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Un monde multipolaire grâce à la résistance de la Syrie

Par Ghaleb Kandil

L’épreuve de force ukrainienne initiée par les États-Unis et l’Union européenne, accompagnée de menaces et d’interventions dans le pré-carrée du Kremlin, a pour objectif de déclencher une confrontation directe avec la puissance russe montante pour imposer de nouvelles règles, conformément à une vision défendue par des stratèges états-uniens, dont Zbigniew Brzezinski, Henry Kissinger et Richard Haas. Cette vision consiste en un monde multipolaire conduit par les États-Unis, en opposition à la vision russe d’une relation d’égal à égal, dans le cadre d’un partenariat international dirigé par Moscou et Washington.
La riposte russe en Ukraine est offensive et répond à la stratégie du soft power, basée sur la suprématie des facteurs géographiques, démographiques et économiques, face aux adversaires. L’Occident a été choqué par les mesures russes en Crimée, qui se prépare à un référendum, le 16 mars, pour décider de l’union avec la Fédération de Russie, alors que l’activisme se développe dans d’autres provinces d’Ukraine sur la base des liens ethniques slaves et de l’appartenance religieuse à l’Église orthodoxe et au Patriarcat de Moscou, forts de quatre siècles d’histoire.
Face à l’option des sanctions brandies par l’Occident, la Russie a réagi avec fermeté, laissant entrevoir son intention, en cas de mise à exécution de ces menaces, d’accélérer les mesures pour transformer les Brics et l’Organisation de coopération de Shanghai en puissants rassemblements financiers internationaux, indépendants et concurrents des États-Unis. Moscou œuvrera afin de devenir une centre financier international, rival de New York, en tant que plate-forme pour les transactions internationales, ce qui menacerait la suprématie du dollar en tant que monnaie-refuge. La Russie envisage aussi de réclamer une restructuration des Nations unies.
De plus, toute décision états-unienne de mettre en œuvre des sanctions internationales contre la Russie provoquera de sérieuses divergences entre Washington et ses alliés européens, qui ont déjà exprimé des réserves face aux demandes de réduire leurs échanges commerciaux avec la Russie. D’autant que les Russes ont assuré qu’ils imposeraient leurs propres sanctions contre des sociétés états-uniennes et européennes. De nombreux articles dans la presse européenne ont reflété les craintes britanniques, françaises et allemandes face à de telles mesures russes.
La crise ukrainienne dépasse dans sa portée et ses enjeux les limites géographiques de ce pays. Elle reflète clairement les contours de la lutte que la Russie compte mener jusqu’au bout pour récupérer son influence historique dans les pays slaves d’Europe de l’Est, tombés dans l’escarcelle de l’Occident après la chute du Mur de Berlin. Les experts assurent que si la Russie réussit à imposer sa vision de l’avenir politique de l’Ukraine, d’importants développements internes suivront dans d’autres pays, comme la Roumanie, la Bulgarie et la Hongrie.
Conduit par les États-Unis, l’Occident a voulu essayer, dans la crise ukrainienne, de tordre le poignet de la Russie. Mais il a été surpris par la réaction des Russes, qui ont décidé d’aller jusqu’au bout dans le bras de fer, en fixant ses limites au bord du gouffre, ce qui a contraint l’Otan à reculer de peur d’une confrontation directe. Cela signifie que les États-Unis seront contraints, en fin de compte, à accepter de nouvelles règles pour le partenariat international, sans leur suprématie. En outre, l’analyse selon laquelle la crise ukrainienne, aux portes de la Russie, aura des répercussions sur d’autres questions (la guerre en Syrie, le nucléaire iranien...) n’est qu’une illusion, car ces dossiers ont leurs propres dynamiques et ne dépendent pas de la seule volonté russe.
La Syrie a sa propre volonté et sa propre force populaire et militaire. Sa résistance a aidé la Russie à construire les nouveaux équilibres internationaux, autant que l’émergence de l’Iran en tant que puissance régionale incontournable. La fermeté et la détermination affichées par Vladimir Poutine dans ces deux dossiers sont le résultat des épreuves de force, qui ne seront que renforcées par la crise ukrainienne. De nombreux experts et centres de recherche occidentaux ont établi des comparaisons entre la résistance du président Bachar al-Assad, de l’État, du peuple et de l’armée syrienne, face à une guerre universelle qui dure depuis trois ans, et la fuite du président Viktor Iakounovytch au bout de quelques heures seulement face aux groupes de saboteurs qui ont pris d’assaut son palais et instauré un pouvoir illégitime issu d’un coup d’État.
Le monde nouveau naitra sur les décombres des illusions états-uniennes et émergera sur le solide roc de la résistance de la Syrie.

