Paul-Marie Coûteaux est interrogé dans Minute. Extrait :
"La stratégie de Marine Le Pen est d’essayer de retrouver, sur une élection présidentielle, la majorité qui a constitué la majorité du non en 2005. Croyez-vous que cela soit possible?
Cela n’a pas été possible en 2007, cela n’a pas été possible en 2012, cela ne le sera pas en 2017. Je persiste à penser que la seule solution pour Marine Le Pen, si elle veut parvenir au pouvoir, est d’incarner dans sa richesse et sa diversité une droite par ailleurs évanescente. Cela suppose d’ailleurs qu’elle ait des partenaires à l’intérieur de la droite et qu’elle ne refoule pas ceux qui sortent du rang, ou plutôt qui ne sortent pas de ses rangs et qu’elle ne contrôle pas. Le pire est que, pour elle, ce qui vient de la droite traditionnelle est toujours plus ou moins suspect: ce sont des possédants et sa furie égalitariste s’en méfie.Elle ne peut donc pas jouer la carte d’union des droites…Par union des droites, je ne pense pas du tout à un accord électoral avec l’UMP. On m’a fait dire cela et c’est complètement idiot.Je parle d’une union des électeurs de droite appuyée par des personnalités de droite non FN, un discours fait pour rassembler la droite et non pas la rejeter sous le vocable amusant mais fort trompeur d’UMPS, un choix raisonnablement droitierpour lequel j’avais créé le Siel et qui, à la faveur de la complète désorganisation de l’UMP des années 2012, 2013 et 2014, lui aurait donné une prédominance incontestable. C’est la seule voie possible si elle veut exercer le pouvoir.
Quant à être ni de droite ni de gauche, je n’y crois pas. Contrairement à ce que l’on dit, la césure entre la droite et la gauche est plus forte qu’elle n’a jamais été depuis longtemps. Il y a deux attitudes différentes devant le monde et devant la vie qui font un esprit de gauche et un esprit de droite – ce que je m’attache à développer et reconstruire en relançant en juin la revue trimestrielle de fond que j’ai dirigée entre 2007 et 2011, les « Cahiers de l’Indépendance », lesquels entendent redonner au mot droite ses lettres de noblesse. Ce n’est pas parce que les représentants supposés des deux camps se rapprochent par des positions qui ne sont d’ailleurs plus ni de droite ni de gauche que les deux camps, et même les deux cosmogonies, n’existent plus et qu’ils n’ont pas besoin de représentants authentiques. La droite attend un homme – ou une femme – de droite, y compris sur les thèmes économiques, mais aussi sur la question cruciale de l’identité, celle de la France et celle de l’Europe. Pour l’heure, le moins qu’on puisse dire est que Marine Le Pen n’en prend pas le chemin…"
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