L'Amérique est une cocotte-minute prête à imploser.
Elle s’est pris le rêve américain en pleine tronche. C’était à Cleveland, mercredi de la semaine passée. La vidéo postée sur YouTube montre l’assaut particulièrement sauvage d’une enfant blanche de 10 ans, Danielle Fair, par une ado noire de 13 ans qui lui aurait — d’après les témoins — crié « cracker », mot d’argot américain que l’on pourrait traduire par « bouseux de blanc ». « Cracker », c’est un peu l’équivalent de « nigger » (négro). D’ailleurs, aux « States », on ne prononce même plus le mot « nigger », même pour le critiquer ! On parle sobrement de « N word »…
Dans l’affaire de Cleveland, le rouleau compresseur du politiquement correct s’est mis en marche rapidement. La police, au début, a enquêté sur un « hate incident », un « incident de haine » ; comprendre, dans ce magma de novlangue, incident « raciste ». Puis, on ne sait pourquoi, elle a dû soudain changer son fusil d’épaule en qualifiant l’agression de… simple incident.
Le cas inverse — une jeune Noire agressée par une Blanche lui criant « sale négresse » — aurait, à juste titre, provoqué un tsunami d’éditoriaux enflammés dans la presse américaine. La presse française aurait probablement fait de suite la une sur « l’horrible attentat raciste » (titre probable de Libé) ou le « plus jamais ça » (titre probable de L’Express). Sur France 2, après un discret « Yes ! » en voyant les images, Pujadas aurait pris son air de croque-mort sympa, tandis qu’au Grand Journal, des experts auraient glosé sur le retour du KKK devant une Marion Le Pen consternée. Mais là, nothing ! Passez votre chemin, citoyen !