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Le partage des ressources contre l'immigration

Pour stopper l'immigration, supprimons les raisons d'émigrer.

Depuis plusieurs mois, des dizaines de milliers de migrants, massés sur des embarcations de fortune, gagnent les côtes italiennes, prenant au dépourvu les pouvoirs politiques européens. Ce ne sont pas les tocards, ni les pusillanimes qui tentent l'aventure, mais les plus débrouillards et déterminés. D'autres choisissent la voie légale, le visa, pour s'installer en Europe - 200 000 chaque année en France, où le taux de chômage atteint 10 %, mais où les prestations sociales sont généreuses. Pour ces hommes et ces femmes, l'Europe est un pays de cocagne. Une fois installés en France, certains de ces immigrés s'assimilent ; d'autres pas. Les déracinés, en nombre pléthorique, versent, surtout lorsqu'ils sont musulmans, dans un communautarisme exogène et rejettent la culture française. Dans de nombreuses villes et quartiers où ils deviennent majoritaires, l'assimilation fonctionne même à l'envers et les Français de souche perdent leurs propres racines.

La responsabilité de ces déplacements de populations incombe aux dirigeants politiques occidentaux qui ont récemment contribué à déstabiliser le Moyen-Orient et l'Afrique de l'Ouest,

en travaillant à abattre, sous des alibis démocratiques mais avec des arrière-pensées moins désintéressées, les dictatures de Saddam Hussein en Irak en 2003, de Kadhafi en 2011, puis en soutenant la rébellion contre le régime de Bachar El-Assad.

Mais aussi, historiquement, aux anciens colonisateurs non pas en raison de la colonisation, qui, comme l'a montré l'historien Jacques Marseille, a davantage coûté à la France qu'elle ne l'a enrichie ; mais, au contraire, parce que la France s'est débarrassée de ses colonies trop hâtivement. La décolonisation n'a pas été une bonne affaire pour les populations des pays pauvres, mais de grands groupes internationaux ont su en profiter, exploitant les ressources naturelles à leur seul profit et « au détriment du bien-être des populations locales », comme s'en indignait le pape Benoît XVI dans son exhortation apostolique Africae Munus, le 19 novembre 2011.

L'Immigration choisie, pillage des cerveaux et des talents

Les ressources humaines du continent, dont il aurait besoin pour se développer, sont elles aussi pillées par le biais de « l'immigration choisie », qui capte les talents. Un Rapport du groupe de réflexion au Conseil européen sur l'avenir de l'UE à l'horizon 2030 affirme ainsi que « l’UE doit élaborer une politique commune en matière d'immigration afin d'attirer les immigrants les plus qualifiés, talentueux et motivés, tout en prenant des mesures pour prévenir la perte de capital humain dans les pays d'origine ». Beau sens du paradoxe !

En outre, les immigrés portent souvent les espérances de familles, qui se sont cotisées pour investir dans les frais du voyage. Elles en attendent un retour sur cet investissement, qui produit des effets néfastes pour les pays d'origine, selon un « rapport du groupe interministériel de réflexion sur l'immigration en France des ressortissants des pays d'Afrique noire », publié en 1992, les sommes envoyées de France par un seul Africain faisaient alors vivre 30 personnes au pays. Cette manne, s'ajoutant à l'aide internationale, perturbait l'économie et alimentait une « logique d'émigration totale ».

Là seule solution durable pour limiter l'immigration consiste au contraire à permettre aux personnes de demeurer dans leur pays d'origine puisque, comme le rappelait déjà Léon XIII dans l'encyclique Rerum Novarum en 1891, personne « ne consentirait à échanger contre une région étrangère sa patrie et sa terre natale, s'il y trouvait les moyens de mener une vie plus tolérable ». En ce sens, le « partage des biens et des ressources » auquel appelait le pape Benoît XVI dans son encyclique Caritas in veritate, n'apparaît pas seulement comme un acte de charité et de justice, mais aussi comme une sauvegarde de notre propre nation.

 

Eric Letty Monde&vie 

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