Elles sont trente-cinq à avoir signé une « charte de la diversité », dernier avatar de la préférence étrangère. Trente-cinq entreprises qui devancent la folle inquisition lancée par jean-Louis Borloo pour imposer par « la voie législative » la discrimination positive.
PSA Peugeot Citroën, Adecco, France Télévision, Casino, Axa, Canal Plus, Carrefour, Pinault-Printemps-Redoute... pour ne citer que les plus connues. Il n'aura pas fallu de longues objurgations ministérielles pour que ces entreprises signent des deux mains la « charte de la diversité » proposée par l'institut Montaigne et son très cosmopolite président Claude Bébéar.
Partant une fois encore d'un sophisme récurrent (les discriminations à l'embauche dont seraient victimes les jeunes des banlieues), le ministre des Affaires sociales, le socialisant Jean-Louis Borloo, enjoint les entreprises à recruter des diplômés issus des zones sensibles, des cadres et ingénieurs non français, à favoriser l'embauche de personnes issues de l'immigration. Dans une République qui ne reconnaît pas les spécificités ethniques, ce communautarisme à peine voilé dérange et brise l'illusoire principe d'égalité.
Dans la France chiraquienne, les derniers arrivés doivent être les premiers servis.
Plus qu'un objectif, cette préférence étrangère deviendra un dogme, inscrit dans la loi si les entreprises traînent les pieds. « Si besoin est dans six mois, on choisira la voie législative » (le même Borloo).
Folle inquisition
Dans cette folle inquisition où l'on ne recule devant rien pour plaire aux pythies du politiquement correct, la majorité présidentielle se lance dans une course éperdue à la conquête du Graal cosmopolite. Laissant la gauche bouche bée. La tentative surréaliste d'instituer le cv anonyme, ne comportant ni le nom, le sexe, l'âge, la nationalité ou la photographie du demandeur d'emploi, a été finalement abandonnée. Ses prosélytes ne venaient pas des rangs du PC ou du PS, mais appartiennent au clan chiraquien pour la première (Françoise de Panafieu) et au cercle des Bayroutistes pour le second (Francis Vercarmer). Les deux élus avaient le soutien d'un Borloo dont l'unique préoccupation ministérielle se résume à l'apologie de la préférence étrangère (mais n'est-ce pas pour ce penchant immigrationniste prononcé que Chirac en a fait son protégé ?). Si la majorité a provisoirement reculé, le gouvernement n'entend pas en rester là. Le ministre des Affaires sociales a proposé à l'ancien ministre... socialiste (!) Roger Fauroux et ancien président du Haut Conseil à l'Intégration « de présider une commission technique sur ce sujet avec l'ANPE, les organismes de placement, les chasseurs de tête, le patronat et les partenaires sociaux ».
Histoire de ne pas lâcher si vite le morceau et de passer en force au cas où les derniers députés de droite perdus dans le magma UMP trouveraient cette offensive immigrationniste quelque peu gênante dans un pays où des millions de Français de souche sont sans emploi...
Le scandaleux rapport Bébéar
• Fanatique du libéralisme qui lançait en 2002 « un appel à plus d'immigration contrôlée », Claude Bébéar est un apôtre de la discrimination positive. Son rapport truffé de clichés remis au Premier ministre est un long catalogue de mesures toutes aussi dangereuses les unes que les autres (comme celle visant à faire croire que les jeunes des quartiers sont au chômage parce qu'ils sont victimes de discrimination et non parce qu'ils sont rétifs pour une bonne partie à l'idée de discipline, d'efforts et d'apprentissage). Du fichage des entreprises, où les salariés seront invités à déclarer leur appartenance à une minorité visible, aux « audits diversité », sorte de palmarès des entreprises les plus cosmopolites, le président du Conseil de surveillance d'Axa ne recule devant rien pour donner corps au fantasme d'une France pour tous. Une obsession poussée à son paroxysme qui ne cache même plus ses relents de racisme anti-français. Au nom du dogme de la diversité ethnique, on cherche à implanter dans le monde économique, des « entreprises aux couleurs de la France » qui ne tiennent compte ni des réalités, ni des exigences de la compétitivité.
Insensé mais ô combien révélateur de la pensée d'un homme, subjugué par le « melting-pot avec les jeunes issus de l'immigration africaine et nord-africaine » et qui plaide ouvertement pour une « intégration par le mélange des populations ».
Français d'Abord! janvier 2005