Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

La social-démocratie : un totalitarisme à l’épreuve des populismes

Panne généralisée de l’ascenseur social, effondrement économique par l’action conjuguée de la désindustrialisation et l’activité parasitaire de la « bancocratie », faillite complète du modèle d’État providence accentuée par l’indolence du corps politique : en dépit de tous ces signes probant de faillite, nos États s’entêtent à mener une politique ouvertement antisociale.
Un processus qui se poursuit, malgré la colère rampante, par la simple volonté d’une minorité « d’abuseurs » issue du politique, de la finance internationale et des réseaux.
Dégagées des contingences humaines, soumises aux seules règles du grand capital et de la marchandisation, ne voulant plus investir l’argent dans des projets sociaux indispensables (santé, enseignement, services publics), nos démocraties se transforment par l’action d’une poignée d’individus en nouveau totalitarisme. Totalitarisme où les libertés sont réduites à de pures formalités, où seule la consommation de masse se voit réellement encouragée…
"Lorsque l’on vante la démocratie bourgeoise, on ne dit pas pour le profit de qui s’exerce cette démocratie" Georges Politzer
Par ses soumissions multiples à l’ordre libéral, niant les conséquences matérielles d’une politique ouvertement brutale sur le plan social et économique, nos « démocraties », conscientes de leur mutation en dictature des marchés, investissent une énergie folle pour nous détourner de nos éventuelles errances politiques. Nous serions de plus en plus nombreux à nous détourner des partis traditionnels, à être tentés par des options plus radicales. D’où cette nécessité de disqualifier toutes nouvelles initiatives politiques par un brouillage idéologique en les ramenant au rang de populismes…
Expression objective d’une colère face à une élite peu soucieuse de la cause du peuple, le populisme se voit rapidement associé à d’autres mots noircis par l’histoire : fascisme, communisme, nationalisme.
Ces mots rentrés dans le champ lexical de nos animateurs politiques et médiatiques sont utilisés sans distance pour mieux empêcher ou discréditer toutes options alternatives face à une politique réformiste qui dépossède toujours plus les citoyens. Cette technique visant à appauvrir le langage, à réduire les concepts et à effacer toute forme de nuance fut brillamment explicitée par Georges Orwell dans « 1984 » sous le terme de novlangue.
Son objectif : rendre inaudible ou impossible l’expression populaire, discréditer et diaboliser toute proposition allant à l’encontre des principes d’enrichissement d’une certaine élite. Lorsqu’un groupe évoquera l’idée hautement salubre, d’imposer significativement les grosses fortunes, de nationaliser les banques et les grandes entreprises, on le qualifiera de communiste… Si vous faites la promotion d’une politique protectionniste en plaidant pour le retour des frontières, vous serez qualifié de nationaliste…
L’attribut populiste se mue en insulte dans l’esprit d’une population déjà matraquée par les discours de l’idéologie dominante et enfumée par des mots à la signification flottante ; une idéologie qui s’emploie à placer un peuple asservi sur la voie du refus de la pensée critique. Mais ce procédé montre des signes de faiblesse de plus en plus patents : rattrapée par les réalités d’une économie gangrenée, trop soumise au despotisme de la finance, écrasée par le poids de ses propres contradictions, le voile de cette démocratie frelatée finira pas se déchirer. Le populisme pris en tant que mouvement social positif y pourvoira…

Laurent Bodenghien

Source :Diktacratie :: lien

http://www.voxnr.com/cc/dh_autres/EuEZyAuklpqcqjxyFs.shtml

Les commentaires sont fermés.