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A la veille des régionales, Marine Le Pen mène une double campagne

Marine Le Pen n’a pas encore officiellement déclaré sa candidature pour les élections régionales dans le Nord - Pas-De-Calais - Picardie. Cela n’a pas empêché la présidente du Front national (FN) de dresser, pendant plus d’une heure, dimanche 21 juin, un large panorama de la campagne à venir au niveau national, dans le cadre d’un discours prononcé face à ses militants, réunis à Vieux-Fumé (Calvados). Près de 450 personnes étaient présentes pour le lancement de la campagne de Nicolas Bay, tête de liste du parti d’extrême droite en Normandie.

« Nous pouvons gagner plusieurs régions, a assuré Mme Le Pen. Il nous faut simplement arriver en tête au second tour. Sauf si le PS et l’UMP [LR – Les Républicains] fusionnent leurs listes, ce qui ne serait pas étonnant. Ce serait une œuvre de clarification à quelques mois de la présidentielle. » Plus que pour les élections municipales ou départementales, la campagne des régionales de décembre devrait se jouer sur un plan national. La députée européenne a dès lors abordé les thèmes de l’immigration – « ce sont 1,5 million de personnes qui espèrent rentrer dans l’Union européenne » – et de l’Europe, apportant son soutien à la Grèce dans le bras de fer que le pays a engagé avec l’Union européenne pour renégocier sa dette.

« Syriza est un mouvement avec lequel nous n’avons pas du tout la même vision de l’immigration, de la société, mais est-ce le plus important ? Il a pris la tête des opposants à l’Union européenne, des partisans de la liberté, de la souveraineté », a estimé Mme Le Pen.

2 000 candidats Front national aux régionales

Répétant que l’ancrage local était un de ses « dadas » depuis son arrivée à la tête du FN, en 2011, la présidente du parti a enjoint à ses troupes de s’engager dans la bataille des régionales, quelques mois seulement après les élections départementales de mars. « Je ne peux rien faire sans vous. Dès les élections régionales, nous allons voir les conséquences de votre travail aux départementales », a-t-elle jugé. Près de 2 000 candidats du Front national devraient composer les listes du parti pour ce scrutin.

Pour Marine Le Pen, cet appel aux militants prend une résonance particulière, alors que ses troupes sont appelées à participer à un vote interne devant réformer les statuts du parti, et en particulier supprimer la présidence d’honneur. Les 42 000 adhérents à jour de leur cotisation ont reçu, ou vont recevoir dans les jours à venir, un courrier leur demandant d’approuver ou de rejeter cette refonte de l’organisation. « Personne ne doit pouvoir donner des armes à nos adversaires pour tenter d’entraver le combat que nous menons. Chacun doit respecter la discipline, que l’on soit simple adhérent ou président d’honneur, tout le monde est logé à la même enseigne », a-t-elle affirmé, sans citer le nom de Jean-Marie Le Pen.

Le cofondateur du FN a été suspendu le 4 mai de sa qualité d’adhérent, une décision qu’il conteste devant le tribunal de grande instance de Nanterre. Pour Marine Le Pen, l’enjeu est important. Bien qu’il ne soit plus considéré comme un moteur pour l’avenir, M. Le Pen conserve une certaine cote d’amour auprès des militants. « Cette révision est prise suite à des événements malheureux, tristes, qui nous ont obligés à prendre des décisions difficiles dans l’intérêt du FN », a regretté Mme Le Pen. Le résultat du vote des militants devrait être connu aux alentours du 11 juillet.

source: Le Monde.fr ::lien

http://www.voxnr.com/cc/politique/EuFVpkAlVptpVvLFlM.shtml

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