Le moment de vérité est-il enfin arrivé ? L’Eurogroupe, la réunion des ministres des finances de la zone euro, jusqu’à présent très uni contre le gouvernement grec de la gauche radicale, a montré de vraies divisions, samedi 11 juillet, à Bruxelles. Il était censé répondre à une question cruciale pour Athènes : doit-on continuer à aider – substantiellement – le pays (à hauteur d’environ 74 milliards d’euros tout de même) pour lui éviter la banqueroute et une éventuelle sortie de l’euro ?
Le ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble au siège de l’Union Européenne, à Bruxelles, Belgique, samedi 11 juillet. JEAN-CLAUDE COUTAUSSE FRENCH-POLITICS POUR "LE MONDE"
Tsipras a donné de sérieux gages de bonne volonté ces derniers jours en transmettant à Bruxelles une demande d’aide assortie d’un train très conséquent de réformes. A la clé 13 milliards d’euros d’économies. Des rentrées fiscales supplémentaires à hauteur de 1 % du PIB grec en année pleine, grâce à une réforme de la TVA (dont la levée progressive des exemptions dans les îles). Des réductions des dépenses dans le système des retraites de 1 % du PIB dès 2016, avec la suppression de nombreux régimes de pré-retraites. Le premier ministre grec a reçu par ailleurs un mandat clair du Parlement grec, samedi dans la nuit (250 voix sur 300) pour mettre en place ces réformes.
Comment faire confiance à Tsipras après le non ?
Mais cela ne suffit pas à un certain nombre de partenaires d’Athènes à l’Eurogroupe qui estiment que la confiance, indispensable, dans le gouvernement Tsipras a été rompue. Comment peut-elle perdurer alors que Tsipras a fait campagne pour le non à un référendum sur les réformes en Grèce, non qui est arrivé largement en tête, dimanche 5 juillet ?
Dans ce peloton des faucons, on retrouve le ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble. Ses collègues slovaque, slovène et belge, seraient aussi très remontés et exigent davantage d’Athènes, davantage de réformes, et des réformes votées le plus vite possible. En tout cas, avant de commencer les négociations sur un troisième plan d’aide. Les Finlandais, eux aussi, depuis longtemps, parmi les plus durs contre Athènes, ont fait savoir dans la soirée qu’ils ne soutiendraient pas un plan d’aide supplémentaire à la Grèce.
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