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Entrer en « Résistance »…

Le mot est sur bien des bouches. C'est un fort beau mot. Toute une génération de jeunes gens, et de moins jeunes aussi, qui le murmurent ou le lancent devant des badauds qui ne comprennent pas, ânonnant : « mais la loi est votée!... », ou des groupes vociférant : « Homophobes ! Fachos !... ».

Entrer en « Résistance » ? Souvenons-nous et gardons en mémoire leurs noms...

 Quelques noms parmi bien d'autres...

Portemont

De l'esprit de « Résistance »...

Extrait de la lettre adressée à l'abbé Franz Stock.
"...Vous devinez mes sentiments. J'ai été élevé dans le culte de la Patrie – mes camarades aussi, j'en suis sûr – mais 1870 et 1914 ont tellement marqué sur mes parents et sur moi-même que je ne puis concevoir l'asservissement actuel de la France. Sans me permettre de juger le Département, je ne puis me croire qualifié pour reconstruire la France ainsi qu'on nous le propose. Tant qu'il y aura une lueur d'espoir, je combattrai pour débarrasser mon pays de l'emprise de cet homme qui veut détruire nos familles et nos traditions..."
Lieutenant de vaisseau Honoré d'Estienne d'Orves. Extrait de la lettre datée du 10 juillet 1940 adressée à l'amiral Godfroy. Honoré d'Estienne d'Orves fusillé le 29 août 1941.

Extraits de lettres de Gabriel Duchêne (Scout à Marseille, résistant, mort pour la France le 29 mars 1945.
A un prêtre : « Engagé dans les Corps Francs, je vais monter en ligne. Je pars le cœur libre de toute crainte. Je me suis confessé et j'ai communié. Je n'ai donc pas peur de mourir. Au cas où je ne reviendrais pas, je vous serais reconnaissant, cher Père, d'aider mes parents à supporter le coup. Vous savez combien ils tiennent à moi et une telle chose serait terrible pour eux. Je les aime tant !... Jamais je n'ai senti si fort cet amour. »
A ses parents : « Maman, tu ne dois pas pleurer. Ni toi, papa. Je ne vous ai jamais autant aimés, autant chéris que maintenant ; mais je me suis engagé pour faire mon devoir de Français. Ne me reprochez pas d'avoir disposé de ma personne : elle appartenait à la France. »

Henri Pertret, fusillé le 26 septembre 1943 à l'âge de 16 ans.
« Chers parents,
Ma lettre va vous causer une grande peine, mais je vous ai vus si pleins de courage que vous voudrez bien encore le garder, ne serait-ce que par amour pour moi. Vous ne pouvez pas savoir ce que j'ai moralement souffert dans ma cellule, ce que j'ai souffert de ne plus vous voir, de ne plus sentir posée sur moi votre tendre sollicitude, que de loin.
Pendant ces 97 jours de cellule votre amour m'a manqué plus que vos colis, et souvent je vous ai demandé de me pardonner tout le mal que je vous ai fait... Remerciez toutes les personnes qui se sont intéressées à moi, et plus particulièrement mes plus proches parents et amis. Dites-leur ma confiance en la France éternelle. Je salue, en tombant, mes camarades de lycée : à ce propos X me doit un paquet de cigarettes. Rendez « Le Comte de Monte-Cristo » à Z. Donnez à Z les 40 grammes de tabac que je lui dois.
Je meurs pour ma patrie, je veux une France libre et des Français heureux, non pas une France orgueilleuse et première nation du monde, mais une France travailleuse, laborieuse et honnête ; que les Français soient heureux, voilà l'essentiel.
Pour moi, ne vous faites pas de souci, je garde mon courage et ma bonne humeur jusqu'au bout et je chanterai « Sambre et Meuse » parce que c'est ma chère maman qui me l'a apprise. Les soldats viennent me chercher, je hâte le pas, mon écriture est peut-être tremblée, mais c'est parce que j'ai un petit crayon. Je n'ai pas peur de la mort. J'ai la conscience tellement tranquille. Maman, je t'en supplie, prie, songe que si je meurs c'est pour mon bien. Quelle mort sera plus honorable pour moi ? Je meurs volontairement pour ma patrie. Nous nous retrouverons bientôt tous les quatre au Ciel. Qu'est-ce que cent ans ? Rappelle-toi : « et ces vengeurs auront de nouveaux défenseurs qui après la mort auront des successeurs. » Adieu ! La mort m'appelle ! Je ne veux ni bandeau, ni être attaché. Je vous embrasse tous... C'est dur quand même de mourir. »

