Europe : Ce 8 mai, jour de victoire des Alliés sur l’ « Allemagne éternelle », comme disait Maurras, on a droit à un pensum européiste de Hollande dans Le Monde où il ânonne que « sortir de l’Europe, c’est sortir de l’Histoire » :...
...l’ « Europe » serait « menacée » par ceux qui « spéculent sur la déception » et il appelle à choisir une « Europe volontaire » opposée à une « Europe frileuse ». Hollande vivrait-il encore au siècle passé pour user d’une com’ aussi ringarde ?
Europe (suite) : D’ailleurs, les Français, via un sondage, le lui font savoir dès le lendemain, 9 mai, « journée de l’Europe » — deux semaines avant la mascarade des élections au parlement de Strasbourg. Ils ne seraient plus que 51 % à vouloir rester dans l’ « Union », et encore, par fatalisme : 18% seulement se déclarent « confiants » et ...2% « enthousiastes » : quelle gifle ! La lente érosion se poursuit puisqu’ils étaient encore 67% en 2004, l’année précédant le référendum sur la constitution européenne, les Français croyant encore que l’Europe s’édifiait en accord avec les peuples. Dix années et la forfaiture du traité de Lisbonne plus tard, les illusions se sont effritées, signe que la propagande européenne, digne des régimes totalitaires, dans laquelle les Français sont élevés dès la maternelle, finit par se heurter au mur des réalités. Et ces réalités, ce sont tout simplement la soumission de l’économie à la finance, l’ouverture absolue des frontières, l’austérité et le chômage imposés par l’euro — 41% des Français jugent que l’appartenance à l’UE est plutôt un inconvénient dans la résolution de la crise —, la dissolution des peuples et de leur héritage dans une immigration invasive voulue par l’oligarchie mondiale et imposée par Bruxelles, la dénaturation des liens familiaux et sociaux, là encore sous direction ...et directive européenne. Le retour au réel, c’est aussi le retour à la nation : 47% souhaiteraient voir renforcés les pouvoirs de décision des États membres. « Combien de divisions ? », demandait Staline pour se moquer — stupidement, l’histoire l’a montré — de l’église catholique. Nos élites dénationalisées ont cru longtemps pouvoir servir la même soupe méprisante aux eurosceptiques, qualifiés intentionnellement d’europhobes pour mieux les discréditer — voire un jour les réprimer pénalement, sur le modèle de l’ « homophobie » ? Aujourd’hui les peuples de l’ « Union » commencent à répondre à leurs oppresseurs bruxello-berlinois de la même manière qu’hier les Européens de l’est à leurs oppresseurs prolétaro-moscoutaires. Le désespoir en politique est vraiment une sottise absolue !
Nouvelle Calédonie : La république a choisi le 11 mai, jour de la commémoration de la fête nationale de Jeanne d’Arc, pour organiser à 17 000 kilomètres de la métropole un scrutin illégitime en Nouvelle-Calédonie : le corps électoral est tronqué — c’est fou comme la république sait organiser constitutionnellement le viol de ses principes, ici l’égalité des citoyens devant la loi, dès qu’il s’agit de nuire à la France. En vertu de la « décolonisation » en cours depuis les accords de Nouméa de 1988, ce scrutin régional, le dernier avant l’autodétermination, et qui décide de la majorité (loyaliste ou indépendantiste) au congrès du territoire, est réservé aux personnes installées dans l’archipel depuis au moins novembre 1998, après dix ans de résidence. En France, des citoyens français ayant la pleine jouissance de leurs droits civiques sont interdits de vote ! Il n’est pas étonnant que, si les loyalistes, profondément divisés, ont conservé la majorité, les indépendantistes aient dangereusement progressé.
C’est évidemment avec gourmandise et, on le suppose, non sans un certain étonnement mêlé d’un brin de mépris, que l’Australie et la Nouvelle-Zélande regardent notre gouvernement trahir méthodiquement l’intérêt national au nom de principes spécieux. Ne souhaitent-elles pas depuis toujours voir la France, encore aujourd’hui deuxième puissance maritime mondiale, quitter l’Océanie, véritable région stratégique ? George Pau-Langevin, ministre des (sic) Outre-mer, recevant le 23 avril dernier Julie Bishop, ministre australienne des affaires étrangères, a même laissé cette dernière s’ingérer dans nos affaires intérieures, il est vrai après lui avoir rendu compte, comme à un maître, du « processus de décolonisation » en cours, que l’Australie, on croit rêver, se permet de soutenir ! N’oublions pas la complicité du RPR puis de l’UMP dans l’affaire puisque la droite cogère avec le PS depuis plus de vingt-cinq ans l’abandon de l’archipel. En 2018 au plus tard, devra être organisé un référendum d’autodétermination et si les Canaques et Caldoches votent mal, c’est-à-dire pour la France, eh bien, comme pour les traités européens, ils devront revoter deux fois de suite à deux ans d’intervalle. Si, après ça, ils ont encore envie de rester français !
Démagogie électorale : Sur TF1, dimanche 11 mai au soir, Valls annonce une sortie de l’impôt sur le revenu dès cette année pour les 650 000 ménages que Sakhollande y a fait entrer de 2010 à 2014 — rien, évidemment, pour les classes moyennes qui n’ont jamais autant été pressurées ! Compte-t-il amadouer ainsi l’électorat populaire et limiter la Bérézina annoncée pour le parti socialiste le 25 mai prochain ? Bruxelles n’a rien dit : gageons que la décision a été prise en accord avec la Commission européenne, qui craint, elle aussi une percée eurosceptique fin mai. Valls en a profité pour se dire « patriote » et « profondément français ». Gageons que les Français trouveront les ficelles un peu grosses !
Un putsch dans l’air ? Ce 13 mai, voilà cinquante-six ans que De Gaulle revenait aux affaires à la faveur des « événements » d’Algérie, comme on disait alors pudiquement. Pour Maxime Tandonnet, un sarkozyste dit de droite, hier, dans Le Figaro, « la situation politique, économique et sociale de la France actuelle présente d’étranges analogies avec l’année 1958, celle de la disparition de la IVe république ». A quoi il conviendrait d’ajouter une crise identitaire et l’essoufflement des institutions. Seul manquerait l’homme — ou la femme — providentiel. Nous préférons quant à nous la figure du général Monck, restaurateur de la royauté (anglaise), que n’a pas été le général De Gaulle pour la France. Car ce qu’il y a de bien avec la royauté, c’est qu’elle permet précisément de se passer d’homme — ou de femme — providentiel !
François Marcilhac -L’AF 2886