Déclarations et prises de positions

Michel Sleiman, président de la République libanaise
« Le Hezbollah s’en prend à mes propos parce qu’il veut définir les caractéristiques du prochain président. Ce qui m’importe, ce sont les principes que je défends. Il faut que ces principes soient respectés lorsque le prochain président entamera son mandat. J’espère qu’il commencera à partir du seuil que j’ai fixé et à partir de mes positions, que je n’ai malheureusement pas pu mettre en œuvre au cours de mon mandat, pour plusieurs raisons. Est-il concevable qu’ils critiquent la conférence de Paris juste parce qu’il y a Michel Sleiman ? Pourquoi certains sont-ils hostiles à une rencontre de soutien pour le Liban ? Moi, je m’en vais dans deux mois. Cette conférence est pour le Liban, pas pour moi. Pourquoi critiquent-ils le don à l’armée ? Ils ne veulent même pas le reconnaitre. Ne veulent-ils pas un soutien à l’armée ? Il ne faudrait pas confondre démocratie, droit à l’opposition à certaines décisions et boycotte de ces décisions. Le boycotte n’est pas démocratique. John Kerry m’a demandé ce qu’il fallait faire pour soutenir les prochaines élections. Je lui ai répondu qu’il fallait exhorter les parties à se rendre au Parlement et à voter, même sans consensus. Un premier, un second et même un troisième vote peuvent nous faire parvenir à un consensus. J’ai également dit cela au président Hollande. Rien ne sera imposé par la force. »

Michel Aoun, chef du Courant patriotique libre
« Nul ne donne à la résistance une légitimité à part l’occupation et la Charte des droits de l’homme. La déclaration ministérielle n’est pas une solution en soi, et le gouvernement n’a pas été formé pour trouver des solutions ni pour décrire une réalité donnée, mais pour assurer la pérennité des institutions constitutionnelles. Sa seule mission est l’échéance présidentielle, après quoi il livrera le pouvoir à quelqu’un d’autre. Les différentes parties politiques doivent maintenir une ouverture d’esprit afin de trouver une solution. Si le gouvernement est démissionnaire, cela n’aura pas d’impact sur l’élection d’un président, mais ne pas en élire un implique une fragmentation de l’État et l’impossibilité de tenir des élections législatives. Attention au vide total. Se quereller sur des mots n’a pas de sens car ceux-ci ne changent rien à la réalité, ce sont les événements qui sont source de changement. En revanche, faire tomber le gouvernement comporte de grands risques, notamment celui d’une impossibilité de s’entendre sur le prochain président. »

Tammam Salam, Premier ministre du Liban
« La réunion du Groupe international de soutien a confirmé l’engagement de la communauté internationale en faveur de la sécurité du Liban et de sa stabilité, en plein milieu d’une région qui n’est pas stable. Il est finalement apparu qu’en dépit de tout, il y a une volonté sérieuse et déterminée de soutenir le Liban. Ce ne sont pas les positions du président de la République qui entravent les travaux de la commission (de rédaction de la déclaration ministérielle), c’est le déficit de confiance entre les forces politiques. La conférence de Paris est venue dire que le monde a une grande confiance en nous. Il ne nous reste plus qu’à nous faire confiance nous-mêmes. »

