Lu sur le site des Hommes adorateurs :
"Selon Jean-Marie Apostolidès, depuis mai 68, la figure héroïque a été remplacée par l’exaltation victimaire multiculturaliste : toutes les communautés y ont naturellement besoin d’un ennemi infantile commun pour fonctionner : le « raciste » qui, dans notre société contemporaine, assume le même rôle que le diable au Moyen Âge.
« Par l’école, les valeurs de la victimisation sont transmises, discutées, valorisées. Bref, la génération candide a réalisé passivement le rêve de ses parents. Mais cette docilité de surface fait problème, car elle s’accompagne d’une fragilité psychologique se traduisant souvent par un sentiment d’impuissance à modifier le cours des choses. La génération candide se tient dans la dimension de la mémoire car l’Histoire lui fait peur ».
Jean-Marie Apostodès, Héroïsme et victimisation
Hélas, chez de nombreux chrétiens, pessimisme et victimisation ont été de rigueur durant de nombreuses années. Quelles peuvent être les raisons de ce pessimisme qui conduit à la victimisation ? Tentation à laquelle on succombe ? Manque de Foi ? Manque de Force ?
La tentation de la victimisation
Elle peut être réelle, et être un vrai combat que le Seigneur permet pour la sainteté de certaines personnes. Elle n’est pas un pêché, car c’est le consentement qui conduit au pêché. Ne vous troublez point, ne culpabilisez pas si la tentation est là : latentation est au contraire un occasion de se rapprocher de Dieu.
Saint Augustin nous dit à ce sujet que « La tentation est un feu, dans lequel l’or se purifie et la paille se consume, le juste se perfectionne et le pécheur trouve sa perte ; c’est une tempête qui jette l’un à bord et engloutit l’autre. « (In ps. 62. Exhort. ad martyr.)
La solution : C’est Jésus qui nous la donne : « Veillez et priez pour ne pas succomber à la tentation ». Il nous demande donc de veiller comme de bons soldats…
Un manque Foi
Notre Dieu est ressuscité ! Ne l’oublions jamais, et c’est Lui qui nous apporte l’Espérance, pas le monde ! Le chrétien qui consent au pessimisme et à la victimisation n’est, hélas, donc plus chrétien, mais mondain.
Benoit XVI écrivait dans « Spe Salvi » : « En ce sens, il est vrai que celui qui ne connaît pas Dieu, tout en pouvant avoir de multiples espérances, est dans le fond sans espérance, sans la grande espérance qui soutient toute l’existence (cf. Ep 2, 12). La vraie, la grande espérance de l’homme, qui résiste malgré toutes les désillusions, ce ne peut être que Dieu – le Dieu qui nous a aimés et qui nous aime toujours « jusqu’au bout », « jusqu’à ce que tout soit accompli » (cf. Jn 13, 1 et 19, 30) »
La solution : La Foi est une vertu théologale,c’est-à-dire un don de Dieu, une grâce qu’il n’appartient pas à l’homme de faire naître ou de produire. C’est une vertu surnaturelle qui ne nécessite pas d’être travaillée comme les vertus naturelles : on dit qu’elle est infuse. Il est simplement « nécessaire » de prier pour l’avoir et pour la renforcer ! « Seigneur augmente en nous la Foi » (Lc 17,5-6) est une excellente prière quotidienne à avoir ! Ensuite le don appelle une réponse de l’homme.
Un manque de Force
La force est un don de l’Esprit-Saint (il faut donc la demander), mais est également une vertu (à travailler !) appelée « vertu des vertus ». [...] Le pape François évoquait le don de la Force lors de sa catéchèse du 14 mai 2014 : « Par ce quatrième don, l’Esprit de Dieu vient à notre secours, au secours de nos manquements.La force est un don des plus précieux (…) Ce don doit être la toile de fond de notre être chrétien. Il doit alimenter une sainteté vécue dans l’ordinaire de la vie quotidienne. » La solution : La Prière, encore la prière ! Suppliez l’Esprit-Saint de vous envoyer ce don !
La vertu de la force
La force est une vertu morale, c’est à dire acquise par l’éducation, par des actes délibérés et par une persévérance toujours reprise dans l’effort, comme l’indique le catéchisme de l’Eglise Catholique. Il précise également que cette vertu « dispose à aller jusqu’au renoncement et au sacrifice de sa vie pour défendre une juste cause. » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, 1808)
Deux facultés caractérisent la vertu de force : « résister » et « entreprendre ».
- La résistance aux difficultés est associée à la capacité d’offrande à Dieu d’offrande de celles-ci, en résistant au désir de se prendre pour une victime.
- Entreprendre nécessite de faire preuve d’initiative, de décider puis d’exécuter la décision
La solution : Mieux connaitre la vertu de la force, et la travailler, par exemple via un sport qui permet de se dépasser, de surmonter la fatigue. Si la personne n’est pas capable de se dépasser dans le domaine physique, il lui sera difficile de se dépasser dans sa lutte ascétique."