De Pierre Dupont (scout-routier du clan Guy de Larigaudie de Belfort – une des deux unités scoutes décorées de la Croix de guerre 39/45, douze de ses vingt quatre routiers étant morts pour la France) – Résistant mort pour la France le 16 septembre 1944 à l'âge de 19 ans.
A sa mère, le 14 septembre 1944 (2 jours avant sa mort) : « J'ai demandé à Dieu que si quelqu'un de chez nous doit disparaître, il daigne me choisir de préférence. Depuis, je suis prêt comme un petit scout. »

De Georges Périot (Scout de France à Digne. Mort pour la France le 5 décembre 1944 à l'âge de 20 ans).
A ses parents : « Rappelez-vous qu'un scout doit toujours « Servir » et j'ai répondu au Seigneur « je servirai. »
Je suis mort en servant ma patrie, en voulant vous délivrer de vos maux et de vos ennemis. J'avais comme devise :
« Mourir c'est vaincre ! Aimer c'est se vaincre et se donner ». Ces deux devises sont belles et m'ont permis de vivre mon scoutisme à fond. Fiez-vous toujours en Dieu et vous ne serez jamais déçus car Dieu seul nous guide. C'est un bien de mourir pour son Dieu, pour son pays, pour ceux qu'on aime. Je suis rentré à la maison du Père en vous aimant de tout mon cœur de 20 ans. Un sacrifice n'est jamais inutile car il apporte du bonheur à d'autres. Dieu regarde ce que l'on donne et non ce que l'on reçoit. »

Agnès de La Barre de Nanteuil (Guide de France à Vannes) résistante, torturée, morte pour la France le 13 août 1944.
« Je donne ma vie pour mon Dieu et ma patrie (...) J'ai été dénoncée, mais j'ai pardonné ! »

De Guy de Larigaudie, Scout de France, Mort pour la France, 1908-1940
"Me voici maintenant au baroud. Peut-être n'en reviendrais-je pas. J'avais de beaux rêves et de beaux projets, mais, n'était la peine immense que cela va faire à ma pauvre maman et aux miens, j'exulte de joie. J'avais tellement la nostalgie du Ciel et voilà que la porte va bientôt s'ouvrir. Le sacrifice de ma vie n'est même pas un sacrifice, tant mon désir du Ciel et de de la possession de Dieu est vaste. J'avais rêvé de devenir un saint et d'être un modèle pour les louveteaux, les scouts et les routiers. L'ambition était peut-être trop grande pour ma taille, mais c'était mon rêve. ... Il n'est plus maintenant que de courir joyeusement ma dernière aventure ".

De Georges Bernanos...
« Enfants de France, ce n'est pas votre pays qui s'est écroulé sur vous, c'est le règne des vieux. Le règne des vieux s'écroule d'ailleurs partout dans le monde et les dictatures qui se vantaient d'être jeunes travaillaient aussi pour lui en exploitant et en déshonorant l'enfance. Le monde a failli périr d'une espèce d'usurpation universelle de l'esprit de vieillesse contre l'esprit d'enfance, voilà la vérité. »

Résister c'est espérer...

De Bernanos encore :
« L'optimisme est un ersatz de l'espérance que l'on peut rencontrer facilement partout et même, tenez par exemple, au fond de la bouteille. Mais l'espérance se conquiert. On ne va jusqu'à l'espérance qu'à travers la vérité au prix de grands efforts et d'une longue patience. Pour rencontrer l'espérance, il faut être allé au-delà du désespoir. Quand on va jusqu'au bout de la nuit, on rencontre une autre aurore. »
« Celui qui un soir de désastre, piétiné par les lâches, désespérant de tout, brûle sa dernière cartouche en pleurant de rage, celui-là meurt sans le savoir en pleine effusion de l'espérance. L'espérance c'est de faire face. »
« Le grand malheur, l'unique malheur de cette société moderne, sa malédiction, c'est qu'elle s'organise visiblement pour se passer d'espérance comme d'amour ; elle s'imagine y suppléer par la technique, elle attend que ses économistes et ses législateurs lui apportent la double formule d'une justice sans amour et d'une sécurité sans espérance. »
« La justice qui n'est pas selon le Christ, la justice sans amour, devient vite une bête enragée (...). On a lâché la justice sans Dieu dans un monde sans Dieu et elle ne s'arrêtera plus (...). Elle ne s'arrêtera qu'elle n'ait ravagé la terre. »

http://www.lesmanantsduroi.com

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