Une récente étude rapporte que 43 % des adolescents subiraient une situation de malaise psychologique.
Comment pourrait-il en être autrement ? La décomposition des familles reste probablement la première cause de la perte de repères des adolescents de notre pays. Quand le féminisme, cheval de Troie de la destruction de la famille traditionnelle, est passé, rien ne repousse forcément. Trop de libertés tue certainement la liberté, qui n’est rien de plus que la liberté de chacun en conformité avec ses propres aspirations, et non une liberté imposée par la loi.
Mais voilà, à trop vouloir élargir le spectre de la dite Liberté, ce depuis 1968, et à jouer avec les règles et les traditions, qui scellent les sociétés et les rendent fortes, les familles se sont disloquées en familles recomposées, familles monoparentales ou autres familles homoparentales. On est bien loin du patriarcat, qui assurait une stabilité, un ordre familial ordonnant l’obéissance au père de famille. Aujourd’hui, sans règles établies, faisant passer les familles traditionnelles pour des entités presque exceptionnelles, les adolescents sont victimes d’un manque d’autorité, de compréhension, de soutien de la part de parents qui, bien souvent, sont tiraillés par les problèmes de travail pour ne citer que ceux-ci.
Au-delà des questions matérielles, il faut parler de l’âme de la famille, de l’entraide, de la solidarité. En vidant de son contenu la mission même de la famille, la transmission entre générations, les élites, la gauche, l’Education nationale ont hypothéqué l’avenir de la Nation. L’économie de marché, la globalisation sont venus pervertir les esprits un peu plus, faisant de nos ados des consommateurs de portables, d’informatique, de MP3. Il en faut plus pour donner une substance et un but à un être humain...
En déracinant les attachements traditionnels, le système économique et éducatif brise les liens humains qui régissent les sociétés et les transcendances (Nation, familles, transmission) et fabrique des consommateurs à la chaîne, sans nationalité, sans âme, sans religion, façonnés par l’athéisme mode Education Nationale ("l’Ancien Régime c’est le mal, la Révolution a libéré la France de l’Eglise, le Roi était un tyran" et on en passe ...). Seule une éducation vivante des traditions françaises et européennes, suivie d’une éducation au savoir-être, mêlant philosophie, catholicisme, sport, arts, pourrait forger des élites jeunes et responsables, au service du Bien commun. Une jeunesse sans but est une jeunesse perdue, et une jeunesse qui versera dans la dépression, l’égoïsme, et la perdition.
Sans esprit et sans culture, la jeunesse ne fera que reproduire une société détruite, où le mal règne et où ce qui devrait être passe pour de la ringardise... Heureusement certaines familles savent réagir, suivent la scolarité de leurs enfants, leur transmettent des valeurs morales et chrétiennes. Car la société ne peut se passer de ces valeurs, qui encouragent le regard sur l’Autre, la sauvegarde de la paix civile. Sans ces valeurs, c’est bien une catastrophe qui s’annonce, où les Français seront divisés en deux catégories : ceux qui, bridés par l’ignorance, seront relégués généralement dans les classes pauvres, et ceux qui pourront accéder aux meilleurs emplois, aux savoirs académiques et à une culture solide. C’est déjà le cas malheureusement, mais le phénomène ne fera que s’amplifier avec les années.
Non, tout ne se vaut pas. Tout n’est pas économique comme l’ont chanté nos marxistes pendant des décennies, préparant le terrain et les esprits aux mondialistes. Certaines choses ne s’achètent pas : l’éducation, les valeurs, la religion, la Nation, l’âme, le civisme qui en découle. Solution ? apprendre à nos jeunes à lire l’Histoire de France, faire du sport, aller à l’Eglise, pratiquer le scoutisme, s’enrôler dans des actions de solidarité avec les plus modestes, avoir une critique de la société, penser au Bien commun. Il existe des alternatives à la décérébration de masse. En bref, commençons par éteindre les télés et ouvrir des livres d’Histoire ...
Philippe Perrin