Béchara Raï, patriarche de l’Église maronite
« Le Liban a été très affecté par la crise syrienne, surtout au lendemain du déplacement de centaines de milliers de Syriens vers son territoire. Pourquoi le Liban doit-il être victime des guerres qui ont lieu entre les pays tiers ? Doit-il être récompensé de cette manière parce qu’il a refusé de fermer ses portes devant qui que soit ? »

Naïm Kassem, secrétaire général adjoint du Hezbollah
« La résistance n’est pas une proposition à débattre ou une idée à expérimenter. Il s’agit d’une constante du Liban, et il est donc évident que le droit à la résistance figure au cœur de la déclaration ministérielle et en soit l’un des préambules essentiels. »

Samir el-Jisr, député du Courant du futur
« Les obstacles ne proviennent pas de notre camp. Il reste que le vide, présidentiel ou ministériel, est nuisible et risque d’ouvrir la porte à l’inconnu. Dans ce cadre, la visite du ministre de l’Intérieur, Nouhad Machnouk, à Rabié vise à maintenir les échanges pour finaliser la déclaration ministérielle. Je souhaiterais voir le Courant patriotique libre jouer un rôle plus efficace dans le rapprochement des points de vue. »

Najah Wakim, ancien député nassérien
« Sur le plan constitutionnel, le président de la République ne peut pas exprimer des positions politiques sauf si elles ont été approuvées par le Conseil des ministres, car cela constituerait une violation de la loi fondamentale. Je suis étonné des dernières positions de Michel Sleiman contre la Résistance. La Déclaration de Baabda a-t-elle été approuvée par le Parlement pour qu’elle soit considérée par Sleiman comme plus importante que la déclaration ministérielle ?. »

Événements

• Le bloc parlementaire du Hezbollah a publié un communiqué dans lequel il a estimé que les chances d’aboutir à une entente sur la déclaration ministérielle existent encore si toutes les parties tiennent compte de l’intérêt national, loin de tout climat de défi. Le communiqué du bloc insiste sur le fait qu’il est important « dans la situation actuelle particulièrement délicate, avec la menace takfiriste qui pèse sur le pays, de parvenir à une entente et d’organiser l’élection présidentielle à la date prévue ». « Tout comme il est important, selon le bloc, de commencer à exploiter les ressources pétrolières, surtout avec la crise économique qui frappe les Libanais, et de traiter le dossier des réfugiés syriens avec sérieux et responsabilité. » Selon le communiqué, « une entente sur la déclaration ministérielle du gouvernement devrait faciliter l’organisation de l’élection présidentielle à la date prévue, et relancer les institutions étatiques et constitutionnelles ». Le bloc du Hezbollah rappelle en outre la nécessité de lutter contre « les terroristes takfiristes et leurs cellules au Liban ». Il salue les efforts déployés par l’armée dans ce domaine et appelle à « la coordination entre tous les services de l’État pour renforcer la stabilité dans le pays ». Le bloc appelle enfin à un « traitement sage et rapide des conséquences des mesures strictes de sécurité sur les couches populaires ».

• L’ambassadeur d’Iran à Beyrouth, Ghadanfar Rokon Abadi, a offert un dîner au siège de la chancellerie, en l’honneur du général Michel Aoun, et des ministres et députés de son bloc. Selon un communiqué de l’ambassade, « la discussion a porté sur la relation entre le Liban et l’Iran, ainsi que sur les derniers développements sur les scènes locale et internationale, notamment en Syrie ».

• Cheikh Hassan Abdallah, porte-parole du Rassemblement des ulémas (sunnites) a déclaré après un entretien avec le général Michel Aoun que « la déclaration ministérielle doit inclure la résistance, qui est un droit et un devoir pour tous. En revanche, la Déclaration de Baabda n’est pas un élément du pacte national, ni n’a été approuvée comme tel par les institutions ». Le dignitaire religieux a défendu le « triptyque en or de la résistance, seul à même d’affronter l’ennemi sioniste et les takfiristes qui en résultent ».

