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Bientôt une royaliste au Panthéon ? Ou : comment on réécrit l’Histoire, à propos d’Olympe de Gouges, qui n’était pas révolutionnaire, mais... royaliste !

 

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N'est-elle pas charmante, Louise Bourgoin ? Il semblerait qu'on puisse lui donner le Bon Dieu sans confession, comme on dit, non ? Par contre, pour ce qui est de l'Histoire, nous serions partant, à lafautearousseau, pour nous "occuper d'elle" (en tout bien tout honneur, évidemment, vous l'imaginez...) et lui proposer un stage intensif de remise à niveau, qui s'impose; et lui apprendre, par exemple, qui fut vraiment Marie Gouzes, plus connue sous le pseudonyme qu'elle s'était choisi d'Olympe de Gouges, broyée, comme tant d'autres victimes innocentes,  par la Révolution...

Dans l'espèce d'hystérie qui s'est emparée d'un peu tout le monde depuis que l'idée a été lancée de "féminiser le Panthéon" - ce lieu dont la crypte sinistre est d'un symbolisme abracadabrantesque, comme le dit Léon Daudet - cet article de La Provence, en date du mois d'avril dernier, est le premier d'une longue série de déclarations et prises de positions aussi comiques que révélatrices.

Révélatrices de quoi ? Mais, de l'ignorance crasse, de l'inculture générale qui sévit partout, de la consternante "ignaritude" comme pourrait le dire Ségolène, qui sévit chez celles et ceux qui, ne sachant pas, n'en éprouvent cependant pas la moindre gêne pour se mettre en avant, parler de ce qu'ils ignorent et, donc, offrir le spectacle à la fois réjouissant et consternant de ceux qui disent n'importe quoi. Mais, vraiment, n'importe quoi... Même plus des choses "hénaurmes", à la Flaubert, mais, pour en revenir à Ségolène, des "hénaurmitudes"...

La plus pitoyable, mais aussi celle qui nous a fait passer le meilleur moment, il faut bien le dire, fut Anne Hidalgo, au JT de TF1, le lundi 2 septembre, lorsqu'elle prit parti, elle aussi, pour l'entrée au Panthéon de "la révolutionnaire Olympe de Gouges" : certes, il vaut mieux entendre cela que d'être sourd, mais tout de même ! La candidate socialiste à la Mairie de Paris a gagné ce soir là un surnom : non plus "Anne", mais "bonnet d'âne" Hidalgo... 

Car, enfin, arrêtons le délire, et sifflons la fin de la récréation : Olympe de Gouges n'ayant jamais existé (pas plus que Stendhal, Georges Sand ou Molière), qui fut en réalité cette Marie Gouzes, qui jugea, on la comprend, que le pseudonyme "Olympe de Gouges" vous avait une autre allure ?

Royaliste, comme tout le monde, en 1789 (il n'y avait pas dix républicains en France, selon le mot de Saint Just, mais il y avait bien, selon le mot d'Alain Decaux, "26 millions de royalistes"), elle adopta l'enthousiasme des idées nouvelles au moment où, pour tout le monde, cette révolution semblait n'être que l'évolution nécessaire dont avait rêvé, par exemple, un Mirabeau. Mais assez vite, par la suite, révoltée et effrayée par les horreurs dont Marat, Danton, Robespierre et consorts se rendirent coupables, et lucide sur les conséquences de ce qui ne pouvait plus que déboucher sur le Totalitarisme, Marie/Olympe redevint la royaliste qu'elle avait été.

Elle eut le courage, la noblesse de coeur et la grandeur d'âme de défendre Louis XVI, et rédigea des pamphlets contre Marat et Robespierre. Mais les conventionnels lui interdirent d'aider concrètement Malesherbes à défendre le Roi, au cours de son pseudo-procès. Un tel courage (et il en fallait, en ces temps où la Terreur n'était pas loin !...) ne pouvait bien sûr pas rester impuni : Robespierre la fit guillotiner le 3 novembre 1793, trois semaines après Marie Antoinette, à qui Marie/Olympe avait crânement adressé le préambule de sa "Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne" !...

Il est attesté qu'elle monta à l'échafaud en faisant preuve d'un grand courage et d'une grande sérénité, illustrant le naufrage des Lumières dans la Terreur...

Et voilà celle que des journalistes (!) ou une candidate socialiste nous présenteraient comme une révolutionnaire !

On croit rêver devant une telle ignorance, mais, prenons les choses du bon côté, soyons patients, et vous verrez qu'un jour, "ils" ou "elles" nous proposeront peut-être (qui sait ?)... Maurras, pour le Panthéon !

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Le supplice d'Olympe de Gouges, gravure d'époque

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