Marine Le Pen a écarté dimanche l'exclusion pure et simple de son père du Front national, une issue dont Marion Maréchal-Le Pen considérait qu'elle constituerait une "humiliation" inutile.
L'éviction de Jean-Marie Le Pen a été consacrée vendredi par la décision du FN de supprimer la présidence d'honneur du parti.
Le bureau politique a voté, dans le cadre d'une réforme plus globale des statuts du parti, la suppression de l'article 11 bis relatif à la présidence d'honneur, qui permettait au père de Marine Le Pen d'être membre de droit de toutes les instances exécutives du parti.
Cette fonction était "utilisée pour nuire à la volonté des adhérents du Front national", a justifié la présidente du FN sur BFM TV.
"Il a choisi lui-même une posture qui a rompu en quelque sorte le lien contractuel entre le Front national et son fondateur", a-t-elle réaffirmé. "Je n'autorise personne à atteindre le Front national, à l'affaiblir, à entraver son avancée parce qu'il en va de l'intérêt supérieur du pays".
Priée de dire si elle envisageait une exclusion, la dirigeante du FN a répondu : "Si nous l'avions voulu, nous l'aurions fait".
"DES OPPORTUNITÉS RATÉES"
La suppression de la présidence d'honneur, qui sera soumise en juillet à l'approbation des adhérents lors d'un congrès extraordinaire, fait suite à la suspension du co-fondateur du FN, le 4 mai, en raison d'une interview à l'hebdomadaire d'extrême droite Rivarol dans laquelle il réhabilitait notamment le maréchal Pétain.
Invitée du "Grand Rendez-vous" Europe 1-Le Monde-iTELE, la députée du Vaucluse Marion Maréchal-Pen a expliqué être "allée dans le sens de Marine Le Pen" lors du bureau politique "après avoir hésité et réfléchi longuement".
"Ce que je regrette, c'est qu'on en soit arrivé là", a-t-elle dit, soulignant que Jean-Marie Le Pen avait consenti un "geste fort" en retirant à son profit sa candidature aux régionales, en Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA).
"Je pense qu'il y a eu peut-être des opportunités ratées de permettre une désescalade. C'était une concession importante pour lui qui est restée sans suite, malheureusement", a-t-elle déploré.
L'élue avait estimé qu'une exclusion serait "un signal extrêmement négatif". "Ce n'est pas la peine d'aller jusqu'à l'humiliation de l'exclusion du mouvement".
Pour Marion Maréchal-Le Pen, Jean-Marie Le Pen "n'est pas d'extrême droite".
"Si le Front national était un parti d'extrême droite, je n'y serais pas, comme Marine Le Pen n'y serait pas. L'extrême droite répond à une définition précise : l'antiparlementarisme, l'autoritarisme et la doctrine basée sur la race. Ce sont des critères de science politique et objectivement le Front national ne répond pas à ces critères".
notes :(Sophie Louet)
source : Afp via yahoo :: lien