Si les mots ne coûtent rien, autre chose est de les traduire en actes.
Est-ce en découvrant dans les livres l’histoire universelle et celle de son pays, est-ce en se référant à des modèles plus récents, voire en tirant les leçons de son expérience personnelle et de sa longue fréquentation des hommes et du milieu politiques, que François Hollande, quitte à forcer sa nature, a appris ce que c’était que gouverner ? Convenons-en : il est arrivé à plusieurs reprises, depuis son élection, en mai 2012, que le président de la République surprenne tout son monde et s’étonne peut-être lui-même en prenant ou du moins en annonçant des décisions d’importance.
Ainsi lorsqu’en décembre 2012 il a lancé l’opération Serval au Mali. Ainsi lorsqu’en décembre 2013 il a lancé l’opération Sangaris en Centrafrique. Ainsi lorsqu’en janvier dernier il a amorcé le grand tournant du quinquennat avec ce « pacte de responsabilité » qui prétendait réconcilier le socialisme et l’entreprise. Ainsi encore lorsqu’il y a quelques jours, il donnait le coup d’envoi de la grande réforme territoriale qui devait faire de lui, en somme, à deux siècles de distance, l’égal d’un Premier consul nommé Bonaparte. Gouverner, n’est-ce pas, c’est choisir. Gouverner, c’est trancher.