• Un tribunal a interdit mardi en Égypte le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, ce mouvement palestinien étant considéré comme un allié des Frères musulmans, décrété organisation « terroriste » par le Caire, a annoncé une source judiciaire.

Revue de presse

As-Safir (Quotidien libanais proche du 8-Mars)
(7 mars 2014)
Le service de presse et de communication de l’ambassade de France à Beyrouth a rapporté que le porte-parole du Quai d’Orsay, Romain Nadal, a affirmé à l’occasion de son point de presse, en réponse à la question de savoir s’il pouvait donner des détails sur l’aide de la France au Liban suite à la réunion de Paris, ce qui suit : « La France poursuivra son appui multiforme. Elle contribuera à cette fin au fonds fiduciaire de la Banque mondiale à hauteur de 7 millions d’euros et accroîtra sa contribution au Haut-commissariat aux réfugiés d’un million d’euros. Elle œuvrera en faveur du renforcement capacitaire des forces armées libanaises en répondant à leurs besoins de la manière la plus adaptée.

As-Safir (7 mars 2014)
Une source bien informée considère que les échos faisant état de l’éventuelle intention du roi saoudien, Abdallah Bin Abdel Aziz, d’adresser une invitation au président iranien, cheikh Hassan Rohani, à se rendre en Arabie saoudite, seront, s’ils se confirment, un signe de bon augure quant à la mise en place d’une formule de déclaration ministérielle acceptée par tous. La source a indiqué, dans ce cadre, que « les contacts entre Riyad et Téhéran ont été d’ores et déjà entamés, considérant toutefois qu’il est prématuré d’en parler des résultats ». À l’heure où des sources diplomatiques arabes ont refusé de confirmer ou de démentir ces informations, d’autres sources diplomatiques iraniennes ont affirmé ne détenir aucune information jusqu’ici concernant l’éventuelle invitation du président iranien à Riyad.
Au sujet de la visite du ministre de l’Intérieur, Nouhad Machnouk, au général Michel Aoun, le ministre a affirmé qu’il est dans l’intérêt de tous que le gouvernement obtienne la confiance, pour pouvoir se pencher sur priorités d’ordre national, économique et sociale et préparer le climat propice à la tenue de l’élection présidentielle. Le ministre Waël Abou Faour a, de son côté, annoncé : « Jusqu’à présent, aucune nouveauté n’a été enregistrée. Cependant, nous présentons ainsi que Nabih Berry des formules qui pourraient être approuvées par toutes les parties. Pour sa part, le ministre Sejaan Azzi a déclaré qu’il soumettra aujourd’hui une nouvelle proposition concernant le point intitulé : « La relation entre l’État et la Résistance », refusant toutefois d’en dévoiler la teneur. Le ministre du Hezbollah Mohammad Fneich a affirmé quant à lui que les discussions ne seront pas fermées aux formules qui pourraient se présenter comme une alternative au triptyque « armée, peuple, Résistance », soulignant que son parti est ouvert à toute formule prévoyant le droit du Liban et des Libanais à la Résistance. Quant à la stratégie nationale de Défense, elle sera discutée au sein de la conférence du dialogue national, a-t-il dit.

As-Safir (7 mars 2014)
Elie Ferzli
La justice qui condamne la presse aujourd’hui, a émis récemment trois jugements bizarres contre le quotidien Al-Akhbar, qui avait imposé voici deux ans une amende de 50 millions livres libanaises au Safir, pour avoir publié un sondage d’opinion, est la même justice qui n’ose pas émettre des jugements contre des détenus croupissant depuis des années dans les prisons, et qui n’ose pas arrêter les criminels afin de les traduire en justice. Il faudra avant tout affranchir le Judiciaire du joug des responsables politiques. Le tribunal des Imprimés a décidé de déroger de l’objectif pour lequel il avait été instauré. Son souci ne consiste plus à protéger les libertés de la presse, mais plutôt de châtier les journalistes.

