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XIIe Congrès : EUROPE DE LA VIE : Un droit pour la Vie : Éthique et société

Le Président SALAZAR qui pendant plus de 40 ans gouverna le Portugal avec sagesse et fermeté, aimait à répéter que « la politique est une philosophie en action ».

Dans ces quelques mots se trouvent énoncées les causes de la décadence de notre société.

En effet, si nous analysons à la fois l'évolution des idées au pouvoir depuis la Révolution française et l'évolution de la société, on est frappé par la corrélation existant entre ces idées et ce que l'on appelle pudiquement les "faits de société". C'est-à-dire qu'une société vit, agit et évolue selon les idées qu'on lui a inculquées.

A mesure que les lois de l'État se sont éloignées des fondements chrétiens de la société traditionnelle, les mentalités ont commence à évoluer.

C'est ainsi que, insidieusement, notre société occidentale est passée d'une inspiration chrétienne à une inspiration maçonnique. Que l'on ne vienne pas nous dire que c'est parce que la société

a évolué que les lois ont évolué.

Non, le moteur de cette évolution en a été l'esprit des lois. D'abord, en laissant tomber en désuétude certaines lois au nom de l'abolition des tabous et d'une notion fausse de liberté, puis carrément en les remplaçant par des lois permissives.

En voici quelques étapes significatives :

1967 : Loi Neuwirth sur la contraception.

1970 : Loi sur l'autorité parentale. La hiérarchie naturelle est supprimée.

1972 : loi sur la filiation. Elle relativise le mariage et encourage l'illégitimité.

1972 : loi Fontanet. Introduction de l'éducation sexuelle à l'ecole.

1974 : Loi sur la contraception (suite). Les filles mineures, à partir de 13ans peuvent se procurer la pilule à l'insu de leurs parents.

1974 : Majorité à 18 ans.

1974 : Loi Veil-Giscard-Chirac sur l 'avortement.

1975 : Divorce par consentement mutuel. Le principe de l'engagement solennel est fortemenit atteint.

1981 : Abrogation de I'alinéa 2 de l' article 331 du code PénaI. Désormais, les adultes peuvent avoir des relations homosexuelles avec des mineurs consentants.

1982 : Loi Roudy sur le remboursement de l'avortement.

1982 : La Loi Quilliot n'exige plus que les logements soient habités en bons pères de famille.

1983 : Abolition de l'article 40 du Code de la Fonction Publique, qui stipulait qu'un fonctionnaire doit être de bonne mœurs.

Dans le même temps, l'ancien Ministre de l'Intérieur G. Deferre faisait détruire les fichiers recensant les homosexuels dangereux et le Ministre de la Santé n'accepte plus de prendre en compte l'homosexualité dans la liste des ma0ladies mentales établies par I'O.M.S.

Le même Ministre de l'Intérieur lève l'interdiction d'exploiter les bars, hôtels et saunas homosexuels.

Les peines contre la publicité pornographique (affichages, minitels, etc...) tombent en désuétude.

N'oublions pas non plus l'abolition de la peine de mort. Tout cela fait partie d'un tout. Il est toujours bon de connaître les étapes de la progression du mal. Cela permet, avec le recul, de saisir comment la société a été manipulée.

Comment ne pas voir ainsi l'importance du rôle du législateur dans l'évolution des mentalités et comme l'on comprend la claire définition du Président Salazar : « La politique est une philosophie en action ! »

Voyez ce que disait Mme Simone Veil alors Ministre de la Santé de M. Giscard d'Estaing, dans une déclaration au Times du 3 mars 1975 : « En modifiant la loi, vous pouvez modifier fondamenlement le modèle du comportement humain. Cela me fascine. Par le biais d'une loi légalisant l'avortement vous changerez de façon fondamentale la position elle-même de la femme et de l'enfant dans la société ».

Cela fascinait tellement Mme Veil, qu'à la suite de ses coreligionnaires, M. Neuwirth et le Dr P.R. Simon, elle imposait la loi qui porte son nom, sur l'avortement, obtenue au Parlement par une majorité constituée par le bloc socialo-communiste avec, pour un tiers, l'appoint d'une frange de députes libéraux dont les attaches à la Franc-Maçonnerie sont bien connues.

