Dans le prétentieux salmigondis des prospectives gouvernementales parisiennes, énoncées pour un improbable horizon 2025, une idée mérite peut-être qu'on s'y arrête : celle de la concurrence dans les services. À y regarder de plus près on lui trouvera certes une étrange ressemblance avec les orientations de la commission européenne. Les déclarations non équivoques de José-Manuel Barroso le 15 mai avaient explicitement souligné, à l'intention de François Hollande, la nécessité de dispositions et de décisions urgentes et crédibles dans trois domaines : 1° retraites, 2° droit du travail et 3° libéralisation des marchés de biens et services.
De toute évidence c'est dans ce programme que les dirigeants socialistes français s'engagent Mais ils opèrent à reculons, en traînant des pieds tout en sachant qu'il ne s'agit pas d'une option, mais bel et bien d'une obligation.
Il ne faut sans doute guère compter sur MM. Hollande, Ayrault et leur nouveau gourou Pisani-Ferry pour des "décisions urgentes et crédibles".
Pour le dossier des transports et de la ville, sur lequel nous nous essayé on doit souhaiter qu'un maximum d'élus, au cours des prochaines mandatures municipales de refuser d'attendre 2025.
De nouveaux modes d'habitat ont fait depuis un demi-siècle leur apparition. L'urbanisme étatique a produit les "cités" de banlieues. De nombreux Français, à l'inverse ont préféré, en toute liberté, les villages "rurbains", travaillant en ville ou en zone industrielle et résidant à la campagne. Or les pouvoirs publics de l'Hexagone se sont révélés incapables de répondre aux attentes de leurs habitants quant aux services de transports.
La concurrence, particulièrement dans ce domaine, ne peut que se montrer plus intelligente que le monopole. Lorsqu'elle aura vaincu l'interdiction d'enfreindre les réglementations absurdes qui protègent celui-ci, elle proposera par exemple des bus privés plus petits et plus fréquents, des taxis collectifs etc.
Certes, elle verra se concentrer contre elle les attaques systématiques des adeptes de l'étatisme.
En effet, la formule préférée des architectes urbanistes et technocrates : le "transport en commun de site propre", – c'est-à-dire le tramway – ne dégage, par définition, que des offres fixistes, dirigistes et rigides. Combinées à des coûts d'investissement et de gestion trop lourds elles ne peuvent correspondre aux besoins mouvants des individus.
Si on quitte le registre de la ville pour s'intéresser à celui de la region, un enjeu crucial opposera ouvertement, et il oppose dès maintenant de manière sourde chaque région, même gérée par les socialistes, aux diktats de la SNCF. L'apparition d'une offre alternative privée de concurrentielle s'imposera.
En revanche la CGT développe une rhétorique mettant en avant ce qu'elle appelle de façon démagogique le caractère "social" du transport, c'est-à-dire les avantages de ses agents. N'oublions pas que le parti communiste français est né en 1920 à "Tours" : en fait à Saint-Pierre-des-Corps. "Robespierre" Hénault premier maire communiste de cette banlieue ferroviaire, élu en 1919, fut l'hébergeur du congrès. Cette force et ses amis militeront en toutes circonstances pour la conception du monopole, aux côtés des planificateurs impénitents de l'utopie collectiviste.
L'enjeu se situera à ce niveau.
Les socialistes français, quant à eux, n'échapperont pas à leur destin. Ils devront ou bien choisir franchement et radicalement la voie de la social-démocratie, adoptée en Allemagne depuis le congrès de Bad-Godesberg de 1959, ou bien demeurer dans l'ambiguïté décadente de la post-Mitterandie représentée par le gouvernement Ayrault et ses conseillers obliques.
Les partisans de la Liberté et du redressement de la France ne doivent pas s'y tromper.
JG Malliarakis http://www.insolent.fr/