Lu sur Politique Magazine :
"La diffusion d'une publicité vantant l'intérêt du préservatif n'a aujourd'hui plus rien de choquant. Ce qui exaspère le peuple souverain, en revanche, c'est que l'Eglise catholique, malgré son nouveau pape pourtant surprenant, refuse toujours de cautionner la chose... En fait, diront les libres penseurs pour se dédouaner à propos de l'usage du préservatif, il ne s'agit pas tant d'inciter les hommes à copuler que de leur offrir la possibilité de le faire en toute sécurité. Nous vivons dans une société vraiment très éclairée...
Mais en diffusant ce genre de publicité, on ne se rend même plus compte à quel point le vagabondage sexuel est devenu un acquis. Plus grave, sur les affiches ad usum populi qui font l'apologie du condom, on exhibera de préférence deux hommes s'embrassant à bouche que veux-tu. Ainsi, banalise-t-on l'homosexualité en la plaçant au même rang que les relations hétérosexuelles. On observera, par ailleurs, que dans chaque émission populaire, il est convenu à présent de placer un couple homo. C'est par ce type d'imposture que l'on fait évoluer les mœurs. [...]
C'est de cette manière que l'on façonne les esprits dans les sociétés sans Dieu, sans âme et sans scrupule. La banalisation insidieuse fait que l'on s'habitue au pire, sans même s'en rendre compte. Et l'on admet à présent, c'est un acquis, que la jeunesse se drogue impunément (d'où les salles de shoot), que l'on tue des bébés dans le ventre de leur mère, que l'on brûle des voitures à la première occasion, ou que l'on se mette en grève à la moindre revendication en détruisant l'outil de travail et en séquestrant les patrons. On ne s'émeut plus des drames qui jalonnent les pages de nos journaux. La mort, sur laquelle on s'arrêtait encore avec piété quand la société était civilisée et cultivait des valeurs qui échappaient aux mouvances politiques, n'intéresse plus personne, sauf quand elle relève du sensationnel.
Ce qui n'est pas encore banalisé, en revanche, c'est la révolte d'une France qui se réveille enfin. On en a perçu les prémices à l'occasion du mariage obscène. On le voit aujourd'hui avec des taxes inacceptables qui viennent ajouter à l'exaspération des masses laborieuses.
Mais la gauche au pouvoir n'est pas sans ressources. Désarçonnée un moment par ce phénomène inédit, elle s'est rapidement ressaisie et a mis au service de la censure tout un arsenal répressif. La tolérance dont elle se targuait tant quand elle était dans l'opposition, et sans laquelle elle n'aurait jamais eu d'existence légale, n'est plus aujourd'hui qu'un souvenir. Voilà qui n'est quand même pas banal."