Au Monde, on réagit vivement quand un prétendu volontaire du GISTI (Groupe d'information et de soutien des immigrés) les appelle à la rescousse afin d'accueillir dans leurs locaux « 43 migrants en situation de détresse »...
Elles sont vingt-cinq personnes à avoir pris leurs quartiers dans cette ferme abandonnée – la ferme Cochard — appartenant à l’État, à Villefontaine, dans l’Isère. Et pourtant, il y a un an, ces familles avaient été déboutées de leur droit d’asile, décision qui aurait dû conduire à leur expulsion dans leur pays d’origine, la République d’Albanie étant inscrite par l’OFPRA sur la liste des pays sûrs. En raison « d’institutions démocratiques dont le fonctionnement régulier a été rétabli » (…), et pour ses « réformes de la législation pénale et civile (…) de nature à renforcer la protection des libertés fondamentales ».
Mais que pèsent les textes de loi face à un « collectif » de belles âmes grâce à qui ces « ouvriers ou ces maçons » ont « rénové » les lieux en question, où la vie, depuis décembre 2014, s’écoule collégialement, et où s’exprime « fièrement, fermement, la solidarité contre la légalité » ? « Sans titre de séjour, les voilà jardiniers », à bichonner le potager, s’ébaudit le journaliste.