Ainsi, les lois sur la contraception et l'avortement ont été d'abord pensées en loge, puis l'opinion publique progressivement préparée à cette évolution par les médias et enfin soi-disant pour répondre à l'évolution de la société, les lois furent votées.

Ainsi, le législateur ayant créé cette société philosophiquement permissive, en est le véritable responsable.

Voyez comment le législateur répugne, malgré le danger de catastrophe sanitaire, à édicter une loi et des règlements qui permettraient de circonscrire le mal.

Il n'est pas question de rendre la déclaration du SIDA obligatoire, au même titre que la tuberculose, la variole, la syphilis, etc....

Il n'est pas question de créer des "sidatorium", comme l'avait proposé en 1987 M. Jean-Marie Le Pen ce qui avait soulevé alors la fureur de Mme Barzach, Ministre de la Santé de la cohabitation Mitterrand-Chirac et du monde politico-médiatique. Il existe pourtant bien des sanatorium pour la tuberculose, et l'on isole les porteurs de maladies infectieuses.

Pourquoi cette dérogation aux règles sanitaires les plus élémentaires en ce qui concerne les porteurs du SIDA ? Poser la question c'est y répondre.

Tout ce que la classe politico-médiatique a à proposer, c'est la distribution gratuite de seringues aux drogués et la promotion du préservatif auprès de la jeunesse !

Quel amour les jeunes de notre temps pourront-ils se donner dans ce rétrécissement affreux du don de soi à I'être aimé. Voyez comment d'une attitude philosophiquement fausse, on abouti à une attitude politiquement viciée et à la salissure de la société dans ce qui constitue son espoir, sa jeunesse que l'on pervertit.

Je vous disais tout à l'heure que toutes ces lois destructrices avaient été préparées de longue date. Témoin cette information :

Le 18 mars 1973, lors d'un Colloque du Cercle de la Presse, une de ces nombreuses courroies de transmission des mots d'ordre maçonniques, colloque qui portait sur les sujets d'actualité du jour, un des intervenants, une femme, dont le nom n'a pas été cité, déclarait : « Ce que nous voulons, c'est détruire la civilisation chrétienne. Pour cela, nous devons détruire la famille. Pour détruire la famille, il faut l'attaquer dans son maillon le plus faible. Son maillon le plus faible est l'enfant qui n'est pas né encore. Donc nous sommes pour l'avortement ».

Quelques jours plus tôt, le Grand Orient de France avait organisé un colloque sur le thème : contraception et avortement que le Grand Maître Prouteau développait ainsi : « l'avortement ne doit plus être un délit : la contraception est un droit, l'éducation sexuelle un devoir. La loi moderne en la matière doit reconnaître le droit à la liberté de conscience, au libre choix ».

Si un enfant dérange, un vieillard aussi, de même qu'un malade et l'on recommence le même scénario de l'apitoiement sur la déchéance physique, la souffrance et puis aussi que cela coûte cher à IR société !

On fait ainsi vibrer toutes les cordes, Ia pitié facile et Puis l'intérêt. Cela coûtera moins cher !

On pourrait peut-être commencer par supprimer le remboursement de la pilule et de l'avortement ! Si l'on observe le manège que l'on nous monte pour nous habituer progressivement à l'idée de l'euthanasie, on fait de bien curieuses constatations :

« La logique socialiste, écrivait Jacques Attali, Conseiller de M. Mitterrand, dans sa contribution au livre "l'Avenir de la Vie", c'est la liberté et la liberté fondamentale, c'est le suicide ; en conséquence, le droit au suicide direct ou indirect est une valeur absolue dans ce type de société ».

Dans ce type de société, est-il besoin d'être plus clair ? Voyez comment tout s'enchaîne, tout se tient de la déclaration de Simone Veil à celle de Jacques Attali, comment l'une complète l'autre :

Mais M. Attali poursuit, écoutons-le : « Dès qu'il dépasse 60 - 65 ans, l'homme vit plus longtemps qu'il ne produit et il coûte cher à la société ». « La vieillesse est actuellement un marché, mais n'est pas solvable ». « Je suis, pour ma part ,en tant que socialiste, contre l'allongement de la vie (...). L'euthanasie sera un des instruments essentiels de nos sociétés futures ».

