En laissant Valls orchestrer seul l’offensive, son propre camp semble espérer autre chose que la mise au pilori médiatique du saltimbanque...
Les commentaires sur « l’affaire Dieudonné » se font autour de quelques arguments rabâchés de part et d’autre, mais personne, semble-t-il, n’envisage qu’elle ne serait peut-être qu’un simple prétexte : et si Manuel Valls, obsédé qu’il est par ses ambitions personnelles – Matignon au plus tôt, l’Élysée dans trois ans – n’avait pas vu le coup venir ? S’il était tombé dans un piège ?
Piège nullement tendu par le sulfureux humoriste, mais par une (grande) partie de son propre camp qui supporte de moins en moins sa morgue et ses ambitions ? Depuis deux ans, on ne cesse de s’interroger sur la popularité de Manuel Valls dans l’opinion publique, tandis que celles du Premier ministre ou du Président se sont effondrées et peinent à ne pas être englouties… Ne suppute-t-on pas à tout bout de champ qu’il pourrait bientôt remplacer Jean-Marc Ayrault à la tête du gouvernement ? Ce, alors même qu’il est loin de faire l’unanimité au PS qui regorge d’ambitieux, d’hier et d’aujourd’hui… sans parler de la détestation qu’il inspire aux dirigeants d’Europe Écologie Les Verts après quelques tirades – sans suite ! – sur les Roms.