Le mardi 29 juillet 2014, Alain Jakubowicz, président de la LICRA, a été reçu par Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur (PS) afin de renouveler la convention liant la Licra au Ministère de l’Intérieur. Une convention entre le ministère de l’Intérieur et la Licra ? De quoi s’agit-il ?
Le 1er décembre 2010, Brice Hortefeux, ministre de l’Intérieur (UMP) et Alain Jakubowicz, président de la Licra, signaient une convention aux fins que ministère de l’Intérieur et Licra « conjuguent leurs efforts dans la lutte contre le racisme et l’antisémitisme ».
Yves-Marie Laulan, économiste et démographe, avait parfaitement décrypté les conséquences de cette convention dans un communiqué toujours d’actualité.
(…) En vertu de cet accord, chaque commissariat de police, chaque gendarmerie recevra pour diffusion la documentation de la LICRA. Une formation à l’antiracisme est prévue dans les écoles de police et de gendarmerie. Une coopération avec la LICRA est prévue en matière de « veille sur internet » pour prévenir les « dérives » sur la Toile complétée par des « échanges de statistiques ».
Voilà que le ministère de l’Intérieur devient ainsi formellement non seulement le financier de la Licra au travers des subventions versées à cette association, mais au surplus, son informateur.
En outre, cette démarche ne manque pas de soulever un certain nombre de questions, notamment de nature juridique. Est-il légal que le gouvernement passe une convention avec une association de la loi de 1901 en l’associant étroitement aux prérogatives de la puissance publique en matière de répression des dérives alléguées du racisme ? (…) Est-il légal que policiers et gendarmes, dont ce ne sont pas les fonctions reconnues par l’Etat, se fassent les agents involontaires de la publicité de la LICRA