Qu'en termes choisis cela est dit !

Peut-on plus clairement annoncer le but recherché ?

Il est vrai que M. Attali à 41 ans, a encore le temps de changer d'avis, si toutefois la société qu'il appelle de ses vœux lui en laisse la possibilité.

En 1967, le magazine américain Life, révélait que la Fondation Ford, qui verse des millions de dollars au Population Council, présidé par John Rockfeller, commanditait les entreprises anti-natalistes dans le monde entier : « Quinze ans et 90 millions de dollars après son effort initial, la Fondation Ford peut se vanter que son appui financier fut le plus puissant facteur qui a poussé les masses à l'acceptation du Birth Control" (...). Ainsi, n'importe lequel des 2 500 projets ou idées que la Fondation Ford finance actuellement, pourrait bien un jour s'instaurer dans de nouvelles lois passées par des législateurs qui ne sauront jamais que la Fondation Ford les aura poussées jusqu'à leur bureau ». (Life, 9 juin 1967, page 66)

Pourquoi cett démarche secrète, feutrée, s'il ne s' agissait que du bien de notre société ?

D'ideal, de grand dessein national à proposer à la jeunesse, point rien qu'un individualisme forcené et un arrivisme à tout prix, au détriment d'une vision du bien commun. Un autre exemple de cet acharnement. La façon dont la pilule abortive RU 486 a été imposée en France.

A l'automne1988, on apprend que la pilule RU 486 est présente.

Or, à la suite de véhémentes protestations des milieux catholiques américains et français, les laboratoires Roussel UCLAF décident en octobre 1988 de ne pas commercialiser ce nouveau produit. Quelques jours plus tard, en apprend que M. Evin a forcé le laboratoire à revenir sur sa décision et à mettre en vente la pilule RU 486, pour des "raisons de sante publique" (Sic). Force est de constater une nouvelle fois que la grossesse est considérée par certains comme une maladie. Or, cette pilule a été imposée pour des raisons philosophiques de même que son refus était philosophique. La volonté d'imposer à tout prix leur vision philosophique les mêmes à violer la loi.

Mme Christine Boutin, Député indépendante des Yvelines a accusé, à l'Assemblée nationale M. Evin et le Gouvernement « d'avoir agi en toute illégalité, la décision de commercialiser ce produit a été prise sans que l'A.H.M. (autorisation de mise sur le marché) obligatoire pour tous les médicaments n'ait été accordée ».

Et Mme Boutin de poser cette question : « que vaut la décision d'un Ministre qui s'arrange à ce point avec la loi ? ».

Ne s'agit-il pas là de façon de plus en plus évidente d'une véritable dictature hypocrite au nom d'une, soi-disante liberté de tout faire ?

Le plus saisissant de l'évolution de Ia notion d'éthique de notre société, c'est que, en fait, il s'agit d'un transfert de la permission de tuer.

De tous temps, les sociétés se sont dotées de lois d'auto-défense qui leur permettaient légalement et moralement de tuer :

– légitime défense de l'individu

– légitime défense de la société contre le crime

– légitime défense de son pays lors d'une guerre.

Or, que constate-t-on aujourd'hui ?

La légitime défense de l'individu est de plus en plus mise en cause et même punie. Les faits divers de personnes agressées qui en se défendant tuent leur agresseur et se retrouvent en prison sont légion en France. Il faut parfois des manifestations populaires pour obtenir la libération de l'emprisonné.

La légitime défense de la société est déjà remise en question depuis l'abolition de la peine de mort.

Les crimes les plus odieux restent ainsi pratiquement impunis puisque dans le même temps, non seulement, ils ne sont plus passibles de la peine de mort, mais les soi-disant peines de substitution ne sont jamais incompressibles en dépit des promesses du législateur, tel le funeste Badinter, mais toute la sollicitude est réservée à cette pègre au détriment du respect des victimes.

