Exclusivité du Salon Beige: la diffusion des différents articles du dossier dePolitique Magazine consacré à l'indispensable réforme nationale. Aujourd'hui, Anne Bernet.
Instrument de combat idéologique, d’abord destiné à discréditer le passé catholique et royal de la France auprès des jeunes générations, l’enseignement de l’histoire, en France, a pris, depuis une cinquantaine d’années, le phénomène allant en s’amplifiant, une dimension supplémentaire.
C'est désormais toute la civilisation occidentale et chrétienne qui est mise en accusation.
Efficace, la méthode a des contreparties dangereuses que nos gouvernants n’avaient pas vu venir. Là comme en maints autres domaines, les dangers de leurs choix se révèlent crûment. Et avec eux, les remèdes à apporter.Partager un passé commun est, avec le partage d’un sol et d’une langue, un élément constitutif du sentiment national. Prendre conscience de ce passé, le connaître, l’admirer, l’aimer, se sentir lié intimement à ses héros, vouloir les imiter et poursuivre leur oeuvre a toujours relevé d’une éducation civique, patriotique, morale qui allait de soi dans toutes les cultures. Le retournement contre-nature opéré ces dernières décennies, déconstruisant la mémoire nationale, la rendant odieuse, cherchant à lui substituer des modèles exogènes apparaît donc pour ce qu’il est : l’un des facteurs de dissolution voulus de l’identité française destinée à se fondre à moyen terme dans un vaste magma cosmopolite et matérialiste.
Les républicains ont tôt compris, à la différence de leurs adversaires politiques, comment se servir de l’histoire pour façonner les mentalités et amener le « peuple » à partager leurs idées. D’une tranquille malhonnêteté intellectuelle et factuelle, Michelet, Louis Blanc, Henri Martin, grands conteurs désireux de convertir les foules à l’évangile républicain, ont popularisé une histoire de France partisane, reprise par les manuels de l’enseignement laïc et obligatoire. Leurs lecteurs, incapables de relever les mensonges, partis pris et à peu près de ces livres, ou trop naïfs pour imaginer, en un temps où l’imprimé possédait encore une espèce de sacralité, qu’un « savant » pût mentir, adhérèrent à ce que l’on appela « le roman national », et, s’agissant des instituteurs laïcs, « hussards noirs de la république », l’enseignèrent avec la ferveur qu’ils eussent mise à proclamer la parole de Dieu.
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