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"Le couple d’Australiens accusés d’avoir abandonné Gammy, leur fils trisomique, porté à terme par une Thaïlandaise dans le cadre d’une « gestation pour autrui », a avoué ce week-end qu’il aurait mieux valu selon lui que l’enfant soit avorté.
David Farnell a déclaré au cours de la première interview publique donnée par le couple au journal australien 60 Minutes : « S’il avait été possible de faire “terminer” l’embryon en toute sécurité, nous l’aurions probablement “terminé”. » Je choisis délibérément le terme anglais, violent mais juste, de « terminer » au lieu d’écrire avorter, même si ce dernier mot est plus exact. Car il s’agit bien d’une fin violente. Non d’une « interruption ».« Je ne crois pas qu’il y ait de parent qui désire un fils ayant un handicap », a-t-il poursuivi, flanqué de son épouse Wendy. « Les parents veulent que leurs enfants soient heureux et en bonne santé et qu’ils puissent faire tout ce que font les autres enfants. »Mieux : le couple a révélé qu’ils ont demandé à l’agence de gestation pour autrui opérant à Bangkok de leur faire une ristourne parce que l’un des deux enfants portés s’est révélé atteint de trisomie 21. « Je leur ai dit : “Rendez-nous notre argent. Tout cela est de votre faute. » Le couple accuse l’agence d’avoir mal fait son travail parce que le diagnostic de trisomie 21 n’a été fait qu’à un stade avancé de la grossesse, et ils ont donc été avertis très tard. « Nous étions très désemparés et nous leur avons dit : “C’est de votre faute. Vous devez maintenant assumer au moins une part de la responsabilité. »[...][...]Le tollé international autour de l’affaire Gammy a quelque chose de surréaliste. Tout le monde sait que la GPA, c’est de la location de ventre : même Pierre Bergé. 96 % des enfants à naître diagnostiqués porteurs (ou plutôt probables porteurs) de trisomie 21 sont avortés en France ; la proportion est semblable dans d’autres pays dits civilisés. La « réduction embryonnaire » – l’élimination d’un bébé malformé ou juste de trop au cours d’une grossesse multiple – est elle aussi monnaie courante. L’existence de contrats relevant de l’esclavage dans le cadre de la GPA est elle aussi connue de tous, ou peut l’être avec un minimum de curiosité.On sait déjà quelle sera la retombée de cette tragédie pour la France : on réclamera l’encadrement légal de la pratique de la GPA afin que les femmes et les couples n’aillent pas l’organiser à l’étranger dans des conditions épouvantables…"