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70 ans après Bretton Woods, la suprématie du dollar de nouveau sur la sellette

L’affaire BNP Paribas, 70 ans après la conférence de Bretton Woods, projette à nouveau les projecteurs sur la prépondérance du dollar dans le système monétaire international
L’amende de près de 9 milliards de dollars infligée à BNP Paribas par la justice américaine le mois dernier souligne la toute-puissance du billet vert dans le système monétaire, commercial et financier mondial. Pour avoir réalisé des transactions en dollar avec l’Iran, le Soudan et Cuba, des pays sous embargo américain, la banque française s’est attiré les foudres américaines. Et déclencher l’ire du monde politique français. Le ministre des Finances français, Michel Sapin, notamment a estimé que la prééminence du dollar   «  conduit aussi nos entreprises à être parfois exposées à des risques de change qu’elles pourraient éviter ». « Nous devons reconsidérer le poids du dollar et les conséquences d’une évaluation des prix en dollar lorsque cela signifie que la législation américaine s’applique en dehors des Etats-Unis », a-t-il ajouté. D’où son appel pour faire progresser « l’usage de l’euro comme monnaie d’échange internationale ». Le ministre français n’est pas le seul à contester la suprématie du dollar. Les autorités chinoises s’efforcent, de leur côté, de développer l’usage du renminbi (voir ci-contre). Et plusieurs pays émergents ou en développement tentent tant bien que mal de s’émanciper de la monnaie américaine pour leurs opérations commerciales. En mars 2013, une étude de la Development Bank of Singapour attribuait la baisse de l’activité économique de toute l’Asie après la chute de Lehman Brothers en septembre 2008 au gel des financements en dollars « si crucial pour le commerce international de l’Asie. Pas de crédits, pas de commerce, pas d’activité. Fin de l’histoire ».
Mais, de l’avis de la plupart des économistes et analystes, la prédominance du dollar dans le système monétaire international devrait perdurer pendant de nombreuses années . Le yuan chinois ne peut pas encore le remplacer. En un peu plus de 10 ans, l’euro n’est parvenu qu’à seulement écorner le pouvoir d’attraction du billet vert. A ce jour, les Etats-Unis, avec Wall Street, disposent de la principale place financière mondiale. Leurs marchés sont suffisamment développés, profonds et sûrs pour offrir des actifs sur lesquels les réserves des banques centrales mondiales vont s’investir. La plupart des matières premières – agricoles ou énergétiques - sont cotées en dollars et sur les places américaines. Même si Christophe de Margerie, le PDG de Total a reconnu lors des rencontres économiques d’Aix en Provence début juillet que rien n’empêche de payer le pétrole en euro. « Le cours du baril de pétrole est coté en dollars. Une raffinerie peut prendre ce cours et utiliser le taux de change de l’euro/dollar et payer en euros », a-t-il expliqué.
Certes, mais dans l’histoire monétaire et financière, la puissance économique et commerciale d’un pays est toujours allée de pair avec la domination de sa monnaie. Ce qui n’empêche pas de pointer les insuffisances du système monétaire international actuel, né des décombres de la seconde guerre mondiale, en 1944, lors de la conférence de Bretton Woods et qui a fini par éclater au début des années 1970. D’abord avec la fin de la convertibilité du dollar en or en 1971, puis la généralisation des taux de change variable, en 1973, consacrée quelque temps plus tard à Kingston en 1976 par les accords de la Jamaïque. Ces derniers avaient dévolu au Fonds Monétaire International la surveillance des monnaies. Néanmoins, le flottement des devises a nécessité très tôt un pilotage. Ce dernier a été assuré avec plus ou moins de satisfaction par le forum des sept pays les plus riches (G7). Transformé aujourd’hui en G20 du fait de l’émergence de nouveaux géants économiques, l’exercice est devenu plus ardu, sinon impossible. L’heure est plutôt au chacun pour soi et à la guerre des changes larvée. La grande crise lors de son paroxysme en 2009 avait laissé espérer l’organisation d’un nouveau « Bretton Woods ». L’ex chef de l’Etat français, Nicolas Sarkozy l’avait souhaité dès 2008. Il n’en a rien été. Le système reste en l’état et le dollar continue d’imposer sa loi.

Les Echos :: lien

http://www.voxnr.com/cc/di_antiamerique/EupypylVAFONqVOsja.shtml

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