Dénoncé par le Bloc Identitaire, le passage en force de Paul Martinez pour implanter une mosquée sur le territoire de Mantes-la-Ville continue de susciter des remous. Le président de la Communauté d’Agglomération de Mantes en Yvelines a tenu à se justifier dans un communiqué diffusé à ses administrés.
Face à l’opposition du maire de Mantes-la-Ville de voir un bâtiment de sa commune transformé en mosquée, Paul Martinez a organisé un vote au niveau de la communauté d’agglomération, dont il est président, pour vendre ladite ancienne trésorerie à l’Association des Musulmans de Mantes Sud (AMMS) pour la transformer en mosquée. Dénoncée par le Bloc Identitaire, la manœuvre fait clairement fi de la démocratie locale lorsqu’il s’agit de construction de mosquée.
Également maire de Buchelay, Paul Martinez a cru nécessaire de se justifier en diffusant vendredi dernier une lettre à ses administrés, expliquant notamment qu’il n’avait nulle intention de construire une mosquée sur le territoire de sa commune. Argument fallacieux, puisque c’est bien sur le territoire de Mantes-la-Ville que le projet doit se déployer contre la volonté de la municipalité locale, laquelle a d’ailleurs annoncé sa volonté de faire jouer le droit de préemption pour réaménager l’ancienne trésorerie en commissariat municipal. Soutenu par une partie des habitants qui commencent à se mobiliser, ce projet voulu par le maire Front National sera soumis au vote du conseil municipal aujourd’hui.
De plus, Paul Martinez tente de minimiser la portée de son intervention en expliquant qu’il s’agit d’un simple transfert (souligné par lui) d’un lieu de culte vers un autre. Or, il n’y a pas d’équivalence entre la salle de prière qu’occupe actuellement l’AMMS dans un pavillon et le projet de vraie mosquée que promeut cette association :
L’approche sera contemporaine avec intégration harmonieuse de symboles de décoration de l’architecture islamique.
Explique l’AMMS sur son site, dont les illustrations ne laissent pas de doute quant aux symboles à intégrer harmonieusement : minaret, dôme surmonté d’un croissant, encadrements de portes et fenêtres à l’Orientale, etc. Souligons au passage que l’actuel lieu de culte aurait dû être évacué depuis plus d’un an pour des raisons de salubrité publique.
À noter que le maire de Mantes-la-Ville, Cyril Nauth, n’avait jamais exprimé son opposition à la présence de tout lieu de culte musulman sur sa commune, mais simplement à ce projet précis. Des alternatives portées par d’autres associations musulmanes (El Fethe, en l’occurrence), jugées porteuses de moins de problèmes que celle soutenue par l’AMMS et le président de la communauté d’agglomération, sont aussi à l’étude à Mantes-la-Ville.
Le projet d’El Fethe poserait moins de problèmes a priori que le projet de l’AMMS. La trésorerie sur laquelle l’AMMS a jeté son dévolu est située à côté d’un cimetière, sur un des axes de la ville et en face d’une des principales salles des spectacles : on déplace le problème. D’autres élus avaient émis des réserves, le Front national n’a fait que dire les choses de façon plus directe et plus virile. Le projet d’El Feth sera étudié, mais, dans un premier temps, mon objectif est d’empêcher la vente de la trésorerie.
Déclarait ainsi Cyril Nauth dans un entretien au quotidien « Présent » daté du 19 mai.