Jean-Frédéric Poisson demande à l'UMP d'être clairement un parti de droite :
"[...] Avec les décisions installant un prochain congrès de l’UMP à l’automne fleurissent les déclarations annonçant la nécessité d’un rapprochement avec le centre. Il faudrait d’abord clarifier le contenu d’un tel rapprochement, mais à titre préliminaire, on peut déjà dire clairement ce qu’il ne doit pas être : la conversion définitive de la droite française à une vision social-démocrate, ne correspondant pas au rôle que doit assumer une grande formation de droite en France, ni à l’attente de ses électeurs, de ses sympathisants, de ses élus et de ses militants.
Comme à toute grande formation politique, il revient à l’UMP et à ses alliés d’assumer la mission de défendre les valeurs dites « conservatrices » dans le débat public. On peut en donner quelques exemples: la promotion de la famille ; l’opposition au droit de vote des étrangers ; une place juste accordée à la liberté religieuse ; le refus d’une organisation européenne fédérale dans laquelle se dissoudrait notre pays ; une conception à la fois souple et humaine des relations de travail et de l’économie libre d’entreprise ; le fait de consulter le peuple français sur les questions importantes et la reconnaissance de son droit à le demander ; etc.
[...] Ces derniers temps, à tort ou à raison, nos familles politiques ont pu donner l’impression de courir après des conceptions qui ne sont pas les leurs, et de manifester de la faiblesse dans la résistance au projet de nos adversaires. A ceux de la gauche, d’abord, qui embrasse – paradoxalement – tous les thèmes individualistes sur le plan sociétal, et ne conserve un esprit « collectif » qu’en matière de réglementation et de politiques publiques. A ceux de l’écologie, dont la conception soupçonneuse de la nature humaine imprègne désormais bon nombre d’esprits, au point parfois de faire perdre de vue que la valeur suprême sur cette terre demeure la personne humaine.
Le bruit de fond médiatique entretient constamment l’illusion que ces conceptions seraient partagées par l’ensemble de l’opinion française. C’est faux. Le rôle d’une grande formation politique de droite consiste à déployer toute son énergie pour combattre ces faux-semblants. Toute forme de compromission ou de faiblesse dans ce combat conduirait à la perte de sens, la perte de repères et à l’échec. [...]"