentales sur lesquelles s'est construite la société. Chaque nouvelle « avancée » qui ne semble qu'un élément participe ainsi à une construction plus vaste.
La droite au pouvoir comme à son habitude ne fera comme pour le PACS qu'entériner ce qu'a voté la gauche, la droite étant devenue dans les faits une moindre gauche sur le plan sociétal. Si l'on continue la rhétorique de la théorie du genre on lit : « Le genre n'est pas seulement un rapport de domination des hommes sur les femmes. Il est aussi un ordre normatif qui sanctionne les transgressions (par exemple les hommes dits « efféminés » les femmes dites « masculines », les personnes transgenres)... ».
La théorie du genre voit bien sur une domination des uns sur les autres aussi bien dans la vie civile que dans les rapports sexuels. Il faudrait de plus combattre la valorisation de la virilité comme on le voit par exemple dans les westerns (cow-boy barraqué, mal rasé, visage dur...) ou de la féminité où les actrices de cinéma paraissent très femme et même très « femelle ». Ce programme semble donc immense puisqu'il faudrait faire un autodafé d'une grande partie des œuvres cinématographiques, mettre Brigitte Bardot aux oubliettes.
Cette théorie fut développée dans les années 50 aux États-Unis par certains sociologues. La French theory avec Foucault et Derrida a voulu construire un homme hors de la pression sociétale et comme s'il n'existait aucun déterminisme lié au sexe biologique.
Les hommes pourtant sont en moyenne plus grands, plus lourds et possèdent plus de testostérone qui provoque l'agressivité, développe la musculature...
Tout cela joue sur le cerveau. Pour la théorie du genre nous ne serions que culture. Nous somme en pleine métaphysique.
L'Occident pré-chrétien
Nous n'allons pas détailler les pratiques homosexuelles qui ont existé dans l'Antiquité chez les Grecs avec nos schémas mentaux. Maurice Sartre dans le livre « La Grèce ancienne » en a fait une bonne description. Globalement il y avait plus qu'une tolérance pour l'homosexualité dans certains milieux. Mais existait le plus grand mépris pour l'homosexualité passive ce qu'on retrouvera à Rome. On disait de Jules César qu'il était un mari pour toutes les femmes et une femme pour tous les maris. On a donc un cas célèbre de bisexualité.
L'homosexualité passive n'était pas digne d'un Romain qui devait être un dominant. Un maître qui possédait des esclaves avait un droit sexuel sur eux, hommes ou femmes. Chez les Gaulois, l'homosexualité n'était pas un tabou. Les catégories mentales sur la sexualité n'étaient donc pas les mêmes avant l'arrivée du christianisme.
La vision chrétienne de la théorie du genre
Dans la théorie du genre il y a le refus de l'inné, c'est à dire une négation du corps. Le christianisme accepte le donné du corps et voit entre les deux sexes « biologiques » une complémentarité. Il y a aussi une influence culturelle qui ne peut être niée. Souvent elle ne fait qu'accentuer plutôt que contrer. Selon Benoît XVI « il y a un langage du corps que l'homme et la femme n'ont pas créé, un éros enraciné dans leur nature, qui les invite à se recevoir mutuellement par le créateur, pour pouvoir se donner ». Cette vision de l'homme et de la femme dépasse même largement le christianisme en Occident, si l'on relit par exemple les contes celtiques où l'amour entre un homme et une femme est célébré au plus haut point sans références religieuses.
Quant à l'homosexualité il faut reconnaître que la Bible l'a condamnée sans équivoque. « Tu ne coucheras pas avec un homme comme on couche avec une femme, c'est une abomination » (Lévitique, ch 18-22). « Si un homme couche avec un homme comme on couche avec une femme, ils ont fait tous deux une chose abominable ; ils seront punis de mort ; leur sang retombera sur eux » (Lévitique, ch 20-13).
Le judéo-christianisme a donc imprégné la loi réprimant l'homosexualité pendant des siècles. Cela est incontestable. Une société pour se reproduire a intérêt à favoriser l'hétérosexualité. L'idée de complémentarité entre l'homme et la femme se retrouve dans le christianisme, idée que combattra la nouvelle vision du genre.
La théorie du genre est agressive car elle touche à l'intime c'est à dire notre orientation sexuelle. Elle veut bousculer notre civilisation et même la transformer, certains diront la détruire. Elle veut agir sur les individus, ceci étant décidé par une minorité aux pratiques sexuelles qui ne sont pas celles de la majorité comme Michel Foucault qui allait se faire s... par des noirs dans des bordels américains. Elle est d'autant plus agressive qu'elle veut être enseignée à l'école pour être perçue comme un savoir de vérité. Le slogan « les enfants appartiennent à la famille et non à l’état » est tout aussi stupide car les enfants vivent en société et il existe toujours une interaction entre la famille, l'état et la société. La théorie du genre touchant à l'intime, sa place n'est donc pas à l'école des mineurs. Il n'y a pas de vérité officielle sur la sexualité, une vérité d'État. La famille constitue encore un pilier de notre civilisation même si sa forme parfois change. Le cri de Gide dans les nourritures terrestres « Familles, je vous hais, foyers clos, portes refermées, possessions jalouses du bonheur » était celui d'un homosexuel. Cette orientation sexuelle (acceptée de nos jours par la loi) représente 5% des individus. La famille reste le premier lieu de la socialisation.
PATRICE GROS-SUAUDEAU

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