Le « Front de la foi » et « l'Alliance des dissidences » est une réflexion en chantier, qui a pour objectif premier de sortir des catégories politiques imposées et de chercher - au delà de la politique - politicienne, de la voie électorale et de l'alternance - des contre-pouvoirs objectifs qui correspondent au principe de réalité et non des contre-pouvoirs subjectifs qui ne participent que de nos fantasmes démocratiques, nostalgies totalitaires et autres incantations progressistes.
« Entre l'esprit religieux, au vrai sens du terme, et l'esprit moderne, il ne peut y avoir qu'antagonisme. » René Guénon
Cette proposition est forcément sujet à débat et doit l'être, le problème étant que ce débat est « occulté ».
Cette ébauche de résistance immédiate n'est peut être et sans doute pas La « Vérité », ça n'a d'ailleurs pas vocation à être une vérité toute nue ou un mensonge bien habillé, mais a vocation à être une composante, à définir, d'une théorie politique forte et efficiente à mettre en face du Libéralisme triomphant. Théorie politique qui est actuellement en construction au travers de divers courants de ce que nous appelons communément « la dissidence ». Nous pourrions simplement appeler cette approche de la politique : « cohésion sociale », « cerveau collectif » ou encore « bien commun ».
Elle ne prétend pas - encore une fois et nous insisterons - incarner la stricte vérité, elle se veut être une piste radicale sur un « chemin de vérité », sur l'idée originale de redécouvrir la « Tradition » - que nous opposons à « Progrès » -, la redéfinir, d'observer sa réminiscence, ses reflux, de réussir a articuler les concepts, valeurs, principes et fondamentaux qui en découlent pour enfin pouvoir construire cette théorie « métapolitique » authentiquement anticapitaliste. De résister. De trouver si un sens de l'Histoire conforme à la forme de la Tradition existe. Elle doit participer d'une critique intégrale du modèle démocratique occidental à l'heure où les peuples réclament davantage de démocratie pour circonvenir au Libéralisme, sans avoir les « outils traditionnels » pour décortiquer le concept de démocratie dans ses principes fondateurs, et en comprendre l'essence « originelle » du « Vox populi, vox déi » intimement lié au concept de « Tradition ». La démocratie « moderne » comme acquis sans une réelle définition de la démocratie « primordiale » est une hérésie intellectuelle, comme nous ne pouvons pas dire que cette démocratie représentative de marché et d'opinion que nous subissons n'est pas la démocratie, même si cette forme de démocratie profite à l'oligarchie, la « Social-démocratie » est bien une forme de démocratie et ses conséquences sont celle de la politique du « suffrage universel » qui n'est pas conforme à la forme de la démocratie « originelle ».
Car, qu'est-que la démocratie ? Le laïcisme et le suffrage universel ? Ou, « Vox populi Vox déi » ?
« Dans l'histoire nous trouvons deux forces : l'une qui divise, casse et tue, l'autre qui contemple l'unité du mystère. » Ezra Pound
Le progrès comme « philosophie » de l'hyper-classe ne peut se comprendre sans appréhender les origines de la démocratie telle que nous la connaissons - à sa définition post-moderne, définitive et acceptée aujourd'hui - à la lumière de la prise de pouvoir de la bourgeoisie sur l'aristocratie lors de la « réaction » française de 1789.
Ce court manifeste et les diverses citations reprises, ne sont qu'une infime introduction et n'ont vocation qu'à nourrir ce que nous essayons d'exprimer au travers des mots « Alliance » et « Front » - en terme de contre-pouvoirs exceptionnels dans une période unique et un moment donné : un CNR 2.0 ou une alliance authentiquement révolutionnaire des dissidences ? Alliance contre cette entité complexe et uniformisante, traversée de courants contradictoires, mais tous habités de l'esprit du Mondialisme, comme les personnes qui incarnent ces courants et ce projet - que nous appelons communément le Nouvel Ordre Mondial - qui avancent à grand pas vers le terme de leurs agendas et leur ultime volonté de soumettre tous les peuples ouvertement à leur hégémonie économique et leurs choix politiques. Une dictature digitale des régulateurs et des banques, une alternance entre un goulag mou du « Soft Power » et du « Tittytainment » et une démocratie totalitaire de « La stratégie de la tension » et de « La stratégie du choc ». Le Libéralisme triomphant.
