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Ne pas croire en l'alternance politique

De Christophe Geffroy dans La Nef :

"[...] Alors que nous sommes témoins depuis plusieurs mois de tant de magnifiques initiatives qui révèlent une large prise de conscience de l’impasse dans laquelle sont engagées nos sociétés occidentales, la tentation est grande d’espérer que le mouvement d’opposition qui se développe permettra de changer les choses à relativement brève échéance – à l’occasion d’élections, par exemple. [...]

En effet, la grande majorité de la classe politique partage les idées qui sont la cause de nos maux, c’est pourquoi il est illusoire de croire qu’une simple alternance politique permettra un profond changement ! Sur deux aspects essentiels, l’UMP et l’UDI ne se distinguent guère du PS au pouvoir.

Le premier est l’Union européenne (UE) et la question-clé de la nation comme cadre le mieux adapté à la démocratie. Lors d’un récent débat télévisé, Emmanuelle Cosse (EELV) a eu le mérite de la clarté en affirmant bien haut qu’elle était favorable à la fin des États-nations européens au bénéfice d’un grand État fédéral, pensée partagée par la plupart de nos politiques. C’est bien l’orientation qu’a prise la « construction » européenne, monstre bureaucratique qui a été imposé au fil des ans sans que les peuples aient leur mot à dire, pire sans tenir compte de leurs votes lorsqu’ils ont eu le rare privilège de s’exprimer par référendum, comme en France, aux Pays-Bas ou en Irlande, et qui nous entraîne inéluctablement vers un système de plus en plus éloigné des peuples et de la démocratie. Changer l’orientation européenne et transformer l’euro de monnaie unique en monnaie commune sont des préalables, des mesures nécessaires mais bien évidemment non suffisantes pour redonner une marge de manœuvre au politique et réaffirmer, conformément au principe de subsidiarité, que la nation est le cadre naturel de l’exercice d’une démocratie à refonder.
Le second est plus fondamental et tient finalement à la croyance que toute vérité est inaccessible – d’où le refus d’une loi naturelle transcendante au profit du relativisme – et qu’il revient donc au politique – en l’occurrence à la majorité parlementaire – d’établir les normes morales. Cette situation inédite dans l’histoire des hommes donne, dans nos démocraties purement procédurales, un pouvoir sans limite à la majorité, c’est là que se situe la pente totalitaire de notre système.

N’y a-t-il donc rien à faire contre cela ? Si, bien sûr, mais il serait bon que le mouvement qui s’est levé en France contre « le mariage pour tous » prenne conscience de l’ampleur du défi, et ainsi contribue à former les consciences pour qu’une force suffisamment éclairée et influente puisse, un jour prochain, convaincre une majorité de nos concitoyens du bien-fondé de cette analyse. C’est un changement au niveau des idées qui est nécessaire, et cela s’opère bien en amont du combat électoral. [...]"

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