An-Nahar (Quotidien libanais proche du 14-Mars)
Sabine OUeiss (7 mars 2014)
Le président du Parlement, Nabih Berry, semble ne pas être satisfait par les résultats de la réunion du Groupe internationale de soutien au Liban. Il a affirmé au ministre de la Santé, Waël Abou Faour, lors de leur entretien : « N’aurait-il pas été plus utile de s’adresser aux Libanais de la diaspora pour leur demander d’aider leur pays ? Un émigré libanais aurait pu, à lui seul, offrir au Liban 40 millions de dollars », soit le montant des aides internationales accordées au Liban

An-Nahar (7 mars 2014)
Le chef du Législatif, Nabih Berry, a affirmé devant des visiteurs concernant le sort de la déclaration ministérielle, qu’il n’y a rien de tangible et de palpable jusqu’à présent. « En fin de compte, il n’est dans l’intérêt de personne de ne pas parvenir à la mise en place d’une déclaration ministérielle », a-t-il dit. Il a en outre rappelé que le délai imparti pour l’élaboration de la déclaration est fixé au 17 mars, soulignant que dans l’hypothèse où il serait impossible de dégager un accord sur un texte durant cette période, le président de la République sera appelé à entamer de nouvelles consultations parlementaires et le gouvernement expédiera les affaires courantes.

Al-Akhbar (Quotidien libanais proche du 8-Mars)
(7 mars 2014)
Aucune avancée n’a encore été possible sur la voie de l’adoption de la déclaration ministérielle. Un ministre déclare sous couvert de l’anonymat que « tout le monde campe sur sa position. Le président Saad Hariri ne veut pas que le terme ‘résistance’ figure dans le texte, appelant à y substituer ‘libération’ ou ‘droit de faire face’, tandis que le président Nabih Berry, le Hezbollah et le député Walid Joumblatt y sont attachés ». Cela dissipe l’atmosphère positive qui a régné, et qui a été entretenue par le Courant patriotique libre, le président Michel Sleiman et le Premier ministre Tammam Salam suite à des informations annonçant que Hariri avait promis de proposer une formulation pouvant contenter toutes les parties dans les quelques jours qui viennent. Le président Sleiman en a débattu avec Saad Hariri à Paris, qui lui aurait assuré qu’un déblocage était en vue. Mais Nabih Berry, cité par ses visiteurs, a affirmé n’être au courant d’aucune avancée concrète.

Al-Akhbar (7 mars 2014)
Mohammad Wehbé
Un décret exceptionnel signé par le président de la République Michel Sleiman quelques jours avant la formation du gouvernement transfère la somme de 16 millions de dollars des réserves du budget consacrées aux dépenses urgentes, au budget du Conseil du Développement et de la Reconstruction. Objectif : procéder à la mise en œuvre de la première étape de quatre projets réservés à la ville d’Amchit —dont le président est originaire— et ses environs. Les décrets exceptionnels ne se justifient que par la nécessité d’assurer la continuité du service public : en clair, les dépenses devraient être uniquement affectées aux projets nécessaires. Le décret incriminé émanant du Palais présidentiel en date du 24 janvier 2014, porte le n°11103 et la signature du président Sleiman, de l’ancien Premier ministre Nagib Mikati et de l’ancien ministre des Finances Mohammed Safadi.