« Pour moi, le traditionalisme est la source de l'inspiration, le point de départ. Mais il faut le développer plus avant, le vivre, le penser et repenser. » Alexandre Douguine
Soyons très clair, cette approche est « dissidente », « radicale » et « non-conforme », c'est-à-dire dans une critique radicale, intégrale et totale du Libéralisme. Qui dit « Dissident », dit « transcourant », ce qui exprime une réalité sur le terrain des idées, « transcourant » est en somme le contraire de « pensée unique » et ne supporte pas le clivage gauche/droite/religion comme déterminisme politique, ou quand les radicaux marxistes dialoguent avec les cercles nationaux non-conformes qui dialoguent avec les « traditionalistes », réalité cohérente avec l'idée de « Quatrième théorie politique » théorisée par Alexandre Douguine et de « Réconciliation nationale » chère à Alain Soral, comme être un « antiraciste intégral » désigne un comportement et une critique radicale de l'antiracisme institutionnel. SOS Racisme, c'est sauver le racisme ! Être fier de sa religion, sa philosophie, sa « race », son ethnie, son pays, sa région, son village, sa communauté, sa famille, sa femme, ses filles et ses fils, en bref, sa « Tradition », n'est en aucun cas du racisme, de l'extrémisme ou du « communautarisme » SI ces composantes culturelles et identitaires, naturelles, intrinsèques à ce qu'est l'identité humaine et qui font l'homme, ne sont pas « essentialisées » dans un esprit de supériorité raciale et/ou par l'élection divine : le tribalisme !
Un « Front de la foi » ne suggère pas d'unir les chrétiens et les musulmans contre les juifs ou les juifs et les chrétiens contre les musulmans, ou encore les croyants contre les athées comme le système le veut - pour anticiper les critiques stériles qui n'apportent que pertes de temps, divisions et dissensions, que nous voyons arriver et que nous rejetons par avance -, au même titre que la « monolâtrie » est, et une inversion de l'idée de monothéisme, et une inversion du concept polythéïste.
« Guénon appelait en outre à se méfier de certaines idées fixes obsédant ses contemporains (la franc-maçonnerie, les juifs, les jésuites, le péril jaune, etc.) qui étaient directement suscitées par l'entreprise contre-initiatique et lui servaient de masque, la rendant d'autant plus difficile à identifier. » extrait de « René Guénon contre « l’extrême-droite » et les idéologies modernes »
Nous connaissons et validons le concept biblique bien comprit de « La Synagogue de Satan » - ces juifs qui ne sont pas juifs - et l'anathème de l'accusation en antisémitisme étant maintenant lourdement redondant, nous soulignons le fait que toute personne qui en serait encore au stade des accusations en « théorie du complot », en fascisme, en islamisme, en communisme, en antisémitisme, entre pathos et procès d'intention, entre « Réductio ad Hitlerum », « Argumentum ad hominem » et autre « Point Godwin », a choisit son axe, son camp, s'exclut lui même de ce chantier politique et que son opinion n'est rien. Nous ne sommes pas des psychologues et des assistants sociaux pour sionistes, néo-nazis, « antifas » et autres idiots utiles du grand jeu des oppositions nécessaires !
Ce concept ne demande pas à être discuté par des individus qui seraient « contre » - car quand on est « contre », on est « contre », et le temps ne fait rien à l'affaire - mais demande à être approfondi par des hommes d'honneurs qui considèrent ce concept comme étant « efficient » et qui veulent y œuvrer dans un esprit constructif. C'est une démarche d'autodétermination, qui ne s'oppose pas, mais construit, qui ne se positionne pas, mais qui tranche, qui n'est ni « contre », ni « anti », mais qui est « pour » et « pro », qui ne s'indigne pas mais s'enthousiasme... Nous ne sommes pas des relativistes ou des subjectivistes, adeptes du « tout-se-vaut », nous laissons cela aux frileux du concept.
« La guerre spirituelle contre le monde postmoderne, la petite guerre, et la grande guerre spirituelle ne sont pas des lieux de débats indéfinis sur les désirs, les rêves vides, ou le narcissisme des blooms, des hommes modernes dans leur déréliction réelle et leur toute-puissance de carton . Il est vain d'argumenter comme le vent se lève . Il n'est plus le temps des débats. Il faut partir, lever les voiles, au souffle des étoiles et du Soleil noir. » extrait de l'article « De l'organisation révolutionnaire, ou le silence des forêts en hiver » par Lancelot
Toutes les « bonnes volontés » anticapitalistes, dissidentes et autonomes sont les bienvenues dans cette réflexion individuelle et sa mise en pratique collective, ce combat politique et cette lutte spirituelle et philosophique, au quotidien et sur le long terme.
