Conférence de Jean-Yves Le Gallou prononcée au Club de l’Horloge, le 11 juin 2015.
♦ Exclusion de Jean-Marie Le Pen, création d’un groupe politique à Strasbourg, controverses autour de la « ligne Philippot », émergence de Marion Maréchal Le Pen, le Font national est au cœur de l’actualité. Jean-Yves Le Gallou s’est penché sur le sujet lors d’une conférence prononcée au Club de l’Horloge, le 11 juin 2015, avec pour titre : Le Front national au risque de l’histoire, entre diabolisation et neutralisation. Michel Leblay en a fait ce compte rendu que Polémia reprend. Un point de vue bienveillant mais libre.
« Dissidence et radicalité sont les maîtres mots dans la nouvelle perspective qui affleure. »
Polémia.
Jean-Yves Le Gallou a examiné la question posée selon trois axes :
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La France face à son destin
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La dédiabolisation
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Le revers de la dédiabolisation: le risque de la neutralisation
La France face à son destin
Au risque de l’histoire est une expression forte, choisie à dessein d’après le contexte présent.
Trois raisons expliquent ce choix :
1/ Jamais l’urgence politique n’a été aussi grande
Nous assistons à une accélération :
– de l’entreprise systématique de démolition politique et sociale touchant notre liberté, notre identité et notre souveraineté (la dénaturation du mariage, la réforme de l’école et, dernièrement, celle projetée de l’Ecole polytechnique) ;
– du grand remplacement
Il s’agit là du phénomène majeur. Il y a deux ans, environ, le site Fdesouche, au travers de statistiques portant sur une maladie rare, la drepanocytose qui ne touche que les populations d’origine africaine, caraïbe, maghrébine, moyen-orientale ou indienne, indiquait que ces populations représentaient globalement 30% des naissances sur le territoire national.
En approfondissant l’analyse, notamment par une contre-enquête effectuée par un expert des questions relatives à l’immigration, il s’est révélé que cette statistique était le véritable reflet de la situation. Aujourd’hui, un enfant sur trois, né en France, a des parents d’origine non européenne. Une projection statistique conduit à fixer cette proportion à la moitié des naissances à l’horizon 2025-2030. A terme, relativement proche, les Français dont l’ascendance a formé la population du territoire national seront devenus minoritaires.
Il y a une vingtaine d’années, lors des campagnes électorales menées par Jean-Marie Le Pen, l’un des slogans du Front national était « Le Pen, vite ! ». Son président prédisait que les Français allaient choisir pour la dernière fois leur destin. L’évolution constatée depuis lors a montré l’acuité de tels propos.
2/ Jamais le Front national n’a été électoralement aussi haut
En témoignent, les résultats obtenus aux élections municipales et européennes de 2014 et aux élections départementales de 2015. Tous les sondages, avec les marges d’erreur possibles, placent Marine Le Pen comme l’un des deux candidats qui aura accès au second tour de l’élection présidentielle de 2017. Certes, le paysage politique peut toujours être bouleversé par des événements imprévus.
3/ Jamais l’ampleur du changement nécessaire n’a été aussi grand
Le pays a un besoin de changer fondamentalement ses perspectives dans les domaines de la politique étrangère, de la politique européenne, de la politique migratoire et de la politique sociétale.
Il résulte de ces trois constats que la France est menacée dans son existence même comme nation millénaire porteuse d’une culture propre et d’une civilisation venue du fond des âges. Face à cet état des choses, le Front national a une responsabilité historique. Dans les conditions présentes, la marge de manœuvre est faible et aucune autre formation politique n’est susceptible de le remplacer. Toutes celles qui ont voulu être concurrentes ont été écrasées.
Le pays est maintenant divisé en trois blocs politiques : le Parti socialiste, les Républicains et ceux qui s’y associent électoralement, le Front national.