Pour le président français, les pourparlers menés par la France et l'Allemagne avec la Russie sur le dossier ukrainien constituent "une des dernières chances".
L'initiative pour ramener la paix en Ukraine présentée à Moscou par Angela Merkel et François Hollande pourrait être "une des dernières chances" d'éviter "la guerre", mais il n'est "pas certain" que les discussions aboutiront, ont prévenu samedi 7 février les deux dirigeants.
"Je pense que c'est une des dernières chances. [...] Si nous ne parvenons pas à trouver non pas un compromis mais un accord durable de paix, eh bien nous connaissons parfaitement le scénario : il a un nom, il s'appelle la guerre", a déclaré à la presse le chef de l'Etat français lors d'une visite, samedi, à Tulle, en Corrèze."
"Je savais que ce serait difficile, je savais que c'était risqué mais je savais que c'était indispensable", a ajouté le président de la République. "Je suis donc dans le processus. Je ne veux pas donner de pronostic, je suis aujourd'hui dans la recherche, qui prendra encore quelques jours, pour aboutir à une conclusion".
"Tant que le but n'est pas atteint, tant que l'accord n'est pas signé, il y a un risque", a-t-il prévenu.
Selon lui, "la France joue un rôle majeur avec l'Allemagne mais elle ne peut pas réussir seule. Avec Mme Merkel, nous ne réussirons pas seuls, nous avons pris nos responsabilités, maintenant c'est à toutes les autres parties d'être à la hauteur de ce qui est attendu d'elles".
Angela Merkel : "Ça vaut le coup d'essayer"
"La chancelière et moi-même, nous considérons qu'il y a un risque de guerre aux portes de l'Europe", a martelé François Hollande, rappelant qu'il y a "déjà de nombreuses victimes".
De son côté, la chancelière allemande s'est dite "prudente", samedi, lors d'une conférence à Munich, juste avant de rencontrer le président ukrainien Petro Porochenko et le vice-président américain Joe Biden.
"Il n'est pas certain que ces discussions aboutissent [...] mais cela vaut le coup d'essayer", a lancé Angela Merkel, disant vouloir "relancer" l'accord de paix conclu à Minsk en septembre 2014 et qui n'a jamais été véritablement été appliqué.
5.300 personnes tuées en dix mois de conflit
Les affrontements entre rebelles prorusses et armée ukrainienne dans l'est du pays ont au contraire regagné en intensité depuis le début de l'année, faisant des centaines de morts. En dix mois de conflit, 5.300 personnes ont été tuées, selon l'ONU.
"Nous ne comptons faire la guerre à personne, nous comptons coopérer avec tous", a assuré, de son côté, Vladimir Poutine, cité par l'agence de presse Interfax.
"Ces négociations vont continuer comme vous le savez. Nous estimons qu'il est tout à fait possible d'avoir des résultats et de tomber d'accord sur des recommandations qui permettront aux deux côtés de vraiment dénouer le conflit", a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, également présent à Munich.
Les discussions samedi en marge de la Conférence annuelle sur la sécurité, à Munich, devraient contribuer à déblayer le terrain avant une conversation téléphonique à quatre – Petro Porochenko, Vladimir Poutine, Angela Merkel et François Hollande – prévue dimanche.
Avancée dans la rédaction d'un document
Aucune information n'a filtré sur la teneur de la discussion avec Vladimir Poutine vendredi soir à Moscou, si ce n'est qu'elle a permis d'avancer vers la rédaction d'un document.
Confronté à une situation militaire et économique désastreuse, le président ukrainien Petro Porochenko est sous pression face aux revendications des séparatistes, qui réclament plus d'autonomie et la prise en compte de leurs nouveaux gains territoriaux dans les négociations.
Après la rencontre de Petro Porochenko avec Angela Merkel et Joe Biden, le secrétaire d'Etat américain John Kerry doit s'entretenir avec Sergueï Lavrov.
"L'option militaire" en discussion
Moscou a mis en garde contre la livraison d'armes par les Etats-Unis à l'Ukraine pour tenter de rééquilibrer le rapport de force sur le terrain, une option évoquée ouvertement par certains responsables américains.
Angela Merkel y est également fermement opposée. "Ce conflit ne peut être réglé militairement", a-t-elle martelé. "Je ne vois pas en quoi un meilleur équipement de l'armée ukrainienne impressionnerait le président Poutine au point qu'il puisse imaginer perdre militairement".
Le général américain Philip Breedlove, qui commande les troupes de l'Otan en Europe, a lui défendu "l'option militaire". "Nous parlons plus spécifiquement d'armes [...] et de capacités" qui font défaut à l'armée ukrainienne, notamment "pour s'attaquer à des problèmes d'artillerie, des problèmes de communication", a-t-il détaillé.
Alors que le ballet diplomatique autour de l'Ukraine se déplaçait à Munich, les bombardements se sont poursuivis sur le terrain dans l'est de l'Ukraine, tuant au moins cinq civils dans la nuit, selon le gouvernement et les séparatistes.
Les tirs au lance-roquettes multiples Grad ont notamment repris de plus belle autour de Debaltseve, tenue par l'armée ukrainienne et presque encerclée par les rebelles prorusses, après une courte trêve qui a permis d'évacuer 753 civils dont 81 enfants.
Source : L'Obs avec AFP :: lien
Commentaires
L'autre jour, j'expliquais à ma fille de 7 ans comment l'on fabrique un abruti "tu prends un grosse cloche, tu lui enfiles la tête dedans et tu la sonnes à fond la caisse. Après, quand il sort sa tête, s'en est un tout neuf..."
C'est incroyable le peu de temps que cela lui a prit pour faire le lien avec d'autres façons de définir certains comportements, du genre "il est complètement sonné celui là!", poussant son interprétation jusqu'à piger ce qu'est l'imbécilité.
Après quelques semaines, trois ou quatre, l'évidence lui est devenu plus qu'évidente: oh! papa! regarde! là! un abruti!
Trop jeune pour comprendre ce qu'est la politique, je ne vais pas tenter de lui expliquer comment fonctionne les relations internationales, ni comment une petite poignée de personnes ont entre les mains la destinée du monde.
Quoique je me dit, qu'après tout, cela serait pourtant assez simple: "vois-tu ma fille, ceux qui font la guerre sont ceux qui ont eu droit à la plus grosse cloche". Là, je n'aurais pas à lui expliquer comment ils se sont arrangés pour se taper dessus et en faire payer le prix à tous.
Un jour, si nous sommes encore de ce monde, je lui raconterais comment nous sommes devenus aussi misérable: "vois-tu ma fille, une espèce de crétin à parlé de "dernière chance". Malheureusement, ce genre de parole implique que la diplomatie s'arrête là si ça ne marche pas comme il veut et cela finit, logiquement, en bagarre.
Bien entendu, si le premier est assez tarte pour débiter de telles âneries, le second, s'il est aussi tarte que lui, va s'énerver et lui balancer le premier pot de confiture qu'il a sous la main à la figure, on est tous d'accord là dessus. Et il n'est nul besoin d'être un savant pour comprendre comment ça marche ensuite: soit c'est maman qui nettoie, soit personne parce que papa est devant son match de foot...
Intéressant non? A l'âge de demander pour tout "pourquoi ci et pourquoi ça", elle comprend déjà la réponse: c'est la faute à la cloche!
C'est simple non?