Le « Front de la foi » et « l'Alliance des dissidences » c'est défendre l'idée d'un monde multipolaire, approche qui favorise un axe géopolitique possible d'une main tendue à une politique « eurasiatique », « tellurique » et proposée en contre-pouvoir à l'axe atlantiste qui lui rêve d'un monde unipolaire, monochrome, d'un gouvernement unique et qui n'existe qu'à travers sa volonté de détruire toute spiritualité, toute tradition, tout enracinement.
« Le Socialisme contre la gauche ! »
« Front » et « Alliance » ne signifient pas syncrétisme, œcuménisme ou manichéisme.
Il ne s'agit pas d' « inventer » une nouvelle religion œcuménique, un « noachisme », mais exactement de combattre fermement ce projet. Comme il ne s'agit pas de « dhimminitude », de « poutinolatrie » ou de « chavisme », mais d'une main tendue et une oreille attentive aux visions politiques des « non-alignées » et ce dans les intérêts biens compris de la souveraineté des peuples enracinés et non de leurs élites cosmopolites et apatrides.
« L’empire américain fait tout ce qu’il peut pour consolider son système de domination. Et nous ne pouvons pas lui permettre de faire cela. Nous ne pouvons autoriser que la dictature mondiale se consolide. La déclaration du dépositaire du monde — cynique, hypocrite, emplie de cette hypocrisie impérialiste provenant de leur besoin de tout contrôler. Ils disent qu’ils veulent imposer un modèle démocratique. Mais c’est cela leur modèle démocratique ! C’est le modèle fallacieux des élites et, je dirais, une démocratie très originale qui s’impose par les armes, les bombes et l’artillerie. Quelle étrange démocratie ! » Hugo Chavez
Le « Front de la foi » est par définition l'antithèse d'un syncrétisme, d'un œcuménisme ou d'un manichéisme. Sa volonté étant de nuancer et sa vocation étant de discerner - avec subtilité, finesse et autant que faire ce peu, avec humour, en tout cas avec recul - toutes les notions, termes et concepts associés à cette réflexion, de redécouvrir les fondamentaux, de définir les principes et les valeurs communes de cette alliance, ce qui ne peut s'effectuer que par la construction d'une « Quatrième théorie politique ». Et cela commence par un travail sur les mots, pour ensuite reforger des concepts, les articuler en concaténations et ériger une philosophie authentique, terreau fertile, pré-requis à l'élaboration d'une théorie politique conséquente.
« Reconnaître la part de vérité que détient l’autre, et que l’autre manifeste par sa capacité au bien, ne diminue en rien la prétention que chacun, catholique ou musulman, peut avoir de vivre de la vraie foi considérée comme mode fondamental du rapport au Réel. » Benoît Girard
Dans ce travail sur les mots, nous devons également travailler sur les doubles sens et la « novlangue », à titre d'exemples : mondialisation/mondialisme - métissage/babelisation - Tradition/coutumes - nationalisme/tribalisme – patriotisme/chauvinisme - religion/communautarisme - science/dogmatisme - monothéisme/monolâtrie - ésotérisme/occultisme - laïcisme/laïcité - choc des civilisation synthétique/choc des civilisations historique - etc.
Une Alliance comme une dernière tentative de recentrer les débats en les dépassant, en les surpassant !
Un Front comme un rapport de force nécessaire qui nait du bon sens paysan et de la conscience qu'existent des valeurs universelles, un ordre naturel, des principes traditionnels...
« C'est qu'il nous a été demandé de passer la main. Ce n'est plus nous autres agissant révolutionnairement dans l'histoire qui allons devoir en changer, désormais, le sens, mais la grâce, directement : la foi sera de plus en plus censée l'emporter, directement, sur la puissance matérielle et ses évidences, quelles qu'elles fussent. » Jean Parvulesco - Le sentier perdu - page 100
Un Rassemblement de ceux qui ne pensent pas en terme de camps et de clivages mais de profondeur de champ et de distance à parcourir pour recouvrir le réel.
