Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

La leçon, par Louis-Joseph Delanglade

 

poutine TSAR.jpgIl se passe toujours quelque chose un 18 juin. Cette année, c’était le sommet du G8, en Irlande du Nord. Avec, en vedette incontestable, Vladimir Poutine.

Bref florilège des titres de presse : « Poutine plus fort que les 7 autres réunis !» (Boulevard Voltaire), « Poutine résiste aux Occidentaux sur la Syrie » (Le Figaro), « Poutine glace le sommet nord-irlandais du G8 » (Libération), « Poutine fait plier le G8 » (tf1), « Vladimir Poutine seul contre tous » (francetv info), « Poutine fait cavalier seul » (france info), « Pourquoi Vladimir Poutine ne cède pas sur la Syrie » (Rue 89), etc. À une exception près (M. Jamet dans Boulevard Voltaire), tous les articles mentionnés conjuguent hostilité à M. Poutine et désarroi devant l’incapacité des « Occidentaux ».

Le fait est que le président russe a fait prévaloir son point de vue sur la Syrie, contraignant ses interlocuteurs à une piteuse reculade. Comment et pourquoi cela a-t-il été possible ? M. Jamet estime avec raison que M. Poutine « savait ce qu’il voulait et qu’il voulait vraiment ». Une « âme forte » fera toujours plier une « âme faible », selon les propos de la Galigaï : M. Poutine serait ainsi une sorte de héros stendhalien infligeant aux nabots occidentaux la leçon qu’ils méritaient de recevoir.

Mais cette explication, purement psychologique, n’épuise pas la dimension politique de la question. En fait, M. Poutine s’est montré à la hauteur de la situation pour faire avancer les pions de la stratégie russe. M. Haski l’a bien compris, qui écrit dans Rue 89 : « ce qui compte [pour M. Poutine], c’est le rapport de force international dans lequel la Russie tient la dragée haute aux Occidentaux ». À l’opposé, les chroniques piteuses et larmoyantes de nos journaleux ne sont que le révélateur de l’inconsistance et du vice congénital des régimes et dirigeants dits démocratiques, englués dans la contradiction entre les faits et l’idéologie. En l’occurrence entre la faute que constituerait une intervention contre M. Assad et la défense des prétendus droits de l’homme.

Si M. Poutine « veut » et sait ce qu’il veut, c’est-à-dire la défense de l’intérêt russe, ce n’est pas le cas de tout le monde. Mis à part le retour à d’hypothétiques et toujours instables équilibres socio-économiques, peut-on sérieusement penser que M. Hollande veuille quelque chose ? Il pourrait au moins profiter de la leçon politique donnée par le président de la puissante Fédération de Russie. Et même - de concert avec M. Fabius, un peu trop enclin aux rodomontades dès qu’il s’agit de M. Assad - se demander s’il ne serait pas intéressant de nouer avec ce grand pays, pour l’essentiel « européen », et moins indigne de confiance que beaucoup d’autres, des liens un peu plus amicaux.

http://lafautearousseau.hautetfort.com/

Les commentaires sont fermés.