Al-Akhbar (7 mars 2014)
Des contacts intensifs ont commencé dans l’après-midi de jeudi pour tenter d’obtenir une réponse précise de la part du ministre de Affaires étrangères, Gebran Bassil, au sujet de la formule définitive qu’il a adressée à la représentation du Liban à la Ligue arabe, surtout qu’il a annulé l’ancienne lettre envoyée par son prédécesseur Adnane Mansour, basée sur la déclaration ministérielle du gouvernement de Najib Mikati, et qui adopte le triptyque armée-peuple-Résistance.
Une source bien informée au Caire a indiqué que la formule envoyée par Bassil est totalement différente de l’ancien texte, mais a refusé d’en divulguer le contenu, indiquant qu’elle insiste sur le droit du Liban et des Libanais à faire face à l’occupation.
Si des milieux proches du chef de la diplomatie ont indiqué que le texte met l’accent sur le droit du Liban à résister à l’occupation, d’autres sources avancent une autre formulation qui ne comporte pas le mot « Résistance » mais souligne le droit du Liban et des Libanais à libérer leur terre occupée.
Des sources du Hezbollah ont refusé de commenter ces informations, indiquant que les contacts se poursuivent avec M. Bassil à ce sujet. Ceci dit, d’autres sources du 8-Mars ont indiqué que l’ancien Premier ministre, Saad Hariri, a décidé de reporter son accord au sujet de la mouture définitive de la déclaration ministérielle en attendant la position du ministre Bassil à la réunion des ministres arabes des Affaires étrangères.

Al-Akhbar (6 mars 2014)
Rameh Hamiyyé
Le Front al-Nosra-Liban a publié hier un communiqué appelant les soldats de l’Armée libanaise à faire défection et à « ne pas convoiter un salaire ou un poste », estimant que « les commandants de cette armée ne sont que des fantoches et ne peuvent pas s’opposer aux décisions du parti (Hezbollah) ».
S’adressant aux membres de la communauté sunnite, le Front al-Nosra a déclaré : « Incitez vos enfants à quitter cette armée d’oppresseurs et envoyez-les plutôt sur le champ du jihad, le Tout-Puissant ne nous a fait gouter l’humiliation que lorsque nous avons désobéi à ses ordres et obéi à (Saad) Hariri et consorts ».
Al-Nosra a revendiqué, dans ce communiqué, le tir de trois roquettes contre les localités de Nabi Chit et Janta, dans la Békaa, qui n’ont pas fait de blessés ou de dégâts matériels.
D’autre part, l’aviation syrienne a survolé intensément toute la journée d’hier les monts de la chaine de l’Anti-Liban et a mené plusieurs raids sur les hauteurs de la localité d’Ersal.
Par ailleurs, les notables d’Ersal ont tenu une réunion en présence du président du Conseil municipal, Ali Hojeiry. Dans un communiqué publié après la rencontre, ils ont estimé que tout obus ou toute opération sécuritaire menée à l’intérieur du Liban « est un service rendu au régime syrien ». Les participants se sont désolidarisés de « toute action portant atteinte à la sécurité du Liban, quelle que soit la partie qui l’exécute et plus particulièrement si elle est commise par des habitants d’Ersal ».

Ad-Diyar (Quotidien libanais proche du 8-Mars)
Mohammed Ballout (7 mars 2014)
La conférence de Paris, placée à l’origine sous le signe de la solidarité avec le Liban et du soutien à ce pays, a revêtu un cachet politique et n’a pris aucune résolution concrète ou immédiate pour fournir l’assistance nécessaire au Liban, que ce soit dans le dossier des réfugiés syriens ou au niveau du renforcement de l’armée. Des sources liées au 8-Mars dressent un bilan peu positif de la réunion, laquelle avait pourtant été entourée d’une grande aura médiatique. Ces sources reprochent par ailleurs au président Michel Sleiman d’avoir passé sous silence, dans son discours devant le Groupe international de soutien, le principal élément de force du Liban, à savoir sa résistance, qu’il n’a mentionnée ni de près ni de loin, et le critiquent pour avoir exagérément mis l’accent sur la Déclaration de Baabda. Les mêmes sources estiment qu’en choisissant de s’exprimer de la sorte, le président voulait probablement rentrer dans les bonnes grâces de la France dans l’espoir de la voir reprendre ses efforts visant à promouvoir l’idée d’une prorogation ou d’une reconduction de son mandat. Sur le plan économique, poursuivent les mêmes sources, Sleiman est rentré bredouille. Il n’a obtenu que les mêmes promesses que nous avions déjà l’habitude d’entendre lors des conférences de ce genre.