Une Union des âmes, des corps et des esprits qui ont identifié - dans leur communauté respective, leur famille de pensée et dans les autres corpus - les formes obscurantistes, absolutistes, « littéralistes », moralistes, relativistes, déterministes, subjectivistes, pour résumer « antitraditionalistes », auto-destructrices, que prennent, dans un phénomène de masse et de folie collective, toutes les philosophies et religions qui deviennent, inévitable perte de substance, des pures idéologies, des concepts stériles. Ce qui, souligne encore une fois l'aspect « pragmatique » de cette approche « pérennialiste » de la révolution. Il n'existe pas de Révolution sans « Tradition primordiale », et en l'absence de « Religion originelle » il n'y a que réaction...
« Dit autrement, le lourd appareil idéologique-bureaucratique de « la Science » n'est pas la lumineuse marche en avant de l'objectivité dans l'histoire, mais la constitution de la perspective du Léviathan - et par la constitution de cette subjectivité universelle écrasant la subjectivité vivante, la construction du sujet du système technicien – la construction méthodique d'une humanité asservie à sa propre volonté de puissance, volonté fermée comme une serre sur le monde matériel. Car l'autre point fonctionnel, essentiel, du positivisme, c'est la négation des autres mondes, rejetés dans la fiction, l'irrationnel, le mythe – toutes ces ombres que la lumière de la Science dissipe victorieusement dans la légende personnelle du Léviathan. » extrait de l'article « Sur la Science comme idéologie » par Lancelot
Une Table Ronde des derniers « résistants » et derniers « croyants » qui savent que faire de la politique et diriger le royaume, c'est prévoir !
Un Conseil National de la Résistance conscients que sans logistique point de stratégies et de visions politiques possibles !
« Le Samouraï plonge entre les mâchoires de la mort pour trouver sa propre essence, dit encore le Hagakure . La méditation pour soi-même, comme celle d'Epictète, le creusement de l'anéantissement de l'homme dans le Système est la Voie de la puissance des dissidents et des résistants, depuis l'aube de la tyrannie . Nous n'avons rien à perdre, et c'est la voie de l'intensification d'une puissance redoutable, de la puissance des loups . » extrait de l'article « De l'organisation révolutionnaire, ou le silence des forêts en hiver » par Lancelot
La foi est sans doute un « avantage » dans cette quête, mais la foi ne se décrète pas... L'idée de foi ne doit pas exclure l'idée de raison, comme l'idée de raison ne doit pas exclure l'idée de la foi... Que la foi ne devienne pas ce supermarché des certitudes où je vois les hordes analphabètes, au mieux « profanes », se ruer sur des écrits saints et s'en habiller comme nous achèterions le dernier vêtement à la mode, une religion de marché, la prière comme un slogan publicitaire. Nous voyons les mêmes masses incultes imposer leurs limites et expliquer que seul l' « extérieur » existe. Que la foi ne souffre aucune intériorité ? Et la Tradition aucun ésotérisme ?
« La prière est un élément décisif de la victoire. Les guerres sont gagnées par ceux qui ont su attirer de l’éther, des cieux, les forces mystérieuses du monde invisible et s’en assurer le concours. Ces forces, ce sont les âmes des morts, les âmes de nos ancêtres qui furent eux aussi, en leur temps, liés à nos lopins de terre, à nos sillons, qui moururent pour la défense de cette terre et sont aujourd’hui encore liés à elle par le souvenir de leur vie ainsi qu’à nous, leurs fils, petits-fils et arrière petits-fils. Et puis, au-dessus de l’âme des morts, il y a Dieu. Une fois attirées, ces forces pèsent dans la balance : elles protègent, elles insufflent le courage, la volonté et tout ce qu’exige la victoire et elles nous font vaincre. Elles sèment la panique et l’épouvante chez l’ennemi, paralysant son action. En dernière analyse, les victoires ne dépendent pas uniquement de la préparation matérielle, des forces matérielles des belligérants mais de leur capacité de s’assurer le concours des forces spirituelles. La justice et la moralité de notre action et l’appel fervent, le recours à elles sous la forme du rite et de la prière collective, attirent de telles forces » Julius Evola, « La tragédie de la Garde de Fer »
Ne pas croire n'est peut être pas tant une question de choix que de « grâce ». D'épreuves ou d'expériences, d'un travail intellectuel sur le long terme et spirituel profond - et surtout personnel - amenant à une idée de la foi et une certaine transcendance. La foi est la recherche de la vérité. La foi est un apprentissage... Et personne n'a la science infuse...
