C’était une conférence aux accents de meeting politique. Le Cum de Nice (Centre Universitaire Méditerranéen) a dû refuser près de 200 personnes, toutes les salles étant bondées. Il était impossible de faire plus au regard de la sécurité et des informations inconnues de la plupart des participants mais pas des organisateurs, l’agression contre trois militaires devant un établissement juif du centre ville, à Nice.
Le climat était cependant particulier, un public acquis mais en attente qui a fait au journaliste écrivain une ovation digne d’un leader en campagne. Le débat a été parfaitement maîtrisé et tout dérapage a été évité malgré l'envie de certains de laisser éclater leur indignation vis à vis des pouvoirs dominants. L' indignation était à couper au couteau mais est restée retenue.
Et le public a entendu ce qu’il était venu écouter. Une analyse documentée, dans une chronologie convaincante et étayée du « suicide français », 40 ans de renoncements, préparées par une caste politico-médiatique idéologique, au moyen d’une limitation de la liberté d' expression par l’ utilisation d'un totalitarisme sémantique.
Il n’y a plus de liberté d expression en France depuis les lois Pleven et Gayssot. Quand celui qui ne pense pas comme ceux qui se considèrent guides moraux de droit divin, ils diabolisent leurs adversaires. «La France d’aujourd’hui ,a dit Zemmour, ce n’est pas celle de Charlie et de Voltaire contrairement à ce qu’on veut nous faire croire, c’est celle de St-Just», « pas de liberté pour les ennemis de la liberté » que l'on désigne bien sûr en toute impunité et arbitrairement.
Cela permet d’imposer la domination-destruction du non dit et de présenter une société rêvée qui n’existe pas. La récupération idéologique en faveur d’un illusoire « vivre ensemble » contre les discriminations et exclusions religieuses, raciales ou sexuelles de la tragédie de Charlie hebdo et du supermarché cacher en sont pour Zemmour une éclatante démonstration.
Ceux qui ne veulent plus de la France enracinée dans son histoire et même dans sa civilisation ont un diabolique talent. Zemmour le reconnait, il en a même été le premier étonné. Un tableau très sombre pour ceux qui « veulent rester ce que nous sommes » même si l’auteur du « suicide français »se refuse au désespoir pour un pays qui a connu bien d'autres épreuves et qui s'en est toujours sorti.
Mais les choses ont changé et tout s’accélère comme au niveau de la démographie notamment. Le succès de cette conférence, au niveau de la participation et de l'implication du public niçois, montre que la France de Zemmour n’entend certes pas ,même par vents contraires, baisser les bras et abandonner le cap.
Notes :
Eric Zemmour, Le suicide français, Editions Albin Michel, 544 pages, 22.90€
Eléments n°154, Janvier-Mars 2016 : Eric Zemmour, accords et désaccords, spécial 96 pages, 5.95€
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