L'explosion de grèves des gardiens de prison en France n'a pas eu d'autres origines que cette préoccupation palpable dans le rapport de M. Bonnemaison, d'améliorer encore le sort des criminels en prison, à ce point qu'il est à l'heure actuelle préférable d'être en prison pour le meurtre le plus odieux que d'être pauvre ou chômeur en fin de droits.

Le pouvoir socialiste, qui n'a pas utilisé la force contre les grévistes des transports publics, de la poste, etc... qui avaient paralysé La France pendant plus de deux mois fin 1988, n'a pas hésité à l'utiliser contre les gardiens de prison, car cette grève gênait les criminels et leurs avocats.

Les remises de peines, scandaleuses, aboutissent à remettre en circulation de véritables bêtes fauves, des sadiques et autres anormaux qui recommencent leurs forfaits sitôt libérés.

Or, face à ce laxisme, à cette indulgence envers le crime, on assiste dans le même temps où la peine de mort est abolie à l'introduction peine de mort contre l'innocent, l'avortement remboursable et l'euthanasie que l'on cherche el imposer.

Il s'agit donc d'une véritable inversion du but, des motifs et des justifications, que la société, par le biais du législateur, a de donner la mort.

Autrefois justifiable moralement et admis par l'Église pour la défense du citoyen, de la société et de la Patrie, aujourd'hui détourné de son but et tourne contre l'innocent et le faible.

C'est pour ces mêmes raisons. que l'Armée et l'esprit patriotique sont tellement galvaudés aujourd'hui.

Voila l'inversion de l'éthique à laquelle nous assistons, sous couvert de bons sentiments.

Il est tout de même surprenant de constater que les plus fervents opposants à la peine de mort soient aussi les des acharnés défenseurs de l'avortement et de l'euthanasie, de l'assassinat de l'innocent et du faible. Cela doit tout de même avoir une signification politique et une

cause philosophique et doit nous faire réfléchir.

Ainsi, la conjonction des lois permissives entraînant la dénatalité de notre peuple et de la politique d'immigration-invasion, vise à terme à la disparition de notre identité nationale, culturelle et religieuse au profit d'un mondialisme cosmopolite.

Je pourrais continuer longtemps encore avec des exemples de ce genre, avec ce que l'on appelle hypocritement des "faits de société", et qui ne sont que les conséquences de la décomposition de la société traditionnelle sous les coups des idéologies matérialistes, marxistes et maçonniques.

Ce que je souhaite, vous avoir fait saisir au travers de cette causerie, c'est que la société n'évolue pas toute seule, qu'il n'y a pas de sens de l'histoire Comme une fatalité aveugle à laquelle nous devons nous soumettre.

Cela, c'est ce que l'on veut nous faire croire, pour bloquer nos réactions.

Non, les sociétés et les civilisations vivent, évoluent, meurent ou se sauvent en fonction des forces, des idéologies en présence et rien n'est jamais acquis.

C'est celui qui pousse le plus fort qui l'emporte.

C'est pour cela que la phrase du Président Salazar prend toute sa signification : « la politique est une philosophie en action ».

C'est pour cette raison que tout homme, croyant ou non, conscient des valeurs que la religion catholique apporte à la société, par son adéquation avec la nature humaine, se doit de ne pas négliger le combat politique, de ne pas l'abandonner entre les mains de l'adversaire.

Ce n'est pas le libéralisme permissif ouvert aux mots d'ordre maçonniques qui peut nous sauver.

Seul un État nationaliste constitué dans ses hiérarchies naturelles, basé sur l'expérience de l'histoire et respectueux de la tradition catholique, peut restaurer les valeurs morales et civiques qui ont fait notre civilisation.

C'est a un combat global auquel nous sommes appelés, non pas à un combat sectoriel, qui méconnaîtrait les causes premières du mal.

Il nous faut donc, à la fois nous former doctrinalement et participer à la vie de la Cité, sous peine d'assister impuissants à l'établissement d'une société inhumaine dont nous serons responsables devant nos enfants et devant notre Créateur.

Ne soyons pas des "Jérémies assis".

Philippe Ploncard d'Assac

© Laissez-les-Vivre – SOS Futures Mères, mars 1990

http://ploncard-dassac.over-blog.fr/2014/06/p-p-d-assac-pour-le-xiie-congres-de-sos-tout-petit.html

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