« Ce n'est pas parce que Calvin a totalement falsifié le message de la radicalité christique pour faire du christianisme, à Genève et dans tous les territoires suisses un coffre-fort idéologique, que je vais récuser les paroles radicales de l’Évangile. Il faut toujours comprendre que - et ça c'est ce qu'a montré Marx, c'est ce qu'a montré Debord, c'est ce qu'on montré tous les groupes radicaux -, le propre du fétichisme de la marchandise c'est d'investir tout ce qu'il conteste pour le réécrire et le falsifier. » Francis Cousin
Mais si la « non-croyance » se transforme en une « foi » athée, une certitude inversée et une idéologie du néant, du « contre » et de l' « anti » : un « empire du non-être » - comme nous le voyons à travers ce prosélytisme athée sous couvert de « Laïscisme » d'état - qui est l'image de la haine systémique des religions et du monde de la Tradition - FEMEN -, c'est exactement devenir ce pseudo-religieux, moraliste et hystérique, que nous prétendons tancer, que nous définissons d'archaïque et duquel nous pensons pouvoir nous différencier par cette négation dont il est lui même acteur dans sa pseudo-foi « post-moderne ».
« Vous qui séparez la raison et la religion, sachez que vous détruisez l'une et l'autre. La religion est la santé de la raison ; la raison est la force de la religion. La religion sans la raison devient de la superstition. La raison sans la religion devient de l'incrédulité » Antoine Blanc de Saint-Bonnet (L'Unité spirituelle)
Toutes les « idéologies » - au sens péjoratif du terme, en tant que « déterminisme » - qu'elles soient religieuses ou politiques - la religion c'est de la politique et la politique de la religion - sont par nature une inversion à toutes connaissances, toutes sciences...
« Mieux vaut une horde de chasseurs, une horde mongole, qu'une assemblée générale moderne. Et une telle organisation est aussi souple, adaptable, impitoyable que les muscles et la mâchoire d'un loup. Aucune organisation de conquête, aucune organisation de résistance, aucune organisation de dissidents, aucune organisation secrète d'une hérésie poursuivie par une police meurtrière n'a jamais été démocratique. » extrait de l'article « De l'organisation révolutionnaire, ou le silence des forêts en hiver » par Lancelot
L'Aube arrive, l'Hiver vient, les Grands Temps sont proches...
La Réponse sera Métapolitique !
« À quoi servent les saints si ce n'est à les imiter ? Être autrement vivant ! Car tout est là. Non pas survivre, mais supervivre : voilà qui est intolérable aux mortels vivoteurs, aux vivotants mortifiés. Après tant de dons, le swing des choses leur échappe encore. Ils ne savent pas danser ; ils ne comprennent pas pourquoi le derviche a envie de danser. Un jour, Rûmî passait près d'une boutique de frappeurs de pièces de monnaie. Le rythme de leurs marteaux le séduisit : il commença à tourner de plaisir, exactement comme Thelenious Monk lorsqu'il est enchanté par sa rythmique. Les frappeurs de monnaie continuèrent à jouer du marteau, admirant le divin tournis de Rûmî. C'était trop beau : ils ne pouvaient plus s'arrêter au point que leurs pièces, sous les coups s'aplatirent comme des pétales d'or qui s'envolèrent dans la boutique pour s'en aller tournoyer avec le derviche en extase.
Endervichez-vous ! Voyez la vie en tournant ! Ayez la tête qui tourne en vivant ! Si j'étais musulman, je me ferais derviche sur l'heure. Leur musique envoûtante est si morbidement stimulante ! Ça me survolte de frayeur ! Les derviches conseillent de « quitter ce qui est limité » et s'élancent dans la ronde de la mort. Ils dérèglent, par leur giration extatique, le secret du temps. Ils le défont, comme une pelote de laine ! Il est très dangereux d'arrêter un derviche qui tourne, on pourrait ne plus distinguer le passé de l'avenir. « Soufi » signifie fils du présent. Vivre dans l'éternel vertige du présent ! Tous les crimes se commettent dans le présent. C'est au présent qu'on voit Dieu.
Entrer dans le visible pour se rendre invisible. Être subversif partout, hérétique dans l'hérésie même. Garder sa cohérence en se décalant chaque fois, aller droit en zigzags, échapper dogmatiquement au dogme, être extérieurement dans tout et hors de tout dedans, être partout ailleurs, out of nowhere c'est à dire quelque part partout ! Quels voyages ! Voilà mon catholicisme ! Polyinstrumental ! » Marc-Édouard Nabe, extrait de « L'âge du Christ »
Nasrallah Pendragon http://www.voxnr.com