12 morts (dont deux policiers), abattus comme des chiens, onze blessés dont quatre dans un état grave. L’attaque par un commando islamiste, qui a exécuté par balles et de facLogo Charlie Hebdoto décapité hier la rédaction de l’hebdomadaire libertaire d’extrême gauche Charlie Hebdo (son directeur, Stéphane Charbonnier alias Charb, l’économiste Bernard Maris, Cabu, Tignous, Georges Wolinski, le réellement talentueux Honoré sont au nombre des victimes…- a créé un choc, une stupeur immense. Selon les premiers éléments fournis, deux auteurs de cette tuerie sont identifiés, deux frères nés à Paris et de nationalité française, Said Kouachi, 34 ans, et Chérif Kouachi, 32 ans. Ce dernier était un djihadiste repéré et connu des services antiterroristes. Ils entendaient se venger des atteintes à l’image à la dignité du prophète dont ils estimaient coupables les rédacteurs de ce journal que Charb décrivait d’ailleurs ces derniers temps comme financièrement en sursis. Bruno Gollnisch est invité ce matin de la chaine LCP pour débattre de ce drame et de ses conséquences avec notamment le porte-parole de l’UMP Sébastien Huygue (UMP) et le député-maire socialiste Pascal Cherki.
Au nom de la «lutte contre une publication qui attaque (ses) croyances et (ses) valeurs morales », on se souviendra qu’en novembre 2011 des hackers islamistes du groupe Akincilar avait revendiqué le piratage du site de Charlie Hebdo, menacé officiellement par al Qaïda. Attaque informatique suivie du jet d’un cocktail Molotov qui avait ravagé les locaux du journal (attentat alors condamné par le FN), évènement qui avait crée une mobilisation des médias français. Cela n’avait pas empêché à l’époque Yves Thréard, directeur adjoint du Figaro, d’avancer l’hypothèse d’un attentat émanant de « l’extrême droite catholique ».
Plus prés de nous, en novembre 2013, Charb s’était ému du rejet de son journal notamment par la France des banlieues, et plus précisément d’une chanson figurant dans le film (navet) « La marche » retraçant celle des « beurs » vers Paris en 1983, « contre le racisme et pour l’égalité des droits ». Un titre composé et interprétée par une dizaine de rappeurs, dont Akhenaton, Disiz, Kool Shen et Nekfeu. Dans un couplet de celle-ci on peut ainsi entendre :«Je réclame un autodafé pour ces chiens de Charlie Hebdo». Charb avait fait part de son « effarement ».
Des broutilles en comparaison de cet attentat du 7 janvier, dont Marine a dit l’essentiel hier dans une brève allocution diffusée sur le site internet du FN : nécessaire unité nationale face au terrorisme, refus de la stigmatisation de l’ensemble de nos compatriotes ou hôtes musulmans mais aussi refus de se voiler la face.
« Il s’agit d’un attentat terroriste commis au nom de l’islamisme radical », « le temps du déni, de l’hypocrisie, n’est plus possible », « regarder les choses en face, ce sera prendre le chemin d’une action efficace et protectrice. Pourquoi en est-on arrivé là ? Quel est le parcours de ces assassins ? Quelle est l’étendue des filières de l’islam radical sur notre sol ? Leurs financements ? Quels pays les soutiennent ? Les questions sont nombreuses et légitimes » a souligné la présidente du FN qui sera reçue aujourd’hui comme les autres représentants des formations politiques, par François Hollande et Manuel Valls.
Charb, une fois n’est pas coutume, n’avait pas tort il y a quelques mois sur l’antenne de France Culture de se gausser d’un François Hollande déclarant la guerre au terrorisme en Irak contre l’Etat islamique (EI)…tout en restant l’ami et l’allié autoproclamé des saoudiens et des qataris. Or ce sont pourtant les principaux bailleurs de fond dans le monde des sanglantes brigades internationales islamistes et des propagandistes du fondamentalisme.
Les Français ont aussi raison de s’inquiéter des grenades dégoupillées que représentent les centaines, (les milliers ?) de djihadistes de nationalité française (la France fournie les plus gros bataillons des volontaires européens) partis combattre sur le sol irakien ou syrien, dans les rangs de l’EI ou de structures terroristes islamistes affiliés ou similaires. Que se passera-t-il quand ces derniers rentreront en France, sans que l’on puisse les empêcher de le faire puisqu’on ne peut en l’état actuel des choses les déchoir de la nationalité Française ? Comment nos services pourront-ils avoir la capacité de les surveiller tous ?
En ce sens, le temps du deuil, de la colère, de la compassion pour les victimes et leurs familles à laquelle nous nous associons pleinement, ne nous fera pas faire l’économie de la réflexion. Comment ne pas s’interroger sur l’inertie de l’UMPS devant l’extension des « territoires perdus de la république », la sourde oreille d’une classe politicienne tétanisée devant les études, les rapports, les enquêtes qui se sont multipliés depuis près de vingt ans –et qui n’émanaient pas uniquement des rangs de l’opposition nationale- sur la montée du communautarisme, du radicalisme, sur l’échec de l’assimilation ? Tout cela ne manque pas d’effarer…et d’effrayer nos compatriotes qui vivent cette situation au quotidien. Le système ne doit pas se défausser de ses fautes lourdes, de ses lâchetés, de son aveuglement, de son angélisme, et on peut craindre qu’il le tente.
Système qui ne craint pas non plus les amalgames les plus odieux et les plus tendancieux, à l’image du socialiste Robert Badinter, relayant ce matin sur France Inter l’appel de Manuel Valls à une vaste manifestation dimanche à Paris de tous les partis « républicains » de gauche et de droite -Nicolas Sarkozy en sera. L’ex ministre de la Justice de François Mitterrand comparait ainsi déjà ce rassemblement programmé avec celui qui a suivi la mobilisation contre le FN à l’occasion de la profanation-manipulation d’Etat de Carpentras…Une comparaison qui n’est bien sûr pas anodine et nous entendons déjà les bons apôtres du vivre-ensemble stigmatiser le courant national et patriotique au motif qu’il est lui aussi à ranger dans le camp des « intolérants ».
Les mêmes qui, sous le coup d’une émotion certes bien compréhensible et encore une fois que nous partageons, expliquent que Charlie hebdo était un modèle emblématique de la culture et de l’esprit français.