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RESIDENCE SENIORS-EHPAD : MEME TRISTESSE

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Jacques Mayadoux
Le livre de Victor Castanet, Les Fossoyeurs (1)sur les EHPAD, a attiré l'attention du grand public sur la triste fin de vie de nos aînés très souvent handicapés. Le cours de la bourse des profiteurs de la détresse humaine a baissé, les contrôles réglementaires après bien des compromissions se sont faits plus rigoureux. Sur le fond, nous pouvons penser à une légère amélioration du quotidien dans ces mouroirs.
Un de mes amis proches, ancien maire adjoint, durant plus de trente ans, d'une commune de Seine-Saint-Denis habite depuis bientôt deux ans dans une station balnéaire bretonne, dans une "résidence services séniors". À la suite d'un AVC, il est contraint de se déplacer dans un fauteuil roulant.
"On vit tellement mieux quand on se sent bien entouré dans un environnement chaleureux, dans un appartement adapté à ses envies. Ici, on est indépendant mais entouré ; ici, on se sent vraiment chez soi." Quels beaux slogans, quelles belles phrases inventées par un publicitaire trentenaire aux dents longues assis devant un bureau noir dans une rue que l'on peut imaginer proche des Champs-Élysées.
La réalité, mon ami la vit au quotidien. Moi, je ne fais que passer, dispensant un sourire aux locataires qui attendent l'heure du repas de piètre qualité dans la salle d'entrée.
Comment ne pas penser à la chanson du regretté Jacques Brel, Les Vieux, qui décrit avec réalisme la fin de vie dans les années 1960 ?
Dans ces machines à réaliser des profits, tout est fonctionnel, tout est pesé, comme le misérable steak haché ou les deux biscottes du matin. Et pourtant, mon ami ne demande qu'une chose, un sourire qui ne soit pas mécanique, un petit mot gentil lorsqu'il croise un membre du personnel. Mais à ces petites attentions, il n'a pas droit, ou alors à de rares exceptions.
Il faut impérativement humaniser ces établissements à faire du fric, souvent filiales de groupes d'assurances ou de géants de l'immobilier. Il faut virer ceux de leurs petits directeurs qui se rendent insupportables à force d'arrogance, de suffisance... 
La famille, cellule de base de notre société, hélas souvent considérée aujourd'hui comme désuète, a souvent abandonné ses aînés, la procuration sur le compte bancaire ayant été signée trop rapidement. Nos élus doivent donc réfléchir à une véritable politique familiale qui permette d'offrir à nos anciens une fin de vie digne. Et ils doivent la mettre en œuvre !
Certains affirment que les retraités ne paient pas assez d'impôts. Honte à ces bobos dénués de cœur (et de jugeote) qui ne méritent que notre mépris.
 
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(1) Les Fossoyeurs, Victor Castenet, Fayard, 2022, 400 pages.

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