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Les Français et les partis politiques : le FN domine le match

Selon un sondage réalisé par Odoxa pour «Le Parisien»-«Aujourd'hui en France», 9 Français sur 10 ont une mauvaise opinion des partis politiques. Mais le Front national est jugé le plus proche des Français et le plus à même de proposer des solutions efficaces.

Les deux grands partis de gouvernement à la peine. Et un FN qui se revendique comme le parti antisystème au plus haut : tel est l’enseignement de notre sondage exclusif Odoxa.

Nous avons demandé à cet institut de classer, dans une forme de match, les sept principaux partis selon trois critères. La proximité avec les Français, l’honnêteté, la capacité à faire des propositions efficaces.

Verdict, le parti de Marine Le Pen surclasse tous les autres dans deux catégories (il est jugé le proche des préoccupations des Français et celui le mieux capable de proposer des solutions efficaces), n’arrivant troisième (16 %, un point derrière les écolos et le MoDem ex aequo, mais tout de même loin devant les socialistes et les Républicains à 9 et 10 %) que sur le critère de l’honnêteté.

Un — relatif — revers pour le mouvement d’extrême droite qui a longtemps prospéré sur la dénonciation du « tous pourris », mais pâtit à l’évidence des affaires qui le touchent (les enquêtes judiciaires sur un magot suisse présumé de Jean-Marie Le Pen et sur les comptes de campagne de 2012, le drôle d’emprunt russe…).

Plus révélateur du climat de défiance, le FN, longtemps tenu comme un parti protestataire suscitant davantage un vote de rejet des autres partis qu’un vote d’adhésion à son propre projet, apparaît ici comme le plus capable de proposer des solutions efficaces : 22 %, devant les Républicains (17 %) et le PS (13 %).

Le PS et les Républicains paient leur impuissance à lutter contre le chômage

Explication : dans une France devenue plus « dure » après les attentats de janvier, le FN reste fort sur ses thèmes de prédilection, la sécurité et l’immigration. Mais en plus l’accent mis par le stratège Florian Philippot sur des mesures écosociales d’inspiration gaullo-chevènementiste, loin du libéralisme ou du poujadisme des années 1980, semble porter ses fruits. A l’opposé, ses rivaux du PS ou des Républicains paient leur impuissance, avec Hollande comme avec Sarkozy, à lutter contre le chômage.

« La présence du FN à ce niveau, alors qu’une large majorité de Français le considère toujours à part du champ démocratique, bouleverse l’équilibre bipolaire habituel de la Ve République, au profit d’un système tripolaire », commente Gaël Sliman d’Odoxa.

Enfin, quand on les interroge sur le parti le plus proche de leurs préoccupations, les sondés placent là encore le FN en tête, devant le Front de gauche de Jean-Luc Mélenchon. Ce dernier séduit d’ailleurs moins les Français que ses homologues grec ou espagnol. 45 % des Français pourraient ainsi voter pour Podemos et 40 % pour Syriza, alors que 25 % seulement se déclarent prêts à le faire pour le Front de gauche.

notes

Des partis politiques jugés en panne d'idées, ringards et éloignés des gens

Dans une aussi vieille démocratie que la France, les résultats du sondage Odoxa pour notre journal ont de quoi surprendre, voire choquer : les Français détestent leurs partis. Seuls 10 % en ont une bonne opinion, dont 1 % une très bonne opinion. Brutal… C’est à droite que l’image des partis est la plus exécrable : 91 % de mauvaises opinions parmi les sympathisants de droite et 96 % parmi les sympathisants d’extrême droite.

C’est bien simple, les Français ne trouvent que des défauts à leurs formations politiques et aucune qualité. Ils sont jugés trop centrés sur les élections, c’est-à-dire trop boutiquiers (83 %), démagogiques (54 %), inutiles (72 %), pas modernes (85 %), peu féconds en idées nouvelles (86 %), loin des gens (90 %), pas honnêtes, pas crédibles, etc. Gaël Sliman, président d’Odoxa, n’en revient pas : « C’est la première fois que dans une de nos enquêtes-crible ne ressortent que les défauts et aucune qualité. »

Mais ce rejet des partis est pourtant à pondérer : 70 % de nos concitoyens ne répugnent pas à se définir comme sympathisants d’un parti. Mieux : un gros quart (34 % à gauche, 30 % à droite et 29 % parmi les sympathisants du FN) avoue avoir déjà été ou avoir pensé à devenir adhérents d’un parti.

Une mauvaise opinion face à de grandes attentes

Le paradoxe (pour ne pas dire la contradiction) est si fort avec le rejet des partis exprimé plus haut qu’on serait vite tenté de crier à la schizophrénie des Français. Gaël Sliman y voit pourtant une explication plus rationnelle : « En fait, cette enquête confirme à quel point le peuple français est un peuple très politique. Si nos concitoyens ont une aussi mauvaise opinion de leurs partis, ce n’est pas parce qu’ils ne les aiment pas mais tout simplement parce qu’ils placent en eux des attentes tellement hautes qu’ils sont déçus qu’ils n’y répondent pas. » Pour les partis, y a plus qu’à…

Philippe Martinat

source : Le Parisien :: lien

http://www.voxnr.com/cc/politique/EuFukyFuAAkhawiCQu.shtml

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