C’est arrivé – vraiment arrivé – à Busalla, une petite ville de 5 700 habitants, dans la province de Gênes en Ligurie. Jeudi après-midi, un immigré Sénégalais de 24 ans est arrivé à la bibliothèque municipale. Il y a cherché en vain le Coran et « des livres de culture islamique ». Furieux, il a passé à tabac, à coups de poing et de pied, les deux responsables présents : une femme de 43 ans, bibliothécaire bénévole, et un homme de 64 ans, animateur de l’association « Pro loco » (l’association culturelle locale). Puis il a mis la bibliothèque à sac, renversant les étagères et jetant les livres par terre, avant de les déverser dehors, sur le trottoir. Le tout en hurlant « Allah akbar! »
Alertés, les carabiniers et les vigiles de la Police municipale ont eu la plus grande peine à maîtriser ce musulman convaincu. « Après une lutte brève mais violente, il a été arrêté et inculpé de dommages aggravés, de résistance à la force publique et de coups et blessures sur les forces de l’ordre ». Il a ensuite été emmené à la prison de Marassi. L’un des policiers municipaux a 7 jours d’ITT.
Examiné samedi, sur ordre du procureur, par les spécialistes du Centre d’hygiène mentale de Gênes, le Sénégalais a été « jugé parfaitement lucide et en état de comprendre et de vouloir ». Il comparaîtra lundi devant le juge d’instruction. « Les carabiniers travaillent actuellement à vérifier que le geste était isolé et qu’il n’y avait pas de commanditaires, ou de compatriotes qui auraient poussé l’individu à agir de la sorte ».
Relayé par toute la presse locale, l’épisode a fait l’objet d’une brève dépêche de l’agence ANSA. Une première réaction politique est arrivée,celle de Francesco Bruzzone, président du groupe de la Ligue du Nord au Conseil régional : « Le moins que je puisse dire est que je suis déconcerté en apprenant des épisodes de ce genre. Mais il fallait un peu s’y attendre. Ce sont des exemples clairs de gens qui arrivent chez nous et qui veulent être les maîtres. Je souhaite que la justice suive son cours et que cet individu ne soit pas remis en liberté après quelques jours ». Francesco Bruzzone a également exprimé sa solidarité aux personnes agressées. « Je suis saisi d’horreur, a-t-il conclu, et j’espère que des nouvelles de ce genre réveilleront le cerveau des gens »