Lorsque Christophe Colomb, en route vers l’Amérique, démontre à son équipage médusé qu’on peut faire tenir un œuf sur une table, qu’il suffit pour cela d’en briser la coquille, il ignore qu’il vient d’inventer une méthode presque aussi révolutionnaire que ce qu’il découvrira bientôt au bout de sa longue-vue.
Une méthode qui consiste à trouver à portée de main la solution d’un problème qui semblait insoluble. Tel l’œuf de Colomb, l’essai de Jean-Louis Harouel, Revenir à la nation, sera sans nul doute accusé de simplisme par ceux qu’il dérange et feignent d’oublier que la simplicité est la marque des grands livres. Celui-ci, de fait, ne s’embarrasse pas de circonlocutions, et il suffit de lire le titre pour comprendre où il veut en venir. Ou en revenir.
À la nation : c’est que celle-ci, bien qu’elle paraisse définitivement ringarde à certains, demeure la cellule fondamentale de l’ordre politique. La nation, qui renvoie à l’idée de naissance, est en effet le lieu de l’héritage : c’est elle qui relie le passé au présent et à l’avenir par l’intermédiaire de la culture et de la mémoire − et Jean-Louis Harouel de rappeler, à ce propos, que même la conception « républicaine » d’Ernest Renan ne se borne pas à une approche volontariste et individualiste : elle la combine à une dimension collective et historique. Si la nation selon Renan peut être « un plébiscite de chaque jour », c’est parce qu’elle traduit « la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu », le désir de prolonger un enracinement dans une appartenance commune qui se situe dans le temps pas moins que dans l’espace. [...]
Frédéric Rouvillois - La suite sur Causeur
RAPPELONS QUE JEAN-LOUIS HAROUEL A RÉCEMMENT ACCORDÉ UN ENTRETIEN À L’ACTION FRANÇAISE. LIRE ICI
http://www.actionfrancaise.net/craf/?La-nation-et-l-oeuf-de-Colomb-Jean