Ad-Diyar (7 mars 2014)
De hauts responsables ont mis en garde un certain nombre de personnalités contre des tentatives d’assassinat qui pourraient les prendre pour cible dans la période à venir, et leur ont recommandé de prendre des précautions lors de leurs déplacements.
Des sources informées ont indiqué que le dénommé Hassan Abou Aalfa a révélé lors de son interrogatoire par les services de renseignement des Forces de sécurité intérieure (FSI) que l’ancien ministre Wiam Wahhab est sous surveillance.
Le général Michel Aoun a également été prié de renforcer ses mesures de sécurité lors de ses déplacements, tandis que les détails du plan pour assassiner le président de la Chambre, Nabih Berry, sont désormais connus.
Les citoyens ont d’autre part noté le retour des mesures de sécurité strictes autour du domicile du chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, à Clémenceau, et autour de la résidence du député Talal Arslan, à Khaldé.
Ces sources précisent que M. Wahhab a complètement suspendu ses déplacements après qu’il eut été informé par les services de sécurité d’un plan pour l’assassiner préparé par le Front al-Nosra.
Par ailleurs, les adjoints de Naïm Abbas (un chef des Brigades Abdallah Azzam arrêté par l’Armée libanaise, Ndlr), Toufic Taha, Ziad Abou Naage, Oussama Chehadé et d’autres, ont renforcé les mesures de sécurité dans le périmètre où ils résident dans le camp palestinien d’Aïn el-Héloué, à l’est de Saïda. Ils ont cessé d’utiliser leurs téléphones portables et ont limité leurs rencontres à un nombre très limité de personnes.
Dans ce contexte, des sources d’un parti du 8-Mars ont estimé que les trois prochains mois seront dangereux, à la lumière des informations qui sont en leur possession faisant état d’une recrudescence de l’activité de certains groupes extrémistes. Ces sources s’attendent à la poursuite des attentats aux voitures piégées et des actes terroristes dans plusieurs régions libanaises, tout en n’excluant pas que l’Armée libanaise soit également prise pour cible.

Al-Liwaa (Quotidien libanais proche du 14-Mars)
(7 Mars 2014)
L’ambassadeur des États-Unis, David Hale, a quitté Beyrouth jeudi pour Paris, où il doit rencontrer le secrétaire d’État John Kerry pour faire un suivi des développements dans la région, notamment la guerre en Syrie et ses répercussions sur le Liban. Ensuite, il se rendra pendant le week-end en Arabie saoudite pour continuer les préparatifs autour dossier libanais, qui sera évoqué lors du sommet saoudo-américain, à l’occasion de la visite à Riyad du président Barack Obama et sa rencontre avec le roi Abdallah.
Dans ce contexte, des sources diplomatiques ont confirmé les informations sur une visite du président iranien, Hassan Rouhani, en Arabie saoudite, probablement à la fin du mois en cours, après la fin du sommet irano-saoudien.
Ces sources ont indiqué que les contacts irano-saoudiens se poursuivent pour achever les préparatifs de la visite de M. Rouhani.

