De Marc Fromager, directeur de l'AED :
"Charlie. Etre ou ne pas l’être. Si c’est pour manifester notre compassion pour les victimes et notre résistance au terrorisme, évidemment oui. Si c’est pour ériger un soi-disant droit à l’insulte au nom d’une pseudo liberté d’expression sans limite, non. Comme catholique, j’ai souvent été consterné par la vulgarité de ces dessins qui offensaient sans retenue la foi des croyants, quelle que soit la religion. A ce propos, il est vraiment paradoxal que ce soit des églises qui soient incendiées au Niger alors que les chrétiens n’y sont pour rien.
Si aujourd’hui, être Charlie se révèle être le summum de l’expérience collective proposée aux Français, on peut imaginer quelques réticences et malheureusement prévoir de nouveaux drames. Fallait-il absolument imprimer et réimprimer une nouvelle couverture de ce journal pour susciter à nouveau des violences ? Que cherche-t-on ? Quel est notre objectif en nombre de morts ?
Charia. On peut ne pas aimer Charlie, cela ne peut en aucun cas justifier une telle violence, commise, selon les terroristes, au nom de l’islam. Ils ressemblent en cela aux djihadistes de l’Etat islamique, de Boko Haram ou d’Al Qaida qui tous prétendent également agir au nom de l’islam. Ces événements sont-ils le début du jihad sur le territoire national ? Si oui, quel autre objectif aurait ce combat si ce n’est l’accélération de l’islamisation de la France et sa soumission à la charia ? On peut feindre l’angélisme mais la simple revendication de la liberté d’expression ne nous protégera aucunement contre une volonté radicale servie par une vitalité démographique, le tout sur fond de violence.
Charité. Alors que faire ? On a parlé de guerre déclarée à la France, il faut donc se défendre, avec toutes les armes nécessaires, qu’elles soient matérielles pour assurer la défense du territoire, juridiques pour faire régner le droit ou spirituelles car en dernier ressort, on doit pouvoir répondre à la vacuité spirituelle dont l’Occident meurt et dans laquelle l’islamisme s’engouffre.
Ce n’est pas la relance de Charlie Hebdo qui donnera envie de respecter voire même d’aimer la France mais d’abord une réappropriation des valeurs qui ont fondé l’Occident et dont l’abandon suscite – à juste titre – un mépris croissant, puis une double découverte, à la fois celle de la beauté et de la grandeur de notre histoire et de notre culture et aussi, mais peut-être avant tout, celle du Christ que nous sommes appelés à révéler par le témoignage de notre foi et par l’exercice de la charité."