La réalité a-t-elle fini par rejoindre la fiction ? À moins que ce ne soit l’inverse, la fiction n’ayant fait que consigner la froide réalité d’une société en voie d’islamisation douce. « Si l’islam n’est pas politique, il n’est rien », selon une citation attribuée à l’ayatollah Khomeyni par Michel Houellebecq dans Soumission.
« Donner une voix à une partie de la population qui ne se retrouve pas dans les partis traditionnels », tel est l’objectif que se fixe l’Union des démocrates musulmans français (UDMF) et son chef, Najib Azergui, qui présente des listes dans 8 cantons sur les 2000 que compte la France, de Bobigny à Bagneux, en passant par Les Mureaux, Strasbourg, Lyon, Nice ou Marseille.
Ce micro-parti qui revendique un petit millier d’adhérents s’appuie sur un réseau de sympathisants disséminés aux quatre coins de France. « Sur le modèle […] antérieurement utilisé en France par le Parti communiste, l’action politique proprement dite était relayée par un réseau dense de mouvements de jeunesse, d’établissements culturels et d’associations caritatives » (Soumission, p.51-52).
Cette formation politique microscopique n’en nourrit pas moins des ambitions présidentielles. À l’instar de Fraternité musulmane dans Soumission qui veillait à « conserver un positionnement modéré », l’UDMF écarte, évidemment, toute volonté d’« installer la charia en France ». Doit-on le croire, depuis qu’un Tariq Ramadan, brillant intellectuel musulman, au lendemain du 11 septembre, nous a habitués à la tactique – plus subtilement dissimulatrice que la « taqiyyah » chiite – du double langage, c’est-à-dire non pas la formulation de deux pensées contraires devant deux publics opposés, mais la présentation d’un « message cohérent qui sera compris de manière différente par deux auditoires différents » (Christopher Caldwell, Une révolution sous nos yeux, 2011) ?
Aristide Leucate
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