L’Orient-Le Jour (Quotidien francophone libanais proche du 14-Mars)
Scarlett Haddad, (6 mars 2014)
Tout comme le secrétaire général adjoint des Nations unies Jeffrey Feltman avait quasiment poussé vers la formation du gouvernement de Tammam Salam, il pourrait bien prodiguer ses « bons conseils » aux membres de la délégation libanaise à Paris présidée par le chef de l’État Michel Sleiman. Des sources diplomatiques occidentales précisent à ce sujet que M. Feltman reste très influent au sein de la classe politique libanaise et qu’il est en mesure de pousser les « faucons du 14-Mars » à mettre de l’eau dans leur vin dans la rédaction de la déclaration ministérielle. Les États-Unis et la communauté internationale continuent à vouloir le maintien de la stabilité au Liban, précisent encore des sources diplomatiques, qui estiment qu’avant la formation du gouvernement de Tammam Salam, le Liban était au bord du précipice. Il fallait donc à tout prix former le gouvernement pour éviter un effondrement total des institutions étatiques. Comme les négociations piétinaient et semblaient se diriger vers l’impasse, une rencontre loin des projecteurs aurait eu lieu entre Jeffrey Feltman et une personnalité libanaise concernée par la formation du gouvernement qui aurait donné le coup de pouce nécessaire à la naissance du gouvernement actuel après onze mois de gestation.
Les sources diplomatiques occidentales précisent que le blocage venait du 14-Mars qui avait été loin dans ses positions en flèche contre le Hezbollah, refusant de s’asseoir à la même table tant qu’il n’a pas retiré ses troupes de Syrie ou même renoncé à ses armes. Le chef du courant du Futur avait amorcé le virage, mais celui-ci tardait à se concrétiser à Beyrouth. C’est là que serait intervenu Feltman. Mais jusqu’au bout, le 14-Mars a cherché à obtenir le maximum d’acquis en modifiant à la dernière minute la distribution des portefeuilles, réclamant pour le général Achraf Rifi un portefeuille régalien (la Justice) après avoir accepté celui des Affaires sociales.
Cette étape franchie, le gouvernement a de nouveau buté sur la déclaration ministérielle, et le même scénario s’est reproduit au sein de la commission chargée de la rédaction de la déclaration ministérielle. Des sources ministérielles proches du 8-Mars précisent à cet égard que là aussi le blocage est en grande partie interne, dicté par des considérations personnelles et électorales. Les mêmes sources confient que certains ministres disent tout bas le contraire de ce qu’ils déclarent tout haut, et qu’au fond, ils sont convaincus que l’existence de la résistance est une carte maîtresse entre les mains de l’État Libanais dans d’éventuelles négociations indirectes ou non avec Israël, et qu’il serait maladroit de la brader pour irriter le Hezbollah et écorner sa légitimité populaire.

AFP (Agence France-Presse, 7 mars 2014)
La guerre en Syrie pourrait encore durer 10 ans, avec l’Iran et la Russie soutenant le président Bachar el-Assad et les groupes extrémistes envahissant le champ de bataille, ont mis en garde jeudi des experts.
« C’est maintenant clair que la chute d’Assad n’est plus aussi inévitable que beaucoup de spécialistes le croyaient il y a un an », a souligné l’analyste Daveed Gartenstein-Ross. « Le scénario le plus probable est celui que les renseignements américains prévoient maintenant : que la guerre va continuer encore pendant dix ans, voire davantage », a-t-il ajouté devant la commission des Affaires étrangères du Sénat.
Les discussions à Genève pour un accord de paix, initiées par Washington et Moscou, ont échoué fin février, tandis qu’Assad a été renforcé non seulement par les armes et l’argent de la Russie et de l’Iran, mais aussi par sa « volonté éhontée » de ne pas intervenir contre les mouvements extrémistes, selon cet expert.
« Le rôle majeur que jouent désormais les djihadistes (au sein de l’opposition) a dissuadé les pays occidentaux de peser davantage », explique M. Gartenstein-Ross, de la Fondation pour la défense de la démocratie.
Pour M. Gartenstein-Ross, la politique de Washington, qui s’est toujours gardé de livrer des armes lourdes aux rebelles tout en apportant de l’aide humanitaire, est « confuse » et manque d’un vrai « désir de mettre fin » à la guerre.
L’arrivée de soldats étrangers dans le conflit pose aussi des risques réels, car « la majorité de ces combattants radicalisés vont revenir chez eux pour combattre avant d’aller en Europe ou aux États-Unis », prévient Matthew Levitt, du Washington Institute for Near East Policy.
« Alors que la guerre elle-même pourrait être (...) négociable, le sectarisme ne l’est pas, et va certainement créer les conditions de l’instabilité pendant de la prochaine décennie », selon lui.

Source : New Orient News

http://www.voltairenet.org/article182615.html

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