Le leader de l’Ukip y est parvenu grâce au ralliement d’une dissidente du Front National.
L’europhobe britannique Nigel Farage a annoncé mercredi la formation d’un groupe au Parlement européen à la suite du ralliement d’une dissidente du Front national français.
Pour sa part, la présidente du FN, Marine Le Pen, devrait être en mesure d’annoncer rapidement la formation de son propre groupe grâce au ralliement des élus polonais du KNP et d’un élu bulgare du VMRO, une formation ultranationaliste, a indiqué à l’AFP une source proche du dossier.
« Je suis très fier d’avoir formé ce groupe avec d’autres députés et nous nous engageons à être la voix du peuple », a annoncé le chef de l’Ukip, Nigel Farage, dans un communiqué. « Nous serons à l’avant-garde pour le rétablissement de la liberté, de la démocratie nationale et de la prospérité en Europe », a-t-il ajouté.
Le groupe EFD (Europe, liberté, démocratie) comptera 48 députés, dont Joëlle Bergeron, élue en France sur les listes du FN mais qui a refusé de céder son siège malgré les injonctions de la direction du parti.
Il rassemble des élus de sept pays, le minimum requis pour former un groupe politique au Parlement européen. Les 24 députés de l’Ukip en forment l’ossature et s’y retrouvent également les 17 élus italiens du Mouvement 5 étoiles de Beppe Grillo.
Le Pen dans la dernière ligne droite
Mme Le Pen a de son côté déjà passé une alliance avec le Parti pour la liberté (PVV) du Néerlandais Geert Wilders, le Parti de la liberté autrichien (FPÖ), le Vlams Belang et la Ligue du Nord italienne. Ils devraient être rejoints par les élus du KNP polonais et du VMRO bulgare. Si ces ralliements sont confirmés, elle pourra former le 8e groupe du Parlement européen qui comptera 43 élus.
Outre une plus grande visibilité, d’éventuelles présidences de commissions ou de sous-commissions, un groupe donne l’assurance de recevoir entre 20 et 30 millions d’euros de subventions au cours des cinq prochaines années, hors salaires et avantages des députés.
M. Farage a toujours refusé de s’allier avec le Front national, qu’il juge antisémite. Cette image antisémite lui a fait perdre d’autres alliés potentiels. Les Démocrates suédois (SD), avec lesquels il siège au sein du parti paneuropéen Alliance européenne pour la liberté (AEF), ont pris leurs distances et ses deux élus ont rejoint l’EFD.
La date limite pour la constitution des groupes a été fixée au 23 juin.